Espèces exotiques envahissantes
La menace silencieuse
Depuis l’époque des grandes découvertes, l’humain a contribué, de façon directe ou indirecte, à l’introduction d’espèces exotiques envahissantes sur de nouveaux territoires. En cette ère de mondialisation, le phénomène semble prendre de l’ampleur, et ce même dans nos régions.
Les espèces exotiques envahissantes se définissent ainsi: des espèces qui n’étaient pas présentes lors de l’arrivée des Européens en Amérique, ou encore des espèces qui ont été importées de pays au climat radicalement différent du nôtre. Il est également important de préciser que les espèces animales abordées ici peuvent migrer d’un territoire à un autre. C’est lors du transport par bateau de plusieurs de ces espèces que le transfert d’un territoire à l’autre se fait le plus souvent.
Introductions anciennes
Si le phénomène des espèces exotiques envahissantes est seulement médiatisé depuis quelques années, il n’a rien de nouveau. En effet, certaines des espèces les plus près de nous comme le chat domestique font partie des espèces qui menacent notre écosystème et qui ont contribué à décimer certaines populations animales. Selon le site internet du MFFP, le chat aurait été introduit de façon massive dans notre environnement au courant des 18ème et 19ème siècles par les Européens. À l’époque de la Nouvelle-France, l’animal était surtout amené dans les colonies dans le but de contrôler les populations de rongeurs, surtout des rats, qui s’infiltraient dans les navires et finissaient par s’introduire dans les maisons.
Aujourd’hui, le chat est bien plus qu’un animal utile à l’homme: il est devenu un animal de compagnie faisant partie de notre quotidien. Toujours selon le MFFP, 29% des foyers québécois possédaient un chat comme animal de compagnie en 2008. Avec la hausse fulgurante de la vente d’animaux domestiques dans la dernière année avec la pandémie, on peut se douter que ce pourcentage a largement augmenté depuis. Il est toutefois important de noter que les chiffres du MFFP ne tenaient pas compte des chats errants, dont le nombre augmente un peu plus chaque année.
Mais quel impact le chat a-t-il eu sur son environnement? C’est notamment sur des populations d’oiseaux que l’on peut voir l’impact important qu’a eu le félin depuis son arrivée sur le continent. Le MFFP rapporte notamment qu’encore à ce jour, le chat menace des espèces pour lesquelles il existe déjà des enjeux de conservation comme le merle bleu de l’Est et le colibri à gorge rubis.
Bien entendu, la diète des chats ne se compose pas uniquement d’oiseaux, mais aussi de petites proies comme les rongeurs. À ce niveau-là, le ministère observe que le chat pourrait même concurrencer le raton laveur qui demeurait jusqu’à récemment un des principaux prédateurs des rongeurs sauvages.
Comme plusieurs animaux étrangers introduits dans notre écosystème, le chat a aussi un impact important sur son environnement par son implication dans la transmission de maladies. Selon le MFFP, les chats sont susceptibles de transmettre la rage, la maladie de Lyme et la toxoplasmose à d’autres animaux ainsi qu’à l’humain. Il est également important de savoir que les chats atteints du virus de l’immunodéficience féline ou de la leucémie féline peuvent également le transmettre à des félins sauvages. Le contact de chats errants malades avec des populations de lynx pourrait donc avoir de graves conséquences sur cette espèce déjà menacée.
Introductions récentes
Dans les dernières années, nous avons notamment entendu parler à maintes reprises de l’agrile du frêne, cet insecte originaire d’Asie qui décime petit à petit les populations d’arbres de la province.
C’est en 2002 que l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) confirme la présence de l’agrile du frêne sur le territoire canadien. Même si la confirmation de sa présence demeure relativement récente, les experts estiment que l’agrile du frêne avait déjà contaminé un important pourcentage des frênes du Québec. De la famille des coléoptères, l’insecte de couleur vert métallique a déjà décimé un nombre très important de frênes au Canada et demeure une menace constante pour les populations arboricoles de tout le continent nord-américain.
Toujours selon l’ACIA, c’est par l’activité humaine, plus précisément par le transport de produits potentiellement contaminés, que l’espèce continue de se propager. Qu’il s’agisse de déplacement de bois de chauffage, de branches ou encore de matériel de pépinière, le transport par l’Homme est le mode de propagation le plus courant.
Afin de limiter la propagation, l’ACIA a quadrillé les forêts de la province et a établi les zones contaminées et non-contaminées par l’agrile. Quiconque souhaite récolter du bois de chauffage et le transporter doit d’abord se renseigner sur la provenance de celui-ci sous peine de lourdes amendes. Faire passer du bois provenant d’une zone contaminée à une zone saine peut être extrêmement nuisible à l’écosystème.
L’ACIA note quand même que l’agrile du frêne se propage aussi de façon naturelle durant sa période de vol. Des recherches ont même démontré que les adultes peuvent se déplacer sur une distance de 10 km, mais qu’ils restent généralement à proximité de l’endroit d’où ils ont émergé.
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