Le projet d’améliorations de route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge est l’un des deux seuls et uniques chantiers figurant au projet de loi no 66, concernant l'accélération de plus de 180 projets d'infrastructure, qui ne sera pas soumis aux procédures du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
L'autre concerne l'autoroute 30 et s'inscrit dans un vaste plan de décongestion de la région métropolitaine. En contrepartie, ces deux projets seront soumis aux articles 22 et 30 de la Loi sur la qualité de l'environnement assure Québec.
La conseillère en communication pour le ministère des Transports (MTQ), Nathalie Nolin, explique que le projet demeure tout de même assujetti « à toutes les obligations habituelles en matière d’environnement, notamment en regard des milieux humides et hydriques, des espèces menacées ou vulnérables et autres obligations ». Ainsi, les autorisations et permis requis devront être obtenus, avant la réalisation des travaux souligne-t-elle.
Québec insiste sur le fait que l'ensemble des recours, sanctions, amendes et mesures prévus par la Loi sur la qualité de l'environnement demeurent applicables pour les autorisations environnementales.
Le projet en branle
Rappelons que le ministre des Transports François Bonnardel était de passage à Rivière-Rouge le 26 septembre pour annoncer que la route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge sera élargie afin de devenir une route à quatre voies à chaussées séparées. Si la Loi concernant l'accélération de certains projets d'infrastructure est adoptée, les travaux attendus depuis longtemps par la population débuteront dès 2022.
Le processus d’attribution pour la préparation de l’avant-projet, des plans et devis et autres études pour la bonification de la route 117 a déjà débuté indique le MTQ. La date limite, pour la réception des soumissions, a été fixée au 16 octobre 2020 précise Mme Nolin.
C’est dans le cadre du mandat que seront étudiés les points environnementaux du projet pour « considérer notamment les caractéristiques environnementales pour planifier, puis réaliser, le projet en conséquence. Ainsi, le projet sera réalisé en tenant compte des restrictions connues et des autorisations obtenues et la réalisation pourrait être adaptée si cela s’avérait être requis ».
La dernière fois que le BAPE est venu entendre la population sur un projet régional touchant la route 117 remonte à 2002 alors que le projet de déviation de ladite route à Labelle soulevait des vagues de questionnements.
Le coordonnateur au BAPE, Pierre Turgeon, explique que l’organisme dépend de Québec. « Nous au BAPE, on ne s’automandate pas. C’est le ministre qui nous donne les mandats. Nous ne sommes ni pour ni contre les projets. »
Le BAPE en bref
Le rôle du BAPE a pour but d’informer. « Par ses séances publiques et divers modes de diffusion, le BAPE offre aux citoyens les renseignements essentiels à leur compréhension des enjeux et à leur participation », apprend-on sur le site de l’organisme indépendant. Puis aussi, consulter. « Afin de bien cerner les enjeux et les préoccupations des citoyens, le BAPE tient des séances publiques où le climat serein permet à chacun de poser des questions et de soumettre son opinion. » Et encore, enquêter. « Les commissions du BAPE ont le pouvoir de questionner quiconque ayant la possibilité de lui apporter un éclairage et d’exiger le dépôt de documents pour l’analyse des dossiers. » Enfin, aviser. « Les rapports du BAPE font partie des éléments pris en compte par le ministre responsable de l’Environnement afin d’éclairer la prise de décision gouvernementale. » Le BAPE n’a pas le pouvoir d’autoriser ou de refuser un projet. Il appartient au ministre responsable de l’Environnement de formuler ses recommandations au gouvernement, qui prend la décision finale. (Source: bape.gouv.qc.ca)