Notre-Dame-du-Laus et le poste de traite de du Lac des Sables (1/2)
Par Luc Coursol.
Irrités de voir les pelleteries de l’Outaouais leur échapper au profit des Français, les marchands de la Nouvelle-Angleterre incitent leurs alliés iroquois à briser ce commerce. Dès lors, l’agressivité des Mohawks s’accentue et, au printemps 1651, ils atteignent le lac Nominingue pour y massacrer la Petite Nation des Algonquins. Inquiets de ces embuscades meurtrières les autres Anishinàbeg du nord de l’Outaouais, Têtes-de-Boules, Gens-des-Terres, Chevreuils, Poissons-Blancs, regroupent leurs convois sur la rivière du Grand-Lièvre, la Wàbòz sibi, un cours d’eau difficile pour les Iroquois en raison des nombreux rapides à franchir. Les marchands de Ville-Marie ayant ouvert un comptoir de traite à l’embouchure de cette rivière, la troupe du capitaine Legardeur de Tilly remonte tout le cours de la Lièvre pour en chasser les Mohawks trop audacieux en 1692.
Après la conquête anglaise, le poste de la Lièvre passe aux mains de la compagnie de la Baie d’Hudson mais ses opérations sont perturbées par la nouvelle compagnie du Nord-Ouest qui construit un comptoir rival au confluent des rivières Désert et Gatineau en 1819. Plus solide financièrement, l’entreprise de Radisson et Des Groseillers absorbe sa nouvelle rivale et ferme le poste de la Désert deux ans après son ouverture.
De nouveau en situation de monopole, la compagnie de la Baie d’Hudson réorganise son réseau de traite en tenant compte des territoires de trappe anishinàbeg qui sont deux fois plus nombreux sur la Wàbòz sibi que sur les affluents voisins. En 1826, le comptoir à l’embouchure de la Grand-Lièvre est fermé alors que celui de la Désert, la Kitigan sibi, est réouvert mais devient tributaire d’un nouveau poste érigé à la pointe sud du Lac des Sables sur la Lièvre, à six kilomètres en amont du rapide des Cèdres. Les fourrures de la Gatineau, la Tenegagan sibi, traverseront la ligne des eaux entre le lac Trente et Un milles et le lac à Foin pour atteindre ce comptoir central.
Construit aux abords de la longue plage sablonneuse pour faciliter l’accostage des embarcations, le poste du Lac des Sables comprend une solide maison qui abrite un magasin-entrepôt, logement du commis et espaces pour dormir; la structure est faite de gros pins équarris assemblés à queue d’aronde et le toit à double versant est recouvert de grands bardeaux de cèdre. Quelques dépendances en pièces sur pièces et un potager complètent le tout. Plus qu’un comptoir de commerce, l’endroit devient un relais sur la rivière pour les autochtones, les bûcherons de Jos Montferrand, les draveurs du bois carré, les missionnaires oblats et les colons. Véritable magasin-général en forêt avec les marchandises apportées de Lachine par les grands canots, le poste permet de s’abriter du mauvais temps, de manger un bon repas, de dormir au chaud, de se soigner et même de se faire enterrer car à l’ombre des bâtiments sommeille un petit cimetière où les Anishinàbeg enterrent les leurs depuis des siècles. À l’été 1849, l’évêque d’Ottawa visite l’endroit et quelques années plus tard il y enverra le père Eugène Trinquier pour ouvrir la paroisse de Notre-Dame-du-Laus et soutenir la progression de la colonisation jusqu’à la ferme Neuve.
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