Enquête annuelle de l’APES
Manque important de pharmaciens dans les installations du CISSSLAU
Selon les résultats de la dernière enquête annuelle de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) dévoilés le 1er février dernier, le manque de pharmaciens d’établissements continuerait d’affecter lourdement les Laurentides et la région enregistrerait un taux de pénurie de 29% dans les établissements du Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSLAU).
Face à ce résultat, l’APES réclame des actions rapides afin de résorber la situation et d’éviter des conséquences trop importantes sur les soins et services à la population.
Selon l’association, au 1er avril 2020, 16 postes de pharmaciens en équivalent temps complet (ETC) étaient non comblés sur un total de 54 postes au CISSSLAU qui aurait d’ailleurs eu recours aux services de pharmaciens dépanneurs pendant 973 jours entre le 1er avril 2019 et le 31 mars 2020.
Considérant la période couverte, les données ne permettent d’ailleurs pas d’évaluer les effets de la pandémie, qui a possiblement aggravé la situation d’après l’APES.
Le renouvellement de l’entente de travail entre les pharmaciens d’établissements et le gouvernement du Québec, venue à échéance le 31 mars 2020, serait, pour l’APES, l’occasion à saisir pour accroître la capacité du réseau d’intéresser la relève.
Explications du CISSSLAU
Le CISSSLAU explique que ses pharmaciens offrent plusieurs services : la pharmacothérapie des patients, soit l’utilisation thérapeutique des médicaments, l’éducation des patients sur leur médication et la validation d’ordonnances.
Il compte sur une équipe d’un peu plus de 50 pharmaciens en établissement qui travaillent en étroite collaboration avec les autres professionnels (médecins, infirmières, diététiciens, etc.). Le pharmacien fait partie de l’équipe soignante lors d’un épisode d’hospitalisation.
L’agente d’information, Dominique Gauthier, a expliqué que « dans les Laurentides, une période de recrutement est en cours afin de bonifier l’équipe de professionnels du département de pharmacie. Le souhait de l’établissement est de recruter dix pharmaciens dans la prochaine année. Pour la région d’Antoine-Labelle, deux postes sur six sont présentement vacants, dont l’un devrait être comblé sous peu ».
Pour le CISSSLAU, il semblerait que « le principal enjeu de recrutement réside en la disponibilité de pharmaciens formés pour les milieux de soins dans la région. En plus de demeurer actives pour recruter et attirer des pharmaciens, les démarches auprès des différentes universités afin d’accueillir des étudiants et des résidents en pharmacie se poursuivent. Des primes d’installation et d’éloignement sont également offertes aux pharmaciens désireux de venir pratiquer dans certaines de leurs installations ».
Mme Gauthier a aussi mentionné que « bien que l’établissement ait plusieurs postes à combler, le travail multidisciplinaire des pharmaciens permet de répondre aux services essentiels pour les usagers des hôpitaux, des centres de réadaptation et les résidents de nos différents CHSLD. Les pharmaciens comptent également sur de nombreux assistants techniques en pharmacie, très présents sur le territoire. Enfin, la télépharmacie permet de valider des prescriptions à distance selon le besoin ».
Les conséquences négatives de cette pénurie selon l’APES
L’augmentation des risques d’incidents et d’accidents médicamenteux;
L’allongement de la durée moyenne des hospitalisations;
Risques d’effets indésirables et d’interactions;
Des retours à l’urgence et des réhospitalisations ;
Une diminution de la qualité de vie des patients;
Des coûts supplémentaires pour le système de santé.
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