C’est maintenant l’heure de dire «au revoir» à deux sœurs Sainte-Croix

Publié le 27 juin 2017 par In Médias

Si dans les années 50 «se marier et avoir beaucoup d’enfants» était presque la seule option offerte aux femmes, Monique Bourgeault et Marie-Paule Laforest ont plutôt choisi une vie de dévotion envers Dieu et les gens de leur communauté. Riches d’une vie bien remplie, c’est maintenant l’heure pour elles du grand départ et du grand détachement.

En plus d’aimer la proximité des gens et de venir en aide aux démunis, les sœurs Monique Bourgeault et Marie-Paule Laforest qui ont plus de 80 ans ont en commun une longue carrière en enseignement et à la pastorale. Si on a tendance à associer la vie religieuse à une vie austère, détrompez-vous! Dans ses premières années d’enseignement, sœur Marie-Paule a joué dans la pièce Sacco et Venzetti produite par la Troupe Montserrat. «Les profs faisaient partie de Montserrat et je voulais m’intégrer», raconte-t-elle. À la veille de leur départ, elles songent à cette grande famille qu’elles quittent et à la nouvelle vie qui les attend. Ce serait bien mal les connaître que de croire qu’elles se croiseront les bras, une fois installées au Campus Sainte-Croix à Saint-Laurent. «Il y a deux éléments très importants pour moi: Dieu et rendre service», affirme sœur Monique. Un sentiment sûrement partagé par sa consœur, car les deux sœurs continueront d’apporter leur aide là où les besoins se feront sentir. Leur contribution n’est pas passée inaperçue aux yeux de la Ville de Mont-Laurier qui leur avait attribué, à un moment et à un autre, le titre de «Citoyenne de l’année». Sr Monique BourgeaultSœur Monique a passé beaucoup de temps avec les familles défavorisées et des personnes en besoin de soutien. À preuve, le plus bel héritage qu’elle laisse dans la région, c’est certainement le Centre de la famille des Hautes-Laurentides qu’elle a fondé en 1986 avec sœur Marie-Claire Bazinet. Lorsqu’on lui demande ce qu’elle souhaite pour la région, elle répond: «Je souhaite que les gens continuent de s’épanouir». Consciente du rôle que les sœurs Sainte-Croix ont tenu dans la région, elle ajoute: «Il ne va rester qu’une sœur Sainte-Croix à Mont-Laurier, mais il y a beaucoup de femmes pleine de cœur qui vont continuer à aider les autres et qui le font à travers plusieurs organismes. J’aimerais que notre gouvernement fasse des meilleurs choix et qu’il favorise davantage les plus démunis que les plus riches.»Sr Marie-Paule LaforestEn 1984, alors qu’elle partageait son temps entre l’enseignement et la pastorale de baptême, le prêtre Jacques Fortier la sollicite pour baptiser les enfants, ce qu’elle fera pendant 15 ans. Elle sera peut-être la première à être sollicitée pour le faire, mais c’est Sr Béatrice Lebeau du Cœur-Immaculé-de-Marie qui sera la première sœur dans la région à baptiser un enfant. Sur ce point, sœur Monique Bourgeault estime qu’il y a eu un véritable recul à ce niveau. «Il y a eu une époque plus ouverte, puis ça s’est fermé», rapporte la sœur. Sœur Marie-Paule considère le Comité sociopastorale du CHSLD comme étant sa plus belle réalisation. «Je vois comment c’est important la durée dans un milieu pour créer des liens et pour les approfondir», explique-t-elle. Jusqu’à tout récemment, elle assistait encore aux rencontres du comité qui souhaitait d’ailleurs toujours sa présence. Très alerte et en santé malgré ses 85 ans, c’est le décès de sa compagne et colocataire sœur Ghislaine Grenier qui a précipité sa décision de quitter la région. Questionnée à son tour sur l’avenir de la région, sœur Marie-Paule n’a qu’un seul souhait: que l’église soit encore plus ouverte. «Le pape François a même demandé à ses évêques de sortir et d’être à l’écoute», fait-elle valoir. CEn plus de s’investir au Comité sociopastorale du CHSLD, sœur Marie-Paule Laforest baptisera pendant 15 ans les enfants à la cathédrale de Mont-Laurier (photo: Murielle Yockell – Le Courant des Hautes-Laurentides).Photo: gracieuseté Marie-Paule Laforest.Photo: gracieuseté Centre de la famille des Hautes-Laurentides.

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