Sylvie Moreau: Dans la tête de Proust
Une volonté de démystifier l’écrivain
Dans la tête de Proust», la pièce de Sylvie Moreau, sera de passage à l’Espace Théâtre le 28 février prochain. Dans ce spectacle, elle fait revivre l’auteur, permettant au public de le découvrir ou le redécouvrir. Le Courant s’est entretenu avec elle.
À quoi peut-on s’attendre en allant voir votre pièce?«C’est vraiment fantaisiste. J’ai voulu faire un Marcel Proust pour les nuls. Je veux initier les gens à cet univers-là qui est très beau, très ironique. Moi j’ai eu une grande passion toute ma vie pour cet auteur-là. C’est quelqu’un qui a vraiment bien su parler de notre monde. J’ai donc décidé de créer une petite fantaisie, comme si les gens étaient invités dans un musée et que ce musée-là nous faisait entrer dans la tête de Proust. On voit Marcel Proust dans son lit, dans sa chambre et on voit ensuite défiler différents personnages de son œuvre avec une guide qui est en interaction avec les spectateurs pour leur faciliter la découverte de cet univers.»C’est donc un projet qui vient entièrement de vous et de votre imaginaire? «Tout à fait, c’est vraiment né de ma vieille obsession. J’ai une compagnie de théâtre qui est Omnibus, avec Réal Bossé et Jean Asselin qui sont de vieux amis et qui m’ont dit: «depuis le temps que tu nous parles de Marcel Proust, tu devrais créer un spectacle avec ça». Ça m’a tout de suite beaucoup inspirée et j’ai écrit et mise en scène ce spectacle-là.»Justement, parlez-nous de votre processus de création.C’est un univers que je connaissais déjà beaucoup, parce que depuis 30 ans, j’ai lu tout ce qui s’est écrit sur l’œuvre de Marcel Proust. Plus précisément «La recherche du temps perdu», qui est une œuvre en sept volumes, qu’il a écrite pendant toute sa vie. Ce qui me fascinait beaucoup, c’est en même temps l’œuvre qu’il a écrite et comment il l’écrivait. C’est beaucoup aussi son parcours de vie. Quand il a décidé d’écrire cette immense œuvre-là, il s’est couché et il a écrit le tout, couché dans son lit pendant huit ans. Il est mort au bout de huit ans, au bout de sa dernière ligne, de sa dernière page. Il était assez malade et il a décidé de consacrer le reste de sa vie juste à écrire. Je trouvais ça très incroyable de penser à un tel personnage. C’est vraiment ce qui a motivé tout mon travail d’écriture et j’ai voulu qu’il y ait quelqu’un là, pour initier les spectateurs pour que le spectacle puisse être vu autant par des gens qui ne connaissent rien de Marcel Proust que par des gens qui connaissent très bien son œuvre.»Est-ce que c’est vraiment un spectacle accessible à tout le monde, car on ne se cachera pas que Proust avait un intellect assez développé, une profondeur particulière?«Oui, oui, exactement. Il faisait de longues phrases et c’est une œuvre monumentale qui peut être un peu… épeurante à aborder. Je voulais démystifier tout ça, me le réapproprier pour le redonner aux gens d’une façon qui soit beaucoup plus simple et accessible. Je voulais donner accès à toute la beauté, l’ironie et la fantaisie qu’il y a là-dedans. Les personnages, même si ça parle d’un monde qui était au début du XXe siècle, démontrent comment sont les humains avec tous leurs travers, toute leur beauté, leurs incohérences. La guide, que j’ai inventée dans l’écriture, est un personnage qui permet vraiment de donner des concepts aux spectateurs pour qu’ils comprennent bien où on va. On prend la main des spectateurs tout au long du spectacle pour bien les guider et les initier. C’est un spectacle qui est très physique aussi et où les corps vont nous parler autant que les mots. C’est très beau visuellement, très beau au niveau de la forme. Depuis ses débuts, le spectacle, à mon grand plaisir, a vraiment rejoint beaucoup de monde et des gens de plusieurs milieux différents.»Qu’est-ce qui s’en vient pour vous après cette tournée?«Au théâtre on pense toujours au présent avant toute chose, c’est ce qui est beau de cet art-là. On a fait la création du spectacle en 2016, une reprise en 2018 et là c’est la tournée. C’est formidable parce que là, c’est nous qui allons où sont les gens. La réaction du public est formidable. Comme je fais de la création, j’ai toujours aimé être déjà sur de nouvelles affaires, de nouveaux projets. Là, je travaille beaucoup en télévision et une création, ça prend beaucoup de temps. L’année prochaine, j’ai d’autres projets de théâtre dont je ne peux pas parler encore.
Voir plus de : Culture
Denis Rodier en séances de dédicaces montréalaises
Fort de son succès obtenu en Europe par la parution de son dernier ouvrage, La 3e Kamera, l’Illustrateur Denis Rodier, …
Notre-Dame-du-Laus inaugurera bientôt sa Clinique culturelle
Le 5 décembre prochain, la Municipalité de Notre-Dame-du-Laus présentera en primeur sa Clinique culturelle, un nouvel espace dédié à la …
Plusieurs intervenants réagissent
Maintenant que la décision de raser le couvent de Labelle est fortement envisagée, voici les réactions de la mairesse et …