La pandémie, un an plus tard
Voir le « après » positivement
Après un an de pandémie de COVID-19, L’info a discuté avec le directeur général du Centre local de développement (CLD) de la MRC d’Antoine-Labelle, Frédéric Houle, pour tracer un portrait de la situation dans la région et voir avec lui de quel œil on peut entrevoir l’avenir.
Parlez-nous des impacts de la deuxième vague sur le territoire. Y a-t-il encore beaucoup d’entreprises locales qui demandent de l’aide ou qui sont en difficulté?
On a un programme d’aide aux entreprises qui n’était pas populaire dans les six premiers mois, mais là, ce programme, qu’on appelle le programme pour région en zone d’alerte maximum, a été modifié et suscite plus d’intérêt. Plutôt que d’offrir uniquement un prêt, il y a une partie qui est maintenant une subvention non remboursable. Pour un entrepreneur, c’est bien d’avoir un prêt, mais un moment donné, il lui faut remettre cet argent. (…) Par exemple, pour rembourser 10 000$, l’entrepreneur doit vendre pour 50 000$ de plus que normalement. C’est bien d’aider aujourd’hui, mais il ne faut pas le faire en créant un problème pour demain. Ce qu’on remarque présentement, c’est que ce sont plusieurs petits restaurants qui sont le plus touchés et qui commencent à avoir des difficultés. On a donc beaucoup de demandes venant du monde de la restauration principalement à cause du fait qu’on reste en zone rouge et qu’ils tardent à pouvoir reprendre leurs activités normales.
Justement, dans les derniers mois, on a pu constater que les milieux du tourisme et de la restauration semblaient être les plus touchés. C’est ce que vous semblez confirmer?
Ce sont les restaurants qu’on appelle de proximité (de village) qui ont mal présentement. (…) Au niveau des entreprises d’hébergement touristiques, ça va mieux. Ils doivent quand même vivre avec beaucoup de contraintes, mais leurs activités ont repris. Une des problématiques qu’ils rencontrent vient de la difficulté à gérer la clientèle face au respect des mesures sanitaires. Il y a beaucoup d’éducation à faire avec les clients. Ajouter un employé pour s’occuper de cet aspect, avec la pénurie de main-d’œuvre qu’on connait, ce n’est ni évident ni intéressant.
Parlant de pénurie de main-d’œuvre, jusqu’à quel point la pandémie a affecté cette problématique qui était déjà présente et est-ce que ce sera possible de récupérer les dégâts?
On anticipe une croissance de population par la venue de gens de l’extérieur qui souhaitent s’installer en région. La pandémie aura servi à faire des prises de conscience et des changements de vie pour beaucoup de gens. Le moment est bon. La campagne de séduction de « L’autre Laurentides » a commencé, les maisons se vendent actuellement à un rythme fou dans la région, ce qui apporte une augmentation des droits de mutation. Les municipalités vont recevoir plus de taxes de bienvenue et c’est bien. J’ai l’impression que ça va faire affluer plus de main-d’œuvre sur le territoire qui sera plus grande et différente de ce qu’on a connu par le passé. J’ose espérer que la tendance du défi de la main-d’œuvre va s’amenuiser un peu grâce à cette situation et pour au moins quelques années. (…) Pour les emplois qui sont les plus bas rémunérés, c’est sûr qu’ils sont les plus difficiles à combler pour le moment, car les gens ont la possibilité de tenter leur chance sur d’autres postes. Avec le manque de main-d’œuvre, les employeurs sont plus portés à prendre des chances en engageant des gens un peu moins qualifiés, mais qui démontrent de la bonne volonté et le désir de travailler.
Pour le CLD, quels seront les défis à relever pour la suite des choses?
Étrangement, la population est maintenant habituée, elle a appris à s’adapter. On a vraiment beaucoup de gens qui nous contactent pour nous parler du projet qu’ils aimeraient mettre en place (démarrage, croissance, agrandissement). Il y a encore beaucoup de gens qui se permettent d’aller au bout de leur projet et croient en l’avenir. Par contre, on anticipe, pour quelques entreprises qui ont eu plus de difficultés, qu’elles devront être patientes face aux prêts ou aux remboursements. On continuera de les accompagner. On s’attend, pour certains cas, à devoir plus travailler sur des consolidations de dette et des choses du genre, ce qui jusqu’ici a été fait moins souvent. Ce qui est bien, c’est que nous avons une nouvelle collègue qui avant était syndic, donc elle sera plus que qualifiée pour aider ces gens-là.
La pandémie de la dernière année, l’accentuation de la pénurie de main-d’œuvre, les façons de travailler qui ont beaucoup changé, l’adaptation des gens et des entreprises, l’arrivée de gens nouveaux dans la région: est-ce que selon vous le visage de la région est appelé à changer dans les prochaines années?
On y travaille. Avant la pandémie, on était 96e sur 104 MRC au Québec, au niveau de la vitalisation économique. Déjà, à ce moment, on mettait en place des stratégies pour changer de rang. Tous les intervenants régionaux en développement économique, les municipalités, les autres organisations, étaient et resteront concertés sur les moyens à mettre en place pour l’accroissement de notre vitalité. Ça passe justement par faire venir des gens sur le territoire, avoir des voies d’accès plus fiables (dossier 117), développer plus de maillage et de synergie entre les organisations. Avec toutes ces stratégies qui se mettent en place, ça va permettre l’amélioration du portrait de notre territoire.
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