Une œuvre sur mesure pour le hall de l’édifice Émile-Lauzon

  • Publié le 9 sept. 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
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La Couverture consiste en une courtepointe de papiers sérigraphiés dont les motifs ont été fabriqués à partir des photographies du concours Objectif paysage. Ce concours organisé en 2020 par la MRCAL invitait la population à capturer la beauté de la région. Ce sont 90 photos qui ont été soumises, représentant des paysages du quotidien et des « paradis intimes », ces havres de paix dont foisonne le territoire. « C’est de là qu’est née l’idée de faire une relecture plus contemporaine et abstraite de notre territoire, d’accueillir les gens avec une interprétation artistique de notre région dans un bâtiment lié à son histoire locale », a déclaré lors de l’inauguration Dominique Gagné-Supper, chargée de projet du développement culturel et du territoire à la MRCAL.

L’artiste laurentienne Dominique Pétrin. Photo Médialo – Mary Radermaker

Avec ce projet d’œuvre d’art publique, elle souhaitait faire en sorte que les visiteurs se sentent immergés dans la MRC dès leur arrivée dans l’édifice. « Il fallait trouver l’artiste qui allait prendre ce mandat-là, qui aurait envie de s’amuser avec 90 photos variées comme terrain de jeu de départ, de créer une œuvre d’art publique sur mesure qui allait faire partie du quotidien des occupants de l’édifice et qui accueillerait les visiteurs. » La MRCAL s’est donc tournée vers le Musée d’art contemporain des Laurentides, lui confiant le rôle de commissaire pour la présélection d’artistes laurentiens expérimentés avec ce type de projet. « Il y avait un portfolio qui sortait du lot, une démarche contemporaine basée sur la sérigraphie. [L’] expertise [de Dominique Pétrin] en œuvres d’art publiques et sa compréhension du mandat appuyaient la décision de lui commander l’œuvre. Il était clair que cette proposition permettrait une rencontre réussie entre l’art contemporain et nos paysages régionaux dans une interprétation toute nouvelle », a poursuivi Dominique Gagné-Supper.

La sérigraphie est un procédé d’impression qui utilise des pochoirs ou des écrans pour appliquer des couches successives d’encre, permettant ainsi de créer des graphismes complexes et saturés sur différents supports. Photo Médialo-Mary Radermaker

Une courtepointe de réconfort

« C’est un peu l’idée d’une couverture, de quelque chose qui nous a enveloppés et réconfortés pendant une période d’incertitude et pas toujours facile », a expliqué l’artiste Dominique Pétrin. Rappelons que les photos du concours Objectif paysage dont est composée l’œuvre ont été prises lors du confinement de 2020. Ces images ont permis à l’artiste de créer une multitude d’échantillons qu’elle a ensuite sérigraphié sur différents tissus. « Si on regarde les différents échantillons de texture, on peut reconnaître des aiguilles de pin, du givre, l’eau d’un lac, des ciels. Ce n’est pas toujours évident parce que je les ai retravaillés pour pouvoir les imprimer en sérigraphie », a-t-elle précisé.

La Couverture propose une composante patrimoniale par le thème de la courtepointe tout en offrant une esthétique graphique et colorée, à l’image du travail habituel de l’artiste. Par la composition de ses motifs, l’œuvre évoque également une sorte de carte abstraite du territoire, les textures des différentes photos faisant office d’indices de lecture.

« C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur parce que j’ai de la famille ici . J’ai passé plusieurs années à Lac-Saguay et j’ai passé beaucoup de temps au réservoir Baskatong avec des amis. » – Dominique Pétrin

On peut entre autres apercevoir des brindilles parmi les échantillons du territoire. Photo Médialo-Mary Radermaker

L’univers maximaliste de Dominique Pétrin

Dominique Pétrin est une artiste autodidacte résidant à Sainte-Adèle dont la pratique est centrée sur la sérigraphie et la performance. Elle a également fait partie du groupe de rock pétrochimique Les Georges Leningrad de 2000 à 2007.

Depuis une quinzaine d’années, Dominique Pétrin se consacre principalement à la création d’installations immersives composées de collages de papiers sérigraphiés. Dans une approche ludique et teintée d’humour, l’artiste exploite un riche éventail de symboles graphiques afin de fusionner des éléments historiques et culturels divers. Ses œuvres se distinguent par des couleurs éclatantes et saturées, des jeux d’optique créés par des lignes géométriques et un mélange vibrant de motifs qui leur confère une qualité baroque.

Son parcours l’a amenée à collaborer avec de nombreux artistes et chorégraphes à travers le monde et à réaliser plusieurs œuvres d’art public, notamment à Meow Wolf, Santa Fe, et à la station de métro Place-des-Arts à Montréal. Elle a également exposé au Musée National des Beaux-Arts de Québec, en Europe, aux États-Unis, et au Canada. Sa contribution au médium de l’art imprimé lui a valu le Prix Monique et Robert Parizeau 2024.

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