Le ministre Luc Blanchette inflexible
«La décision est prise» de fermer la pisciculture de Lac-des-Écorces
Lors du passage à Mont-Laurier le 7 avril du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), Luc Blanchette, le président régional du Syndicat de la Fonction publique du Québec (SFPQ - région Laurentides - Lanaudière - Outaouais), Michel Girard, l’a interpellé au sujet du sort qu’il réserve à la pisciculture de Lac-des-Écorces.
Préoccupé par la fermeture de la pisciculture et le sort des employés, le président régional du SFPQ remet en question la pertinence du transfert de toutes les activités de la pisciculture de Lac-des-Écorces vers celle de Baldwin-Coaticook en Estrie. Assortie d’un budget de 13,4 millions de dollars, cette annonce a récemment été faite par le ministre Blanchette. Depuis 21 ans, la pisciculture de Lac-des-Écorces est menacée de fermeture. En 2008 et 2009, le gouvernement avait investi entre 1,5 et 2 millions de dollars pour l’améliorer (la chambre électrique et le système de ventilation ont été refaits). Elle produit 75% de tout ce qui se fait au Québec, soit 40 tonnes de poissons par année, tandis que celle de Baldwin en produit 5 tonnes. «En 2015, on a ensemencé 47 lacs dans la région», affirme M. Girard. Selon lui, les employés sont frustrés de cette situation parce qu’ils n’ont vu aucun ministre à la pisciculture, qui est d’ailleurs en très bon état. Des retombées économiquesLes retombées économiques directes s’élèvent à un demi-million de dollars dans la région, sans compter les retombées indirectes au niveau de la fréquentation des lacs. «Pourquoi ne pas répartir cette somme entre les trois piscicultures? Vous en auriez trois extra performantes», a demandé M. Girard au ministre. Il a prévenu l’assistance (composée de 80 personnes du secteur forestier, y compris des Zecs et pourvoiries, et des élus) que si la pisciculture ferme, les coûts de transport pour l’ensemencement vont être beaucoup plus chers. En terminant, M. Girard invitait le ministre à revoir sa formule et l’invitait à rencontrer ses employés. «Nous, on va être derrière nos employés et on va leur dire qu’on n’est pas prêt à fermer la pisciculture.» La réponse du ministreInflexible, le ministre justifie sa décision basée sur deux études; une faite à l’interne par les gens de son ministère et une autre faite à l’externe par une firme privée. Selon ces études, le Québec pourrait facilement n’avoir qu’une seule pisciculture pour rentabiliser les opérations. «Toutefois, par mesure de sécurité, on a décidé d’en garder deux, celles de Baldwin-Coaticook et de Tadoussac». Les raisons évoquées par M. Blanchette pour justifier la fermeture du parc aquatique de Lac-des-Écorces sont que la pisciculture aurait été bâtie sur des matériaux de remplissage, ce qui a amené des effets de tassement; que l’aménagement de l’infrastructure extérieure d’alimentation en eau qui s’étend sur un kilomètre coûterait 5 millions de dollars; qu’après avoir évalué les équipements, un ensemble de problèmes a été découvert, dont des bris dans la tuyauterie (mais ils n’ont pas trouvé l’endroit); les bassins à l’air libre permettent aux hérons de manger les poissons et, essentiellement, les mises aux normes environnementales qui ont changé. «Il aurait peut-être fallu revoir l’ensemble de la chaîne. Cette situation fait en sorte que, tant qu’à faire des aménagements, on a décidé d’augmenter les capacités de production de la pisciculture située à Coaticook. La décision a été prise sur le plan administratif, même si elle n’est pas agréable. J’ai quand même pris la peine de rencontrer la quinzaine d’intervenants ce matin (avant sa conférence à l’Espace Théâtre), je leur ai expliqué ça. Ça prend du courage», estime le ministre. Les prochaines étapesLa fermeture du parc se déroulera sur trois ans. Un accompagnement personnalisé sera offert aux six employés, trois à temps plein et trois à temps partiel. Ils pourront être relocalisés et recevoir de la formation. «On va se préoccuper d’eux, même si c’est sur trois ans; ce sera leur choix. On va tenter de les relocaliser au ministère de la Faune à Mont-Laurier», a fait savoir le ministre. Pour ce qui est du déplacement des poissons, M. Blanchette se fait rassurant: cela se fait dans l’ensemble du Québec. Selon le ministre, le premier facteur n’est pas la répartition des poissons, mais plutôt la rentabilité, ce qui, selon lui, n’est pas le cas pour une pisciculture provinciale. Il faut toujours minimiser les coûts et les besoins, car 98% des piscicultures du Québec sont privées. Celles-ci alimentent les lacs pour les pourvoiries tandis que les piscicultures provinciales fournissent les lacs appartenant à la SEPAC et qui ont des problèmes de sous population. «On a décidé et on nous a déconseillé de réinvestir dedans (la pisciculture de Lac-des-Écorces)», a poursuivi le ministre, qui se dit très ouvert aux projets de faune, d’animation ou récréotouristiques. «Je travaille toujours avec les députés, peu importe la région du Québec», a-t-il signifié. Réaction du milieu«Les élus se sont rencontrés vendredi après-midi afin de parler stratégie. Nous en concluons que le ministre n’a pas répondu à nos questions et qu’il devrait clarifier cette décision qui nous semble irrationnelle et prise pour des raisons obscures. La préfète a le mandat de lui écrire dans les prochains jours. Je pourrai reprendre ce questionnement lors de l’étude des crédits qui aura lieu dans deux semaines. Une mobilisation pourrait voir le jour par la suite», a réagi le député de Labelle, Sylvain Pagé. C
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