Situation dans les RPA
L’AQDR Laval-Laurentides demande une intervention pour empêcher les abus
À la fin janvier, l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées Laval-Laurentides (AQDRLL) a dénoncé les problèmes rapportés par ses membres vivant en résidences privées pour aînées (RPA) durant la pandémie et demandé une intervention rapide de la part du gouvernement.
Selon l’AQDRLL, depuis le début de la pandémie, les problèmes récurrents vécus par les locataires des RPA ont été mis en évidence. On parle de hausses excessives ou illégales de loyer (hausses allant jusqu’à 20%), de services payés, mais non rendus dans les RPA (services et activités diminués ou annulés qui ont continué d’être payés par les résidents) et des mesures âgistes et abusives pour restreindre les allées et venues des locataires.
« Dans Antoine-Labelle, les principales problématiques ont été les quelques éclosions qu’il y a eu dans certaines RPA, dont une en particulier. Il y a eu pire ailleurs dans les Laurentides comme à Saint-Jérôme et Saint-Eustache. (…) Ce qui a est important, c’est que les RPA et CHSLD aient des plans d’urgence. On comprend donc que dans des cas comme ça, il est important de fermer les endroits communs comme les salles à manger ou les toilettes communes. Par contre, il ne faut pas profiter de la situation pour tomber dans l’exagération », a raconté Pierre Lynch, président de l’AQDRLL.
Confirmant que les problématiques dénoncées par l’AQDRLL ont principalement lieu du côté de Saint-Jérôme et Laval, entre autres, M. Lynch a souligné l’importance d’en parler et de dénoncer ces abus pour ne pas qu’ils se reproduisent ailleurs. Il a aussi fait mention de lois et droits qui sont en faveur des résidents qu’il ne faut pas confondre avec les consignes de la Santé publique, qui sont parfois interprétées selon la vision de celui qui doit les appliquer.
« Ce ne sont pas tous les gestionnaires, dans toutes les RPA, qui interprètent les règlements aux mêmes niveaux. Il y a aussi des droits et il faut qu’ils soient respectés. De plus, tout ça doit entrer dans les paramètres des demandes de la Santé publique » – Pierre Lynch, président de l’AQDRLL
L’Association est préoccupée face à ces situations et affirme qu’il y a urgence d’une réflexion collective et d’un débat public sur les services d’hébergement de longue durée, les RPA et le soutien à domicile, afin que de telles problématiques ne prennent pas d’ampleur et ne se reproduisent pas.
« Qu’on respecte comme il se doit les demandes de la Santé publique, c’est ce qu’il faut, mais empêcher les résidents de sortir, barrer les portes pour empêcher les allées et venues, que les services et les activités dans les RPA soient diminués ou annulés pour des raisons de santé publique en continuant d’être payés par les résidents, car ils sont inclus dans le prix du loyer et qu’on aille jusqu’à augmenter les prix de ces loyers, ça non. Les gens qui exagèrent doivent être remis à leur place. On doit leur rappeler qu’il existe des lois, des baux et que ce n’est pas parce qu’il y a urgence sanitaire, qu’ils n’existent plus », a déclaré le président.
Vision et rôle du CISSSLAU
Le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSLAU) offre un accompagnement à l’ensemble des RPA sur son territoire, notamment par l’entremise de visites régulières, afin de les soutenir dans la mise en œuvre des mesures sanitaires établies par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
Face aux dénonciations faites par l’AQDRLL, Catherine Filion-Lord, de l’équipe du Service des relations médias, a précisé que « la maltraitance envers les personnes aînées, et toute autre personne en situation de vulnérabilité est une problématique sociale que nous ne tolérons pas. Nous invitons les personnes qui pensent en être victimes à le dénoncer, à faire appel à l’aide disponible. Une politique visant à lutter contre la maltraitance envers toute personne majeure en situation de vulnérabilité est d’ailleurs en vigueur au CISSSLAU depuis le 7 novembre 2018. Cette politique vise également à favoriser une culture de bientraitance. Par ailleurs, les RPA sont tenues de respecter le cadre réglementaire structurant les services offerts et leurs obligations envers les aînés. En cas de manquement, le CISSS intervient rapidement auprès de la ressource, et dans certains cas, ordonne des mesures correctrices et en assure le suivi. »
Le CISSSLAU a raconté qu’il intervient régulièrement dans l’ensemble des RPA du territoire, incluant les 12 RPA qui regroupent 582 unités locatives sur le territoire d’Antoine-Labelle, que ce soit pour effectuer des visites, des audits en matière de prévention et de contrôle des infections (PCI), ou pour soutenir les exploitants en situation d’éclosion.
@R:« Il est à noter que notre établissement octroie aux exploitants des RPA un certificat leur permettant d’opérer et a le devoir d’intervenir lorsque les conditions d’obtention du certificat ne sont pas respectées. Le cas échéant, le levier d’intervention peut aller jusqu’au retrait du certificat de conformité », a conclu Mme Filion-Lord.
Pas « de cas précis » dans Antoine-Labelle, selon le RQRA
« Nous n’avons pas été informés de cas précis dans le secteur Antoine-Labelle. De façon globale, la situation est difficile pour tous les résidents de RPA du Québec : suspension des activités, confinement, visites restreintes, fermeture des salles à manger. Ce n’est facile pour personne en ce moment. », a expliqué Marie-Claude Dion, responsable des communications pour le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA).
« Les gestionnaires nous informent régulièrement de l’état de santé physique et psychologique de leurs résidents. Nous suivons le tout de près. » – Marie-Claude Dion pour le RQRA
Elle a aussi précisé que « pour des services non rendus en raison de la pandémie et qui seraient tout de même facturés, la loi est claire : ils doivent être remboursés. Le RQRA a toujours abondé en ce sens et a fait des rappels à ses résidences membres à plusieurs reprises. Quant aux hausses de loyer excessives, il y a eu en effet la triste histoire qui a été abondamment citée d’une résidence de la région de Québec qui affichait une hausse des loyers de 20%. Il y a eu volte-face et cette hausse ne se concrétisera pas. La très grande majorité des RPA proposent des hausses de loyers raisonnables ».
L’info a tenté de rejoindre différents gestionnaires de RPA, mais n’avait reçu aucun retour au moment d’écrire ces lignes.
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