Inquiétude au sujet de coupes forestières projetées Lac-François

Publié le 5 octobre 2021 par Kathleen Godmer

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Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

Dave Lafontaine, nouveau président de l’Association des propriétaires du Lac-François (APLF) et Stéphanie Dumoulin, nouvelle sur le CA et chargée des communications, sont inquiets au sujet des coupes forestières projetées par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) dans ce secteur de Kiamika.

Des coupes forestières sont toujours prévues dans le secteur du Lac-François à Kiamika. (Photo gracieuseté)

« Dès notre arrivée, nous avons été informés que le MFFP voulait exploiter les terres de la Couronne aux abords ou à proximité du lac. Nous avons été sidérés d’entendre l’incohérence des discours et actions prises par le ministère en ces temps de crise climatique. Nous avons tenu à nous impliquer pour poursuivre le travail fait par nos prédécesseurs », a raconté le président.

À l’APLF, l’inquiétude est palpable. « Nous voulons avoir une mise à jour sur les intentions du gouvernement et plus particulièrement la date à laquelle les coupes commenceront, ainsi qu’une carte précise des endroits identifiés, afin que nous puissions aviser les résidents dans un délai raisonnable. Nous souhaiterions aussi savoir quels chemins seront utilisés, car des dommages risquent de suivre », a expliqué Mme Dumoulin.

L’Association a fait des démarches auprès du MFFP pour la mise à jour, mais selon elle, les quelques fiches reçues dernièrement ne semblaient présenter rien de nouveau depuis les dernières rondes de consultations du Comité ciblé. Le questionnement est donc encore plus grand.

La Municipalité pas plus informée

Du côté de la Municipalité de Kiamika, le directeur général, Marc-André Bergeron, a expliqué que « Pour le secteur du chantier Diable, il y a eu une rencontre à l’automne 2019 et un suivi début 2020 où des mesures d’atténuation ont été présentées suites aux représentations de la Municipalité et de l’Association, mais depuis ça, pas de nouvelles, pas de bruit, rien. Il ne semble pas y avoir de travaux prévus pour 2021-2022, mais on n’a pas de développement face à ce chantier ».

Le projet toujours prévu

En suivi aux questions de L’info , Caroline Bujold, conseillère en communication, au MFFP, a partagé les réponses obtenues auprès de François Lapalme, directeur de la gestion des forêts pour la région.

D’après le MFFP, « le projet est actif et sa réalisation toujours prévue ». Pour ce qui est d’un échéancier précis, Mme Bujold explique qu’il n’y a pas d’échéancier précis pour la réalisation des travaux et que ces derniers ne devraient pas commencer avant le 31 mars 2022.

Elle a aussi expliqué que « des consultations publiques ont eu lieu en 2019. Il s’en est suivi des travaux du comité ciblé et de la Table de gestion intégrée des ressources et du territoire composés des intervenants du milieu, des bénéficiaires de garantie d’approvisionnement et du MFFP. Ces travaux ont mené à des modifications au contour de l’aire de coupe et au type de coupe à certains endroits afin de limiter les impacts de la coupe et maintenir l’encadrement visuel. Le secteur a été représenté lors des consultations publiques tenues en avril 2021 et des échanges écrits et verbaux ont eu lieu avec différents membres de l’Association du Lac François ».

Mme Bujold mentionne aussi que « le MFFP a fait une analyse d’impact visuel et des modifications ont été apportées au contour de coupe et au type de traitement dans la zone visible pour en préserver le paysage. (…) Pour environ 85% de l’aire de coupe, il s’agit d’une coupe partielle (prélèvement de moins de 50%), le 15% restant étant de la coupe de régénération (prélèvement supérieur à 50%) ». De leur côté, l’APLF et la Municipalité affirment ne pas avoir vu cette nouvelle carte.

Pour ce qui est du transport et des chemins utilisés, Mme Bujold a fait savoir que « les ententes et les itinéraires de transport ne sont pas encore définitifs. Généralement, les ententes opérationnelles se font à l’hiver et au printemps précédent l’année de la coupe ».

Concernant la partie de coupe qui se situait à l’intérieur d’une aire de confinement du cerf de Virginie, le MFFP explique qu’un plan d’interventions forestières adapté à l’aménagement d’une aire de confinement du cerf de Virginie a été adopté pour les Laurentides et que ce dernier est en vigueur sur une partie du chantier Diable et sera appliqué.

Finalement, face aux inquiétudes de l’APLF en lien avec le débit d’eau qui arrive dans lac déjà et cause inondations, engorgements et érosion, le MFFP se dit « sensibilisé et prévoit apporter une attention particulière au respect des normes de protection des cours d’eau prévues au Règlement sur l’aménagement durable des forêts (RADF) et au plan d’intervention dans la portion de l’aire de confinement du cerf. La protection des bandes riveraines et le contrôle des eaux de ruissellement sont des aspects importants qui font partie du RADF. De plus, la réalisation de coupes partielles sur environ 85% de la superficie limitera l’impact de la récolte sur le débit d’eau ».

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