Le sentier du ruisseau Villemaire sera un sentier officiel

Un sentier non officiel situé au cœur de Mont-Laurier sera légalisé. Des travaux sont actuellement en cours pour le mettre aux normes.
Apaisant et charmant, c’était la description que donnait un citoyen qui arpentait le sentier du ruisseau Villemaire, alors que ce dernier observait des oiseaux à l’aide de longues-vues.

C’est un résident de Mont-Laurier, Jacques Dumont, qui est à l’origine du sentier du ruisseau Villemaire. Ce dernier a commencé à couper de hautes herbes à temps perdu et pour s’amuser. « J’ai commencé avec des outils à la main, comme un sécateur et une pelle. J’ai commencé tranquillement à égaliser le sol, sans rien briser et sans enlever d’arbres. J’ai aménagé le sentier de la largeur d’un humain, parfois cent pieds par jour », raconte M. Dumont.

Jacques Dumont travaillait sur ce sentier depuis 2015. Après avoir fait de la place pour un sentier, ce dernier a ensuite fait quelques ajouts. « J’ai mis des tables de pique-nique, des inukshuks en pierre, un nichoir à canards et une cabane pour les chauves-souris. » Ce dernier a aussi mis en place un pont et des passerelles en bois.

Au fur et à mesure, le sentier a commencé à se faire connaitre par le bouche-à-oreille. « Les gens n’en revenaient pas que j’avais fait ça. Ils disaient que c’était magnifique. » Le tout est finalement arrivé aux oreilles de la Ville. L’actuel maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, était allé lui-même constater les lieux. « C’est un superbe sentier. Dieu sait que M. Dumont a mis de nombreuses heures et du cœur là-dedans. »

Il y a deux ans, la Ville avait interdit à M. Dumont de poursuivre les travaux, car il s’agissait d’un terrain de la Ville. Selon le maire, c’est une question d’assurance. « Malheureusement, à cause de nos assurances, si on acceptait que des gens circulent, la Ville aurait été tenue responsable. C’est pour cela qu’on a écrit interdit l’accès. Si des gens y vont, c’est à leur risque et péril, il y a de bons dénivelés », raconte le maire.

Néanmoins, ce qui avait été mis en place par M. Dumont n’a pas été déplacé par la Ville et on a permis que le tout demeure à cet endroit. La seule perte rapportée par M. Dumont est le pont et quelques passerelles, qui ont été incendiés.

Valider le sentier

Intéressé par l’idée de M. Dumont, la Ville de Mont-Laurier a suivi les protocoles et fait des demandes auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), pour pouvoir poursuivre le projet. Il faut dire que le sentier se trouve en milieu humide et frôle à certains endroits le ruisseau Villemaire de très près. Ajoutons que le lieu regorge de diverses espèces d’oiseaux, parfois rares, qui font la joie des ornithologues locaux.

Après que le tout a été validé auprès du MELCCFP, il fallait qu’une firme spécialisée prenne le relais de M. Dumont, pour mettre le sentier aux normes. Il y a trois semaines, la firme Sentiers Boréals, qui se spécialise dans ce type de travaux et qui effectue le tout de façon artisanale, a été embauchée par la Ville de Mont-Laurier. Sentiers Boréals va notamment reconstruire des passerelles.

Selon le maire Bourdon, les travaux ont débuté lors de la semaine du 7 octobre et devraient s’échelonner sur 5 semaines. D’ici la mi-novembre, le sentier du ruisseau Villemaire sera ainsi reconnu comme un sentier officiel et légal.

Sans compter le Centre de plein air, Mont-Laurier possédera désormais deux sentiers en zone urbaine, incluant le sentier intergénérationnel André-Bolduc, un atout de plus pour les touristes, selon le maire Bourdon.

Côté finances, Mont-Laurier a fait une demande auprès de la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) avec le Fond régions et ruralité volet 4, afin de procéder à la mise aux normes du sentier. « La MRCAL va mettre 100 000$ et la Ville va mettre pratiquement autant », affirme le maire Bourdon.