Ciné-conférence à l’Espace Théâtre
Nomade 2 : Norvège-Tanzanie
Le 18 novembre, le couple d'aventuriers québécois Janick Lemieux et Pierre Bouchard seront de passage à l’Espace Théâtre pour partager avec le public leurs péripéties et découvertes récoltées lors de la première moitié de ce méga trek vélo. Un périple de 21 mois et 21 000 km depuis les fjords de la Scandinavie jusqu'aux rivages de la côte Swahili. L’info voulait en savoir plus et Pierre a pris le temps de lui répondre.
Présentez-nous Janick et Pierre.
Nous nous considérons des aventuriers/reporters/conférenciers spécialisés dans les expéditions à vélo tout-terrain longue distance. Ce nomadisme à vélo est un mode de vie pour nous deux, couple partageant la vie et la route, depuis 1997. Dans mon cas, cette existence remonte à 1990. En voyageant à vélo pour nous familiariser avec des contrées lointaines et les coutumes de leurs habitants et ancêtres, nous tâchons de récolter le plus de données possibles afin de pouvoir rendre compte de ces aventures et petites découvertes et les partager sous forme d’articles publiés dans revues spécialisées, documentaires multimédias présentés en conférences grand public, dans les écoles, sur des blogues. Nous nous intéressons aussi à notre cour arrière au Québec, notre fabuleux outback, puisqu’il représente à la fois le « coffre au trésor » de nos richesses naturelles et la fenêtre dans le temps de la vie de nos ancêtres et ceux qui les ont précédés, tout ça en nous aventurant à vélo pendant plusieurs jours dans les bois, pratiquant le fameux bikepacking.
Parlez-nous du parcours qui vous a conduit jusqu’aux conférences que vous présentez.
Depuis le début de la pratique de ce nomadisme particulier, partager les scènes dont nous sommes témoins et les aventures vécues durant nos équipées est tout aussi au cœur de la démarche qu’assouvir ce désir de « voir le monde ». Encore fallait-il « accumuler » assez de matériel pour créer un premier montage, une première conférence. Nous avons donc élaboré un diaporama sur notre remontée du Mexique vers Vancouver via le Sud-Ouest et Rocheuses états-uniennes, un segment de notre premier voyage, une boucle de 30 mois et 34 000 km en Amérique du nord. Il y avait de beaux fils conducteurs avec toutes les connaissances géologiques et anthropologiques à arpenter, ainsi que 25 parcs et monuments nationaux de cette contrée des États-Unis. Ces éléments conféraient une valeur pédagogique au diaporama et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous nous produisions seulement dans les écoles au début. Nous voyagions avec les diapos de notre montage, insérées dans feuilles de plastique, à bord de nos montures. C’était fin 1991, début 1992. C’est devenu notre modus operandi: voyager pour témoigner; témoigner pour voyager.
Il semblerait que vous vous soyez donné une mission. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il est question?
Notre « mission »: pédaler, voyager, rencontrer, photographier, filmer, noter, partager, témoigner, publier, pour exposer des réalités, sensibiliser à des situations lointaines, tisser des liens entre cultures et personnes, les rapprocher, et ainsi contribuer à la création d’une solidarité voire une fraternité tout humaine. Quand un Gaspésien vient nous voir après une présentation pour nous dire qu’il n’avait aucune idée qu’on pouvait vivre d’une économie de subsistance aujourd’hui comme le font la majorité des habitants du Vanuatu, Îles Salomon et Papouasie Nouvelle-Guinée, que nous venons de présenter à l’écran, ou encore qu’un Mélanésien de ces mêmes îles du Pacifique Sud réalise que les hurluberlus à vélo qui lui tendent leurs photos de famille habitent un pays où il y a quatre saisons dont une assez longue, glaciale et couverte de neige, nous avons le sentiment d’avoir atteint un objectif.
Parlez-nous de Nomade 2. À quoi les gens doivent s’attendre?
Cette première étape est l’un des voyages les plus diversifiés et éclectiques que nous ayons entrepris. Un kaléidoscope de paysages, visages, climats et cultures. Les territoires nomades parcourus au cours de cette enquête sur deux roues témoignent aussi de cette diversité inouïe : la toundra des éleveurs de rennes Saami, estivages dans les monts Taurus et hivernages sur le littoral méditerranéen turc du peuple Yöruk, les déserts des Bédouins, l’univers de sel des Afars, dans la dépression du Danakil, en Éthiopie, le spot le plus chaud de la planète. Toujours en Éthiopie, les tribus pastoralistes aux rites et scarifications spectaculaires de la rivière Omo. Plus au sud, dans le fond du Grand Rift ou sur ses abords, les savanes et plateaux arides des éleveurs Samburu, Pokot, Barabaig, Maasai, pour ne mentionner que ça, car il y a beaucoup plus, ont fait cette odyssée vélocipédique.
Qu’est-ce qui s’en vient pour vous?
Nous planifions retourner en Afrique pour compléter le projet dès cet automne, mais avec la pandémie, nous ne nous attendons pas à pouvoir entreprendre ce voyage avant le début 2022. D’ici là, nous continuons à présenter des conférences au sujet la première étape, moitié de l’expédition en cours, au Québec, et projetons retourner dans l’Ouest canadien l’hiver prochain pour reprendre la tournée que nous avons débutée l’an dernier. C’est là que nous nous trouvions lorsque le confinement a commencé. Tout ça est tributaire de l’ampleur de la deuxième vague et de ses impacts socio-économiques, bien sûr.
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