Notre-Dame-de-Pontmain
Le maire Gagné serait visé par une plainte à la Commission municipale du Québec
Le maire de Notre-Dame-de-Pontmain, Pierre Gagné, serait visé par une plainte à la Commission municipale du Québec (CMQ).
Lors de l’assemblée du 13 mars dernier, les conseillers municipaux Jocelyn Démétré, Réjean Desjardins et Josée Gougeon ont pris la parole lorsqu’un projet de résolution a été présenté afin de mandater un cabinet d’avocats pour obtenir un avis juridique « relatif aux agissements du maire dans sa gestion de la Municipalité ».
Dans son discours, M. Démétré a également révélé qu’une plainte à la CMQ avait été déposée. Lors de la même assemblée de conseil, puis en entrevue avec L’info le 9 mai, le maire a soutenu être la personne visée par cette plainte.
« Je ne confirme ni n’infirme jamais l’existence d’une divulgation ou d’une enquête », a pour sa part répondu le 9 mai Isabelle Rivoal, chargée des relations de presse et porte-parole à la CMQ, lorsque L’info a tenté d’obtenir des précisions.
Pourquoi un avis juridique?
Le conseiller Démétré a justifié le besoin d’obtenir un avis juridique. Selon lui, cela permettra de « soulever les fautes éthiques, les manquements et surtout pouvoir nous donner des recommandations justes et qui seront également productives ».
M. Démétré estime avoir été victime d’allégations « graves, non fondées et méprisantes ». Quant à M. Desjardins, il pense avoir fait l’objet de « divulgations inappropriées sans fondements et méprisantes ».
Ils ont publiquement reçu l’appui de la conseillère municipale Josée Gougeon qui s’est prononcée en faveur de la motion « afin de pouvoir retrouver un climat de travail sain et un certain équilibre ». Le conseiller Marc-André Routhier et la conseillère Joanie Thibault ont voté contre. Le maire n’a ni voté ni exercé son droit de veto.
Au téléphone avec L’info le 9 mai, le maire Gagné a donné sa vision des choses : « Ça porte beaucoup sur des paroles que j’aurais dites apparemment publiquement. Moi, je conteste ça ».
M. Gagné considère que la fameuse résolution est « presque illégale ».
« Moi, ce que je retiens de ça, c’est pourquoi demander un avis juridique à une firme d’avocats qui nous a coûté 3 500 $ avant même que la commission se prononce? Parce que peu importe le contenu de l’avis juridique, qui a été fait à partir des dires de ces deux conseillers-là, c’est la commission qui va décider s’il y a eu faute ou non. À mon sens, c’est de la dilapidation de fonds publics », a-t-il commenté.
De son côté, la conseillère municipale Joanie Thibault explique pourquoi elle a voté contre: « Moi, je trouvais que le libellé de la résolution était trop fort, trop agressif. Je trouvais que les mots étaient trop forts. Ça parlait d’agissements, de comportements et de toute façon, tout ça était en commission et on allait voir si les agissements étaient corrects ou pas corrects. Je trouvais que ça insinuait trop de choses ».
Communication rétablie
D’après le maire Gagné, les relations se sont détériorées lorsque la question de la rémunération des élus est arrivée sur la table. La démission de la directrice générale, Maude Tourangeau, a suivi. « C’est sûr que ce n’était plus vivable pour elle. Les conseillers lui faisaient ouvertement des reproches. Il y avait des conseillers qui ne la respectaient pas du tout. On arrivait en caucus, elle se mettait à parler, ils lui coupaient la parole. Écoutez, ils font la même chose avec moi (…) : j’ai presque plus de pouvoir, c’est pas moi qui mène l’assemblée. Il y a un conseiller et une conseillère qui parlent quand ils veulent et comme ils veulent. J’ai perdu le contrôle du conseil. »
Pour Mme Thibault, un bris de communication est survenu à la fois entre la direction et une partie du conseil et entre le maire et une partie du conseil.
Si on l’en croit, les choses semblent toutefois s’arranger.
« Actuellement, je trouve que ça va mieux. Je pense qu’il y a un effort individuel pour faire rouler la Municipalité. Ça pourrait allait mieux. Il y a encore place à l’amélioration, mais je dirais que la direction par intérim joue beaucoup là-dedans, dans le sens que la direction par intérim en ce moment fait un beau travail de rassembler les gens. Au-delà des frustrations qu’il peut y avoir au sein du conseil, on a quand même une volonté de faire marcher la Municipalité. Là, ça va beaucoup mieux que ça allait. La communication est rétablie. À un moment donné, c’est qu’il n’y avait plus de communication. »
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