Restrictions sanitaires
Les entreprises à nouveau sous l’épée de Damoclès
Maxim Ouellette-Legault (mouellette@inmedias.ca)
Les petites et moyennes entreprises (PME) seront de nouveau mises à l’épreuve, cette fois par la cinquième vague de COVID-19 et les mesures pour contenir le variant Omicron.
Le 20 décembre, Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux, a annoncé la fermeture des restaurants, des bars, des tavernes, des cinémas et des centres de conditionnement physique. Ceci représente une nouvelle épreuve pour les entreprises de moins de 500 employés, qui vivent sous l’épée de Damoclès depuis le début de la pandémie.
La pandémie a été dévastatrice pour plusieurs PME québécoises. Les mesures sanitaires mises en place pour contenir la cinquième vague de COVID-19 pourraient porter le coup de grâce à plusieurs entreprises. Beaucoup se sont endettées au cours de l’année 2020 et se retrouvent très fragiles.
Mises en garde de la FCEI
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’inquiète de la survie de milliers d’entreprises au Québec et juge la situation très alarmante. La FCEI dénonce le manque d’aides offertes aux entreprises en difficulté par le gouvernement du Québec. « Le gouvernement du Québec n’a toujours pas annoncé d’aide directe et les nouveaux programmes fédéraux seront inaccessibles pour 80% des PME canadiennes en raison des seuils d’admissibilité trop élevés », déplore Maud Larrivière, attachée de presse de la FCEI.
Selon le vice-président de la FCEI, François Vincent, une PME sur quatre au Québec risque de ne pas passer à travers l’année 2022. Il explique aussi qu’il existe bien des systèmes pour aider les entreprises mises en difficulté par les restrictions, mais que ceux-ci sont trop complexes. Il affirme que les entrepreneurs devaient présenter une cotisation pour avoir recours à des programmes comme l’AERAM (aide d’urgence aux petites et moyennes entreprises), alors que ces demandes d’aides ne sont pas toujours acceptées. La FCEI souhaite que le gouvernement prenne exemple sur celui de la Nouvelle-Écosse, qui aide directement les PME touchées par les nouvelles restrictions.
Selon François Vincent, c’est des milliers de Québécois qui sont mis dans une situation périlleuse: « Si on mettait la même énergie pour faire des restrictions économiques que pour aider les entreprises, on est sûr de pouvoir y arriver ».
Réactions locales
Dans les Hautes-Laurentides, certaines entreprises semblent aussi faire face à des difficultés. Selon le maire de Mont-Laurier et préfet de la MRC d’Antoine-Labelle, Daniel Bourdon, les nouvelles restrictions pourraient bien être un danger pour certaines entreprises locales, mais il rappelle que « […] nous devons collaborer avec les demandes du gouvernement et respecter les normes sanitaires ».
Selon M. Bourdon, la région attendait des motoneigistes et des joueurs de hockey pour des tournois qui n’auront probablement plus lieu. Ces groupes représentent des pertes importantes pour les restaurants et les hôtels. Ce sera aussi le deuxième temps des fêtes qui ne sera pas profitable pour plusieurs entreprises, alors que cette période représente une part importante de leurs chiffres d’affaires.
Pour Martin Clément, président de la Chambre de commerce de Mont-Laurier, l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement du Québec est une surprise.
« On ne s’attendait pas que ça arrive en trois jours, tout a viré de côté, mais on va rester présent pour nos membres. » Il parle au nom de la chambre de commerce lorsqu’il affirme que « deux fermetures lors de deux Temps des fêtes de suite, c’est difficile pour beaucoup de gens ». Cependant, il ajoute qu’« il y a des solutions. La Maison de l’Entrepreneur est là pour aider les commerçants, comme Zone Emploi, la SADC (Société d’aide au développement des collectivités), ou encore le CLD (Centre local de développement) ».
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