« Mépris », « arrogance », « indigne »
Le « bonjour, Hi! » de David Graham ne passe pas
Le Bloc Québécois ne digère pas le « bonjour, Hi! » que le député de Laurentides-Labelle, David Graham, a lancé en Chambre des communes le 7 décembre dernier à Ottawa, alors que le débat sur la défense du français au Québec faisait les manchettes.
On dit qu’une image vaut mille mots. Celle du député libéral David Graham entamant un discours en anglais par un « Bonjour, Hi! » provocateur risque fort de rester un moment marquant de son mandat à la tête du comté québécois de Laurentides-Labelle, où 92,7 % des citoyens ont le français comme langue maternelle. M. Graham prenait la parole en réponse au député bloquiste de Terrebonne, Michel Boudrias, qui débattait pour la seconde fois de son projet de loi C-364 sur le financement public des partis politiques.Le Bloc sort de ses gonds Outré, le Bloc a vertement réagi en qualifiant en retour M. Graham de « backbencher (député d’arrière-ban, NDLR) arrogant ». Le vice-président de l’exécutif du Bloc de Laurentides-Labelle, Frédéric Labrie a quant à lui déploré le « mépris » et « l’arrogance » de M. Graham car il estime que son recours au « bonjour, Hi! » était « un affront calculé à l’Assemblée Nationale du Québec », c’est-à-dire à l’ensemble des électeurs de sa circonscription et des Québécois. La « bravade » de M. Graham pouvait difficilement passer inaperçue : le 23 novembre, la Vérificatrice générale du Québec alertait l’Assemblée nationale du Québec sur le fait que la francisation des immigrants dans la province était un échec. Le même jour, le gérant d’une boutique Adidas à Montréal suscitait un tollé général après avoir débuté une conférence de presse en prononçant quelques mots en français, afin d’« accommoder » les médias francophones présents. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, avait jugé ces propos « inacceptables », en rappelant que la langue de travail au Québec, c’est le français. Le 30 novembre enfin, l’Assemblée nationale du Québec avait voté à l’unanimité une motion déposée par le Parti Québécois (PQ) invitant les Québécois à délaisser la formule « bonjour, Hi! », pour n’utiliser que le mot « bonjour ». David Graham ne s’excusera pasInterpelé par Le Courant des Hautes-Laurentides, M. Graham s’est défendu en affirmant qu’à la Chambre des communes, il se classait deuxième sur les 338 députés, en termes d’utilisation de manière égale des langues de Molière et de Shakespeare. « En tant que député fédéral, ma responsabilité première est de défendre les intérêts et répondre aux besoins des gens de ma région en tout temps et c’est ce que je fais de tout cœur, a mentionné le député. (…). Il importe pour moi de faire comprendre les enjeux du Québec en région aux députés des grandes villes partout au Canada. Donc, être bilingue à la Chambre des communes est tout à l’avantage de notre région. »Questionné à savoir s’il avait l’intention de présenter des excuses, M. Graham a répondu « Aucunement », avant de s’en prendre aux « intentions partisanes » du Bloc, qui cherche selon lui « à diviser au lieu d’unir les gens ». Il a ajouté « Si nous disons aux employés du Québec qui transigent directement au quotidien avec des clients qu’ils n’ont pas le droit de dire “ Hi! ” à ceux-ci lorsqu’ils jugent la situation appropriée, le message reçu par les commerçants du reste du pays sera de ne jamais accueillir les francophones d’un “ Bonjour! ” bien senti ». Pour M. Graham, « Nous devons nous assurer que la langue française soit la bienvenue partout au Canada aussi. En laissant le libre choix à tous, nous serons sur la bonne piste afin d’en ressortir tous gagnants ». Des explications qui ne convainquent pas Frédéric Labrie. Selon lui, lorsqu’un parti envoie un député d’arrière-ban répondre à un projet de loi, c’est une façon de montrer qu’on y accorde aucune importance et que celui qui prend la parole est là pour manquer de respect. L’utilisation du « bonjour, Hi! » par M. Graham était donc loin d’être fortuite, croit M. Labrie. « C’était calculé »« C’était calculé, juge-t-il. Il avait un sourire entendu quand il a dit ça. Il répondait à des séparatistes, c’était une façon de les narguer. On est habitué à ça de la part des députés de l’Alberta, mais là, c’est un gars de chez nous. Ça fait mal. C’est un affront. Je connais des Libéraux dans mon entourage qui n’étaient pas fiers de ça. Il ne faut pas oublier que dans la circonscription, même s’il y a des Québécois fédéralistes, ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas nationalistes. »M. Labrie estime quant à lui que lorsqu’un Québécois s’adresse à son interlocuteur par « bonjour, Hi! », il lui envoie le message que l’utilisation du français est superflue. « Si on perd la bataille du français ici, elle sera perdue partout ailleurs au Canada », a-t-il conclu. « Historiquement, on s’est battu pour pouvoir parler en français à la Chambre des communes, alors je n’ai vraiment pas apprécié le « bonjour, Hi! » de M. Graham. » – Frédéric Labrie
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