Humour
Pierre Hébert se nourrit d’amour et de bonheur
Pierre Hébert sera de passage à l’Espace théâtre le 10 mai prochain pour présenter son deuxième spectacle, «Le goût du risque». Le Courant s’est entretenu avec lui.
D’où te vient le goût du rire?Je viens d’une famille modeste où on riait énormément. Il y avait toujours des histoires, des farces qui se racontaient. J’ai grandi en riant. J’ai un oncle comédien qui s’appelle François L’Écuyer qui nous racontait plein d’histoires. C’est avec ça que ça a commencé, je suis né là-dedans. Je suis le plus jeune de la famille et quand on se chamaillait avec mon frère, j’étais plus petit et plus faible donc ma façon de me défendre était de lui envoyer spontanément des niaiseries pour le fâcher encore plus et, avec le temps, je me suis rendu compte que j’avais la réplique facile et que ça «punchait». J’aime taquiner et faire rire. Au secondaire, je me suis aperçu que les filles aimaient ça un gars qui les fait rire, donc c’est toujours resté.Est-ce que c’est ce qui a fait que tu t’es dirigé vers l’humour?En fait, moi j’ai fait un doctorat en psychologie. À l’époque, on passait directement du BAC au doctorat et entre les deux, j’ai eu une très grosse peine d’amour, c’était terrible. J’avais l’impression d’avoir tout perdu. À ce moment, je consultais et ma psy m’a aidé à voir ça comme si j’avais une chance de repartir à zéro et de tout réécrire. C’est vraiment là, à 23 ans, que je me suis posé la question pour la première fois, à savoir qu’est-ce que je voulais vraiment faire de ma vie. On fait tellement de choix de tête dans la vie. Des choix qu’on croit les meilleurs parce que c’est ce qu’on devrait faire, parce que c’est le plus sensé, mais là, j’ai pris une décision de cœur et je me suis inscrit aux auditions de l’École nationale de l’humour. Je n’en ai parlé à personne et je me suis dit que même si je n’étais pas pris, au moins, à 40 ans, je n’aurais pas le regret de ne pas avoir essayé. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai été accepté et tout s’est enchaîné. Depuis ce temps-là, je fais le plus beau métier du monde. Qu’est-ce que ça a changé dans ta vie de faire de l’humour et de faire rire les gens? Quant à l’École nationale de l’humour ils m’ont demandé pourquoi je devrais être choisi, j’ai répondu que c’est la seule job que je pourrais faire jusqu’à trois heures du matin, dormir trois heures, me lever et recommencer en étant heureux de le faire. Au début, je faisais très peu d’argent, à peine de quoi vivre et encore, mais j’étais heureux et c’est ce qui était le plus important pour moi. J’ai le même plaisir aujourd’hui qu’au tout début et c’est ça qui compte. Je n’ai jamais l’impression de travailler. Je ne peux pas croire que je suis payé pour faire ça. Au bout du compte, ça ne change pas grand-chose à part me rendre toujours plus heureux. J’aime les gens, j’aime les rencontrer et leur parler, ça ne me cause aucun problème. La seule différence avec une autre job, c’est que moi j’ai la chance de rencontrer des gens qui me disent que je suis drôle et qui m’aiment, on ne voit pas ça partout. La seule chose à laquelle j’ai dû m’adapter, c’est d’apprendre à gérer les horaires qui ne sont pas toujours traditionnels; je ne fais pas du 9 à 5.Donc tu trouves ça difficile de conjuguer le travail, la famille, les obligations?Oui et non, je gère ça du mieux que je peux. La tournée c’est plus difficile à cause des absences de plusieurs jours, mais j’ai aussi la chance entre ça d’avoir des moments où je peux passer beaucoup de temps avec ma famille. Au fond, tout le monde doit vivre avec des horaires chargés, il suffit juste d’apprendre à s’organiser. Comme c’est là, ma conjointe est encore en congé de maternité et elle apporte une belle stabilité aux enfants. On est chanceux, on vit bien avec tout ça.Quelles sont les priorités dans ta vie?Sincèrement, c’est l’équilibre. Je suis le genre de personne qui plus elle est heureuse dans sa vie, meilleure elle est dans son travail. L’équilibre m’amène le bonheur. Que ce soit le temps passé au travail, avec mes enfants, avec ma blonde, le temps passé tout seul, c’est vraiment l’équilibre dans tout ça qui fait la différence et je l’atteins de plus en plus.Donc ce bel équilibre doit te permettre d’avoir tes petits plaisirs bien à toi, quels sont-ils?Ce sont les voyages. J’aime ça voyager avec ma famille et chaque année je fais deux voyages. Je pars une semaine, seul avec ma blonde et l’autre, c’est en famille. C’est très important pour moi de me garder du temps seul avec eux, où j’ai l’impression que plus rien d’autre n’existe. Je m’accroche à ces moments-là et j’en retire beaucoup de plaisir.Est-ce qu’il y a des choses qui te dérangent dans la vie de tous les jours?Moi, je suis vraiment allergique à l’incompétence. Moi, j’ai un karma où je tombe toujours sur l’employé en formation qui ne sera plus là la semaine suivante parce que ça ne marche pas et je me rends compte que j’ai de moins en moins de patience, c’est épouvantable! J’ai beau me dire que je dois comprendre, que la personne apprend, mais non, je ne suis pas capable. Parfois il faut que je me parle pour ne pas pogner les nerfs. Des situations comme ça, ça peut faire de bons numéros. Qu’est-ce qui t’inspire pour créer?Ça va avoir l’air quétaine, mais de plus en plus c’est le bonheur. J’aime ça les belles histoires! Je carbure aux belles choses. Je trouve que souvent, sur les réseaux sociaux, c’est négatif et je n’ai plus envie de ça. J’ai envie de les voir tes photos de chats sur Internet, ça me plaît de voir la photo de ton enfant à sa première journée d’école, c’est de plus en plus ça qui m’inspire. C’est beau et c’est vrai! J’ai le goût de m’inspirer du bonheur des gens et de jeter le négatif par dessus bord. Je suis le genre d’humoriste qui raconte des anecdotes et je me suis rendu compte que plus c’est vrai et personnel, plus c’est efficace et universel. Le quotidien inspire beaucoup mon écriture.Tu as touché à beaucoup de choses. Est-ce qu’il te reste des projets que tu aimerais réaliser?Oh… Un jour, j’aimerais ça jouer dans un film pour le point de vue professionnel et sur le plan personnel, j’aimerais bien, quand les enfants seront un peu plus vieux, faire le tour du monde. Un projet qui serait séparé sur deux étés. Avec ma blonde, c’est notre projet. On attend encore parce qu’on veut que les enfants en profitent vraiment et qu’eux aussi s’impliquent en choisissant des destinations. On veut laisser cette expérience-là en héritage à nos enfants.Si du jour au lendemain tu ne pouvais plus faire d’humour, est-ce que tu retournerais à la psychologie?À partir du moment où j’ai été accepté à l’École nationale de l’humour, j’ai décidé de ne plus jamais avoir de plan B, de faire confiance à la vie. Si jamais ça se produisait, ce sera peu importe, je verrai rendu là. Pour moi, maintenant, c’est un jour à la fois. Si tu avais à choisir parmi tous tes numéros, lequel est ton préféré ou te ressemble le plus?Ouf, grosse question. On s’attache à chacun de nos numéros. Je te dirais que le 2e show me rejoint encore plus. Tous les numéros s’enchaînent pour faire un peu comme une grande histoire. J’en suis particulièrement fier, parce qu’il me ressemble plus, il est plus personnel et plus efficace. Je ne suis pas un gars compliqué, je suis plus comme un grand livre ouvert. Mes numéros partent de moi et ne pas les aimer ce serait comme me déprécier. Ma vie forme un tout et, humblement, je dois dire que je suis un homme heureux qui essaie de partager ça avec les autres.«Je suis comme un livre ouvert. Je crois à la psychologie, à l’importance de se connaître et de parler de soi et d’écouter les autres. Tout part de ça.» – Pierre Hébert.«Ma philosophie de vie c’est de tout faire par amour et avec amour… et oui, je suis quétaine de même!» – Pierre Hébert
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