Maladie débilitante chronique des cervidés
La chasse épargnée dans les Hautes-Laurentides
La détection du premier cas de la maladie débilitante chronique des cervidés (MDC) en sol québécois, dans les Basses-Laurentides, ne devrait pas affecter la période de la chasse dans les Hautes-Laurentides.
C’est ce que le responsable des relations médias pour les dossiers Faune au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), Nicolas Bégin, a confirmé au Courant des Hautes-Laurentides le 18 septembre dernier. Le MFFP laissait savoir le même jour via ses réseaux sociaux qu’il envisageait de fermer à la chasse une partie des zones 9 ouest et 10 est après qu’on eut détecté un cas de la MDC dans les Basses-Laurentides, une première au Québec. Plusieurs municipalités de la MRC d’Antoine-Labelle sont totalement ou partiellement situées dans la zone 10 est, soit Lac-des-Écorces, Kiamika, Lac-du-Cerf, Rivière-Rouge, Lac-Saguay, Notre-Dame-de-Pontmain, Notre-Dame-du-Laus et Nominingue. M. Bégin croit toutefois que l’interdiction de chasser dans ces zones, si elle devait être appliquée, n’affectera pas les Hautes-Laurentides. Il explique que le ministère «parlait plus des Basses-Laurentides», la maladie ayant été détectée dans un élevage «dans le coin d’Argenteuil», et qu’on ne fermerait potentiellement qu’une «certaine partie de ces zones-là». «Pour l’instant, on parle d’un cas isolé, donc c’est sûr que dans les zones de chasse adjacentes au site d’élevage (…) on envisage de déployer des mesures particulières pour éviter la propagation de la maladie vers les cervidés sauvages», expliquait-il. «Le problème c’est qu’il n’y a aucun traitement, aucun vaccin, donc une fois que c’est introduit dans la faune sauvage, évidemment, c’est très difficile de l’éliminer», ajoute le responsable des relations médias. Si le MFFP décide de fermer une partie de ces zones aux chasseurs, il en fera l’annonce par communiqué de presse et via les réseaux sociaux. «L’Agence canadienne d’inspection des aliments, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et le MFFP enquêtent afin de déterminer l’origine de la contamination», peut-on lire sur le site Web du MFFP. Qu’est-ce que la MDC La maladie débilitante chronique des cervidés a fait son apparition en 1967 au Colorado et est depuis en pleine expansion sur le continent nord-américain. Déjà 24 États américains et deux provinces canadiennes (Alberta et Saskatchewan) sont affligés par ce fléau, pour lequel on n’a pas encore trouvé de remède. Il s’agit d’une maladie dégénérative mortelle du système nerveux central qui affecte particulièrement les cerfs de Virginie et les orignaux, mais qui pourrait aussi toucher d’autres espèces de cervidés comme les wapitis et les caribous. Elle est classée dans la famille des encéphalopathies spongiformes transmissibles tout comme la maladie de la vache folle, la tremblante du mouton et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, qui affecte quant à elle les humains. Pourquoi devrait-on se préoccuper de cette maladie? «Une fois la MDC introduite dans la faune sauvage, il est extrêmement difficile de l’éliminer (…) Un déclin des populations affecterait les activités de chasse et les retombées économiques qui leur sont associées. De plus, les activités de surveillance et de contrôle de la maladie sont également très onéreuses», répond le MFFP sur son site Web. Depuis 2007, le MFFP et le MAPAQ surveillent respectivement les cervidés sauvages et en captivité. Parmi les milliers de bêtes observées, on ne recensait aucun autre cas de la maladie au Québec. Aucune preuve scientifique ne confirme que la MDC puisse être transmise aux êtres humains, mais Nicolas Bégin souligne que l’Organisation mondiale de la Santé «ne recommande pas de consommer un cerf qui aurait été infecté». On ne connaît d’ailleurs pas encore le mode de transmission exact de la maladie d’une bête à une autre. «Étant donné que le prion (une protéine naturellement présente dans le cerveau, mais qui dans sa forme anormale est toxique pour les cellules cérébrales, NDLR) est présent notamment dans l’urine, les selles, la salive et le sang des animaux atteints, il est généralement admis que les principales voies de transmission sont les contacts directs entre les cervidés et la contamination par ingestion de prions présents dans un environnement contaminé par des animaux infectés», explique le MFFP. Pour ce qui est de la propagation géographique, elle peut être accélérée par le mouvement des cervidés vivants infectés, le transport de carcasses ou de parties de carcasses d’animaux malades et l’utilisation de produits dérivés de cervidés infectés, notamment l’urine. Restez à l’affut Le ministère fait appel à la collaboration des chasseurs et les invite à signaler toute observation de cervidés présentant des symptômes pouvant être associés à la MDC à SOS Braconnage par téléphone au 1 (800) 463-2191 ou par courriel au centralesos@mffp.gouv.qc.ca. Un animal affecté, surtout en phase terminale, pourrait présenter un ou plusieurs de ces signes: une maigreur excessive, une détérioration de la condition physique, une salivation et une miction excessives, des tremblements subtils de la tête, la tête et les oreilles basses, une position d’appui des membres élargie, un pelage terne, pâle et hérissé, de l’agressivité, de la panique ou d’autres comportements anormaux, ou un léger trouble de la coordination des mouvements.
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