Agrandissement de l’UQAT à Mont-Laurier
Une lettre d’opinion qui fait réagir et suscite des questions
Suite à la publication de la lettre d’opinion de Véronie Whear dans notre édition du 29 janvier dernier, réactions et questions sont rapidement apparues. Pour tenter de tracer un portrait de la situation, L’info a contacté différents acteurs impliqués dans le dossier.
« Ça fait déjà un bon bout de temps que j’entends parler du projet. J’avais l’impression que c’était un secret, que le projet se mettait en place sans que la population soit informée », a affirmé Véronie Whear.
En posant des questions sur le sujet, elle a eu toutes sortes d’arguments auxquels elle répond, en se basant sur des réflexions, de nombreuses recherches (l’UQAT, Urbanité, Vivre en ville, Radio-Canada, Infoman, Santé Montréal, ministère de l’Environnement et ministère de la Santé et des Services sociaux) et en questionnant encore.
« Quand je me suis mise à poser des questions, je ne pouvais pas croire aux réponses que j’ai reçues. C’est ce qui m’a amené encore plus de questionnements et a motivé l’écriture de ma lettre d’opinion. »
Véronie Whear
Lorsqu’on lui dit: « Ce n’est pas à l’université de participer au développement de la ville », elle répond, entre autres, qu’il s’agit d’une orientation stratégique du plan de l’UQAT. Plusieurs urbanistes admettent son important rôle dans le développement régional et parmi les orientations stratégiques ciblées par l’UQAT, il y a les points suivants: « impliquer des acteurs des milieux et des territoires comme parties prenantes du développement de l’UQAT » et « impliquer la communauté universitaire dans le développement des milieux et des territoires » (source : Plan de développement 2015-2020 p. 31).
Quand on lui répond : « La banque dit que l’université au centre-ville couterait trop cher », elle dit que « la banque n’est pas une institution spécialisée en urbanisme ni en aménagement du territoire, comment a-t-elle fait pour évaluer toutes les options au centre-ville et évaluer les couts pour chacune d’entre elles? Venant d’une université, percevoir la banque comme une experte dans ce domaine et ne pas chercher à avoir des études de spécialistes, c’est plutôt paradoxal. […] En tant que contribuables, nous sommes en droit de connaitre les conclusions des études en urbanisme qui ont été menées (si elles ont été menées) et nous devrions être consultés ».
Quand on mentionne que « Le stationnement est un irritant important », elle affirme: « en 2020, toutes les études démontrent qu’il faut favoriser les transports actifs et changer les mentalités. Des stationnements, il y en a : la cathédrale, le Christ-Roy, l’Espace-Théâtre et même plus. […] Plusieurs études prouvent que, lorsque les gens font leurs emplettes à pied, les ventes augmentent, car ils ont plus tendance à encourager les commerçants locaux. N’est-ce pas le rôle de l’université de faire évoluer les mentalités afin d’améliorer la qualité de vie d’une société » ?
Quand on dit: « Il ne faut pas que ça coute trop cher aux contribuables », elle veut savoir « quels contribuables ont pu donner leur avis sur ce sujet »?
« L’argent des contribuables, par l’intermédiaire de la Ville et de la MRC, est, entre autres, investi pour embellir le centre-ville, mais une fois le centre-ville embelli, qui va le dynamiser? L’université pourrait s’assurer que tous ces investissements soient encore plus optimaux en s’y intégrant elle aussi. C’est gagnant-gagnant », lance Véronie Whear.
Selon Mme Whear, avant d’aller plus loin dans ce projet, plusieurs choses devraient être faites comme une rencontre avec les intervenants touchés (CLD, Zone Emploi, la Ville, la MRC, la Chambre de commerce, et les citoyens), des études en urbanisme et en aménagement du territoire qui évaluent toutes les possibilités, une consultation publique. Sans oublier d’avoir accès aux résultats de ces rencontres et études.
Selon elle, des options au centre-ville il y en a: l’ancien CLSC, le terrain vague entre Toyota et l’hôtel de ville, Le Christ-Roy, pour ne nommer que ça.
Plusieurs choses à prises en compte selon l’UQAT
« Ce n’est pas la première fois que Mme Whear s’interroge. Elle nous avait écrit l’an dernier avec les mêmes questionnements concernant l’université au centre-ville. On est dans notre planification stratégique et j’ai inclus ses propos dans nos démarches, ce qui a amené l’aménagement de quatre salles de classe à la Maison de l’entrepreneur, qui peuvent accueillir 116 étudiants. Ça, ça va rester là, indépendamment des autres projets », a expliqué d’entrée de jeux Stéphane Lapointe, directeur de l’UQAT à Mont-Laurier.
M. Lapointe a bien confirmé que des projets sont en préparation pour Mont-Laurier. Il est bien question d’agrandissement et de développement, mais le directeur ne voulait pas trop en dévoiler, car on lui a demandé d’attendre que les instances politiques impliquées soient prêtes à faire des annonces officielles.
Selon M. Lapointe, on projette en effet l’implantation d’un lieu physique où les cours de l’UQAT pourront être offerts. « On a toujours eu une bonne entente avec le cégep et on partage la philosophie de l’entraide. Ce qui motive les démarches d’agrandissement vient du fait qu’en huit ans, on est passé de 125 étudiants à 428, juste à l’université », a-t-il mentionné.
Dans la possible perspective de construction d’un immeuble sur le site du cégep, une étude d’avant-projet a été faite l’an dernier par une firme locale d’architectes pour établir les besoins réels (espace, services, logistique). On désire développer par rapport aux besoins actuels, mais en tenant également compte du plus long terme.
« Il y a des choses qui se font dans un centre-ville et d’autres qu’il est préférable d’installer en périphérie. Sans savoir exactement où on en sera dans x années, on veut quand même inclure une vision de développement à long terme. »
Stéphane Lapointe, directeur de l’UQAT à Mont-Laurier
Si on se tourne vers l’option d’une construction en poursuivant le partenariat avec le cégep c’est aussi dans le but d’économiser certains frais en ne doublant pas les services offerts (bibliothèque, gymnase, cafétéria, laboratoires, etc.).
« On réfléchit en tenant compte des programmes qui sont proposés par l’UQAT et qu’on souhaite élargir ainsi que de l’achalandage qui continuera d’augmenter. […] Une université, ça fait de l’enseignement, mais aussi de la recherche. Ça prend équipements et infrastructures. Pour le moment, on ne peut pas intéresser les chercheurs à venir ici, car il y a peu à offrir, mais le projet veut aussi remédier à ça. […] Je ne cacherai pas que le projet avance. On est en pourparlers avec la Ville avec qui il est plutôt question d’utilisation d’aqueduc, de zonage, de rues. », a raconté M. Lapointe.
Un tout petit rôle pour la Ville
« La Ville n’a vraiment pas un grand rôle à jouer dans ce dossier. Même si on parle d’une université, ce sont des décisions d’affaires qui se prennent et qui sont basées sur un plan de travail. C’est la même chose que pour une personne qui veut investir et s’installer à Mont-Laurier, on n’est pas là pour décider à sa place où elle va s’installer », a affirmé Daniel Bourdon, maire de Mont-Laurier.
Le maire a aussi mentionné que ce n’était pas à la Ville de dévoiler ce qui s’en venait concernant ce dossier. Selon lui, il s’agit d’un très beau dossier, un dossier majeur pour la région. Il a confirmé qu’à la fin de l’été dernier, une rencontre avait eu lieu entre la Ville, l’UQAT et le cégep où le projet a été présenté et où la question du centre-ville a été abordée.
« Ce n’est pas vrai que la ville de Mont-Laurier à le pouvoir de dire à l’UQAT : “ vous allez vous installer ici ”. Ce n’est pas notre rôle de prendre ces décisions et on ne veut pas en arriver là. »
Daniel Bourdon, maire de Mont-Laurier
« De notre côté, on a surtout été interpellé pour des questions légales, pour de la règlementation. On a parlé de crédit de taxes, de subventions des aspects techniques (génie civil), de zonage, de ce genre de choses. […] Personnellement, je trouve qu’on est chanceux de pouvoir avoir des installations comme ça ici. On est choyé de pouvoir offrir des services comme le cégep et l’université et le plus important dans ce dossier-là c’est qu’ils restent chez-nous au bénéfice de notre population et de celle qui viendra s’installer », a conclu le maire.
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