Campings et eaux usées
Plus personne ne veut parler au Baskatong
Plus personne ne veut parler depuis que La Presse a publié un reportage le 15 juillet dernier, qui dévoilait que, d’après une enquête du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), des centaines d’emplacements de camping autour du réservoir Baskatong n’auraient pas les installations nécessaires pour traiter les eaux usées.
En effet, Le Courant a tenté de parler avec le MELCC, qui a donné comme réponse que plus aucun commentaire ne serait fait puisque certains dossiers sont maintenant devant la cour. Du côté des cinq campings cités dans l’article de La Presse, personne n’a donné suite aux demandes d’entrevue du Courant. Même l’Agence de Bassin Versant des 7, à laquelle est rattaché le réservoir Baskatong, interrogée pour savoir quels pourraient être les répercussions sur l’environnement, l’eau et la santé publique s’il y avait contamination, n’a pas voulu se prononcer.Gros problèmesSelon le ministère, l’immense réservoir serait en danger à cause des risques de contamination par les eaux usées des nombreux campeurs.Depuis plus de dix ans, l’endroit est sous la surveillance des autorités environnementales. Les enquêteurs du ministère sont allés présenter plusieurs rapports d’enquête à un juge afin d’avoir des mandats pour entrer dans certains terrains de camping.Sophie Gauthier, porte-parole du MELCC, a expliqué qu’au fil des ans il y a eu des inspections répétées qui ont toutes démontré les mêmes problèmes. On parle, par exemple, de toilettes se déversant directement dans le sol ou dans des barils enfouis dans des fosses rudimentaires, et d’absence de test pour la qualité de l’eau.Des amendes qui suscitent le mécontentementDu côté du MELCC, on affirme avoir remis 23 avis de non-conformité depuis 2010, ainsi que trois sanctions administratives de 5 000$, en 2014-2015, à des entreprises situées autour du Baskatong.La porte-parole du ministère a mentionné que depuis quelque temps, des enquêteurs du MELCC ont discrètement mis en place des opérations de surveillance et, avec des mandats, ont pu fouiller certains lieux. Suite à ces enquêtes, sept chefs d’accusation pénales ont été déposés pour des infractions contrevenant à la Loi sur la qualité de l’environnement. Le Pavillon Baskatong, R.V. Camping, le Pavillon Arc-en-Ciel, le Pavillon des Pins Gris et le Domaine des Huards sont touchés par la situation. Les amendes qui ont été données totalisent plusieurs dizaines de milliers de dollars.Pour leur part, les propriétaires de camping ont affirmé à La Presse qu’ils sont victimes, de la part du ministère, de délais pour le traitement des dossiers qui n’en finissent pas, ce qui les met en colère. Selon eux, on parle d’années avant que les autorisations concernant les modifications des réseaux d’égouts soient émises par le ministère et quand celles-ci sont distribuées, les travaux devraient être faits dans un temps irréaliste.Du côté du Pavillon Arc-en-Ciel, Ronald Dugas a expliqué à La Presse que le contenu des toilettes des 200 emplacements s’écoulait dans des puits absorbants qui sont des structures de béton avec des trous qui laissent passer le liquide et retiennent le solide. Selon ce qui est rapporté par La Presse, il semblerait que M. Dugas a l’autorisation de procéder aux travaux pour modifier son système d’épuration depuis huit ans. Il a reçu des amendes de plus de 60 000$ de la part du MELCC, dont une de 15 000$ parce qu’il n’aurait pas encore effectué les travaux. L’homme accepte difficilement la situation et il semble que des travaux ont été entamés. M. Dugas semble dire que les demandes du ministère lui coûteront près de 500 000$, sans qu’il ait droit à de l’aide financière du gouvernement.Toujours selon La Presse, pour le Pavillon des Pins Gris, le propriétaire aurait reçu une amende environnant les 50 000$, l’an dernier. Le R.V. Camping a reçu, pour sa part, une amende d’environ 20 000$.ImpactsLe MELCC poursuit son suivi puisque de nombreux autres sites ont été détectés ou sont encore sous surveillance. Il continue aussi à veiller à ce que les entreprises ciblées se conforment aux lois.Sur les sites du gouvernement du Canada et du MELCC, on peut retrouver des explications sur l’impact du rejet d’eaux usées. Elles apportent des risques directs à cause de la présence d’organismes pathogènes, comme des bactéries, des virus et des parasites. Parmi les dangers sanitaires indirects pour l’humain, on compte aussi la consommation de poissons devenus nocifs et toxiques à cause de ce que l’on retrouve dans les eaux usées. En plus des risques pour la santé humaine s’ajoutent ceux pour l’environnement. Les charges en azote et en phosphore peuvent donner lieu à une désoxygénation qui provoque des modifications de la productivité et de la biodiversité. Les contaminants rejetés peuvent présenter une toxicité aiguë ou chronique pour les organismes des eaux qui les reçoivent et par le fait même, menacer grandement la survie des organismes aquatiques.Pour expliquer la chose, les gouvernements se réfèrent eux-mêmes à des données et explications provenant, entre autres, de l’Organisation mondiale de la santé, Meybeck et al. et le National Research Council.
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