La Coalition Santé Laurentides réclame une gouvernance locale
Devant l’hôpital de Mont-Laurier
La Coalition Santé Laurentides (CSL) a entamé le 2 septembre dernier sa tournée régionale par l’hôpital de Mont-Laurier. Elle juge urgent de mettre à niveau des centres hospitaliers de la région. La CSL demande au gouvernement un rattrapage financier, une complétion rapide de l’ensemble des projets, ainsi qu’une gouvernance locale.
Cette tournée était prévue bien avant l’annonce d’agir pour l’agrandissement et la modernisation tant attendue de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme, faite récemment par le ministre Christian Dubé. Les membres de la CSL saluent cette annonce qui vient, selon eux, renforcer la capacité de cet hôpital régional à mieux desservir les Laurentiens.
« La CSL souhaite maintenant une collaboration avec le ministre pour renforcer les corridors de service de nos six centres hospitaliers, afin que la population puisse bénéficier de tous les soins primaires et secondaires, ce qui est de base pour une région de notre importance. Ceci passe par un rattrapage financier tel que le souhaitaient les parlementaires unanimement le 6 mai dernier », a souligné Dre Lyne Couture, médecin de famille, membre du comité directeur de la CSL et vice-présidente de l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière.
Prises de parole
Le 2 septembre, après avoir rencontré élus, usagers, personnel de soin et médecins pour faire le point sur la situation actuelle de l’hôpital de Mont-Laurier et définir les démarches à entreprendre, la CSL a tenu un point de presse devant l’hôpital et plusieurs y ont pris la parole.
Représentant l’ensemble des préfets et élus de la région des Laurentides, Marc L’Heureux a raconté que « suite aux rencontres qui ont eu lieu avant le point de presse, avec la CSL, nous avons des attentes et des inquiétudes. Il y a urgence pour le gouvernement d’agir et de répondre dès maintenant aux souhaits de longue date de la communauté. Cette urgence, reconnue en mai dernier par l’Assemblée nationale, commence à peine à se traduire en actions concrètes et ce, quatre mois plus tard. Le classement du système de santé et de services sociaux de la région n’a pas suivi son importante croissance démographique depuis les 30 dernières années. La population veut voir services et soins adéquats donnés dans leur région. (…) Il faut donc rendre les six centres hospitaliers autonomes dans un délai qui répondra à l’urgence de la situation. »
« On est encore dans l’attente de la réalisation de grands projets à Mont-Laurier. Pendant ce temps-là, il faut réfléchir à des situations et solutions à court et moyen terme. Le personnel est à bout de souffle et on doit composer avec un déficit structurel et systémique qui est historique. Le manque à gagner est généralisé dans tous les domaines. Avec son éloignement, Antoine-Labelle subit la situation encore plus fortement. Il faut être capable d’offrir soins et services malgré les contraintes budgétaires et le sous-financement. Il est donc primordial de soutenir et valoriser les ressources et de consolider les équipes qui travaillent fort malgré la situation. Par-dessus tout, ça prend l’engagement du gouvernement à agir », a déclaré la Dre Lyne Couture.
« Ce qu’on demande, c’est la mise à niveau des infrastructures, l’amélioration des soins, des services et de l’équipement ainsi qu’une gouvernance locale et on veut ça ici et maintenant! » – Marc L’Heureux
De son côté, le préfet de la MRC d’Antoine-Labelle et maire de Ferme-Neuve, Gilbert Pilote, a souligné que « l’ensemble du réseau structurel de nos hôpitaux se porte mal. La désuétude actuelle de nos infrastructures hospitalières a une incidence sur nos citoyens. La capacité d’accueil est à 200%, les équipements dépassés et le manque de personnel causent des ralentissements de service. On a beau multiplier les initiatives pour pallier ces manquements, la situation ne s’améliorera pas à moins que le gouvernement mette en chantier les projets attendus depuis longtemps. On souhaite des installations qui répondent aux normes comme dans tous grands centres. On veut garantir l’accessibilité des soins de santé primaires et secondaires à nos citoyens et on sait très bien que notre hôpital dessert aussi des gens d’autres régions comme l’Outaouais. La situation est intenable ».
Prenant à son tour la parole, le Dr Luc Laurin a tout d’abord rappelé que Mont-Laurier est un centre névralgique qui dessert Antoine-Labelle, plusieurs communautés de la Haute-Gatineau, mais aussi Lac-Rapide dans la réserve faunique La Vérendrye ainsi que de nombreux touristes de passage, mentionnant que pour répondre aux besoins, il faut des installations adéquates. « Après une année de pandémie révélatrice de la gravité de la situation, il y a urgence d’agir. (…) Nous gardons espoir que dans un horizon de 2025 les mises aux normes promises seront à la hauteur des attentes de la communauté et conformes aux échéanciers prévus », a-t-il déclaré avant de se lancer dans une description des besoins et de la situation de l’hôpital de Mont-Laurier qui était plutôt sombre.
Le Dr Daniel Picard, nucléiste, membre du comité directeur de la CSL et président de l’Association des médecins et des professionnels pour l’avancement de l’HRSJ, a déclaré que « Mont-Laurier étant une région éloignée, il faut absolument pouvoir offrir des services secondaires aux patients sans qu’ils aient à se déplacer loin de leur centre hospitalier et hors de leur région. De plus, les spécialistes qui se déplacent régulièrement dans les communautés hospitalières ont besoin d’espaces adéquats pour travailler et accueillir les patients. »
Parmi les solutions proposées, le maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, a parlé d’un retour à la gouvernance locale. « On a besoin de décideurs sur place qui connaissent intimement le personnel et comprennent nos réalités locales. Une gestion locale contribuerait grandement au bon fonctionnement de l’établissement en général et permettrait d’améliorer le recrutement et la rétention du personnel. Notre autonomie budgétaire est également essentielle. Nous devons pouvoir nous autogérer en fonction des réalités particulières à notre milieu », a-t-il affirmé.
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