Récit de Joseph Guérin, colon à Kiamika (1/3)

  • Publié le 9 févr. 2023 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Rédaction Médialo


La Société d’histoire et de généalogie vous propose de découvrir au sein des prochaines chroniques historiques l’une des plus belles sources historiques que notre région a la chance de posséder. Le récit de Joseph Guérin, ancien enseignant de Chambly et colon de Kiamika. Il y décrit son départ de Montréal pour se rendre à son lot de colonisation en Haute-Lièvre et les difficultés rencontrées durant les premières années de colonisation. Nous vous présentons ici et dans les prochaines chroniques la première partie de son récit qui illustre bien les difficultés auxquelles ont dû faire face nos ancêtres pour faire des Hautes-Laurentides une région habitable et habitée.

Après avoir passé vingt ans de ma vie à faire de la colonisation dans le nord de Montréal, il est certainement téméraire de ma part de laisser le manche de ma hache pour prendre la plume: on ne se fait pas écrivain comme on se fait colon. – Deux raisons me font prendre cette détermination… il est paru en 1900, dans un des grands journaux de Montréal, une correspondance sur le Canton Kiamika. Tout en donnant de bons renseignements, on en a donné de très faux. L’auteur le fait habiter en 1896, par Pierre Lacasse, Louis Brière et autres, tandis qu’il l’a été en 1884, par T. B. Benoît, Cyrille Dumas, Joseph Guérin. Que les fermes les plus avancées étaient celles de M. Lacasse et L. Brière. Le correspondant aurait dû dire, s’il avait été bien renseigné, que c’était celles des Guérin. Noé Touchette, Francis Charbonneau, Joseph Deschamps et Delphis Lacasse. Connaissant ces faits pour les avoir vécus, j’ai écrit, de suite, une rectification au journal, qui est restée sans écho.

La deuxième raison : depuis longtemps des amis auxquels j’eus l’occasion de raconter quelques bribes de mes aventures de colon, me prièrent de publier, dans les journaux, un récit des misères et des difficultés que j’eus à surmonter dans ma carrière. C’est pour me rendre à leur prière que je donne les informations plus haut mentionnées et celles qui suivent.

En 1883, Monsieur T. B. Benoît, membre du comté de Chambly, au parlement fédéral, un bon père de famille, soucieux de l’avenir de ses enfants, voyant qu’il ne pouvait les établir avantageusement dans les vieilles paroisses de la vallée du St-Laurent, prit la détermination de les placer sur des terres vierges. À cet effet, il visita plusieurs centres de colonisation de la Province de Québec. Le Canton Kiamika, dans le haut de la Rivière du Lièvre, est celui qu’il choisit comme étant le plus propice à ses fins. En canadien patriote, pour donner à ceux de ses compatriotes, qui désiraient suivre son exemple la facilité de s’établir avec leurs enfants dans le Nord, il forma la Société de Colonisation de Montarville. A la suite de plusieurs voyages à Québec, le gouvernement céda le canton à la société avec certaines obligations de la part de cette dernière. Au printemps, 1884 Monsieur Benoît envoyait son fils Gérard, accompagné de Cyrille Dumas, son fermier, prendre possession d’un beau domaine, choisi dans un voyage précédent, en face de La Ferme Rouge, sur la Lièvre, propriété alors de James MaClaren et Cie. Aujourd’hui, elle appartient à un M. Frs. Fairy, riche et brave père de famille de plusieurs garçons.

Au mois de septembre 1884, M. Benoît dit aux membres de la société, que ceux qui désiraient visiter et prendre des lots dans le Canton Kiamika, de venir le rencontrer à Montréal pour de là se rendre dans le Nord, au centre de colonisation déjà désigné. Sur quatre-vingt-quatre membres que comptait la société, quatre se rendirent à son invitation. Joseph Daignault, Frs Robert, X. Cadieux et Jos. Guérin. Le curé Labelle, d’heureuse mémoire et son inséparable serviteur Isidore Martin, (Frédor Gauthier), firent le voyage de la Lièvre avec nous. Le vingt-quatre septembre 1884, nous partons de Montréal et allons coucher à Buckingham, 100 milles.

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