Nouvellement élu maire de Mont-Laurier
Daniel Bourdon demeurera courtier immobilier
S’il affirme que pour lui « la priorité c’est la Ville de Mont-Laurier », le maire Daniel Bourdon ne compte pas pour autant délaisser sa pratique de courtier immobilier chez Royal LePage.
Le nouveau maire fait valoir que « dans la loi, il n’y a rien qui interdit d’avoir un autre emploi […] peu importe l’emploi ». Il dit être « bien à l’aise d’être maire et de faire ce métier-là » et estime dédier 95% de son temps à la Ville de Mont-Laurier. Sans vouloir préciser combien d’heures il pense consacrer hebdomadairement à Royal LePage pour les quatre prochaines années, il assure que, depuis son élection, il n’a pratiqué le courtage que durant les fins de semaine. Bien que la loi n’interdise pas cette situation, il devra démontrer une éthique et une déontologie irréprochables. En ce sens, il assure que s’il devait un jour se retrouver en conflit d’intérêts par rapport à un dossier, il s’en retirerait et l’inscrirait à l’ordre du jour. Il a d’ailleurs décidé de ne pas siéger au comité consultatif d’urbanisme, qui est responsable d’analyser les demandes de changement de zonage et d’émettre des recommandations au conseil municipal. Il précise toutefois que ce n’est pas par crainte d’être en conflit d’intérêts qu’il a pris cette décision, mais bien à cause du « facteur temps ». Questionné à savoir ce qu’il adviendra lorsque son associé prendra quelques semaines de vacances, Daniel Bourdon répond « J’ai un téléphone cellulaire et une boîte vocale ». Il souligne que son partenaire d’affaires « part quand c’est le moins achalandé » et qu’il « n’a pas à payer parce qu’[il est] rendu maire de Mont-Laurier ». M. Bourdon ajoute que son implication en politique municipale a plus souvent eu des répercussions négatives que positives sur sa carrière professionnelle : « J’ai perdu bien plus d’argent que je n’en ai fait en étant conseiller municipal. » Il soutient que quelques clients potentiels n’étant pas en accord avec ses positions politiques auraient décidé de se tourner vers d’autres courtiers immobiliers. Le maire craint que les citoyens sur le marché du travail osent moins se lancer en politique : « Il ne faudrait pas qu’on se retrouve dans une situation où les gens sur le marché du travail ne peuvent pas se présenter. » Daniel Bourdon croit que son premier bilan de mandat dans quatre ans démontrera s’il aura bien su concilier ses deux emplois. Rappelons que le maire de Mont-Laurier touche un salaire annuel de 53 332 $ auquel s’ajoutent 16 476 $ en dépenses non imposables. Aucune interdiction légale, mais la prudence est de miseAppelée à commenter la situation, Marie-Ève Bellemare-Tessier, agente aux contenus et relations publiques de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), confirme qu’« Un titulaire de permis pourrait occuper un autre emploi parallèlement à celui de courtier immobilier ou hypothécaire ». Elle ajoute que « Toutefois, leur code déontologique est limpide à ce sujet : le titulaire de permis ne doit en aucun cas se placer en situation de conflit d’intérêts et ses activités professionnelles ne doivent pas compromettre son intégrité, son indépendance ou sa compétence ». Pour appuyer son propos, elle cite les articles 2 et 3 de la Loi sur le courtage immobilier du Québec qui stipulent respectivement que « Le titulaire de permis doit éviter de se placer en situation de conflit d’intérêts et, s’il ne peut l’éviter, il doit le dénoncer sans délai et par écrit aux intéressés » et que « Le titulaire de permis qui, en plus de ses activités en matière de courtage immobilier, se livre à d’autres activités professionnelles ou exploite une autre entreprise, doit éviter que ces autres activités ou cette autre entreprise ne compromettent son intégrité, son indépendance ou sa compétence ». L’OACIQ a pour mission d’« assure[r] la protection du public qui utilise les services de courtage immobilier et hypothécaire encadrés par la loi ». Sans vouloir commenter directement la situation du nouveau maire de Mont-Laurier, Patrick Lemieux, conseiller aux communications et aux relations médias pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ), rappelle que la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités stipule que « Les membres du conseil ont un devoir d’agir avec prudence, honnêteté et loyauté dans l’intérêt de la municipalité ». Il souligne également qu’« Un citoyen qui estime qu’il y a un manquement, de la part d’un élu, aux lois en vigueur ou au code d’éthique de la municipalité, peut toujours déposer une plainte auprès de la Commission municipale, qui pourra alors faire enquête. » « À la Commission Charbonneau, des courtiers immobiliers, je n’en ai pas vu beaucoup.» – Daniel Bourdon, maire de Mont-Laurier« Si des citoyens ne sont pas convaincus qu’il y a une séparation claire entre les intérêts de l’élu et ceux de la ville, ils peuvent déposer une plainte à la CMQ. » – Patrick Lemieux, conseiller aux communications et aux relations médias pour l’UMQ
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