Maisons des jeunes en péril
Fermer pour garder les portes ouvertes
Durant toute la journée du 25 octobre dernier, des maisons des jeunes (MDJ) partout au Québec étaient symboliquement fermées. Une fermeture coordonnée avec les autres organismes communautaires au Québec, pour rappeler ensemble au gouvernement ses engagements et responsabilités vis-à-vis de ces organismes qui constituent le filet de sécurité sociale de la société québécoise.
Afin de pouvoir continuer d’accomplir leur mission auprès des ados, les MDJ ont des besoins criants: rehaussement significatif de leur financement, financement à la mission plutôt que par projet, recruter des professionnels dans des conditions décentes.
« Je vais donner un exemple qui résume ma pensée là-dessus. Je suis directrice générale et je gère mon organisme et tout ce que ça inclut. Sur le plan ressources humaines, j’ai une secrétaire qui est sur un projet et qui vient trois heures semaine. Je m’occupe du reste: payes et gestion des ressources humaines, le reste de l’aspect secrétariat, gestion de la bâtisse, etc. Si on compare ça a un cadre qui se rend au travail, il n’a pas à se soucier de déneiger l’entrée ou de faire réparer le photocopieur, il n’a qu’à se concentrer sur sa tâche et il a le double de mon salaire. Je m’excuse, mais notre situation n’a pas de sens. Pour moi, les jeunes vont toujours passer en premier, ce qui fait que parfois ma comptabilité doit attendre et certaines autres tâches aussi », raconte la directrice générale de la MDJ de Mont-Laurier, Claudie Lacelle.
Malgré les efforts des dernières années, le sous-financement chronique viendra à bout des maisons des jeunes au Québec, croit Mme Lacelle. Les MDJ devront, très bientôt pour certaines, fermer leurs portes si aucune intervention majeure n’est entreprise de la part du gouvernement.
« Le manque de financement adéquat fait très mal et la pandémie n’a rien amélioré. On essaie de trouver des moyens de financement et de toujours innover, mais c’est de plus en plus difficile. Moi, au Super Party Camionneurs, je suis allée passer une journée avec mes jeunes et mes employés à me mettre les bras jusqu’aux coudes dans les poubelles pour ramasser des cannettes pour réussir à aller chercher 700$ pour la fin de semaine. Est-ce que c’est normal? Qui d’autre que les organismes a besoin de faire ça pour avoir du financement? », poursuit Mme Lacelle.
Elle fait aussi la comparaison entre quelqu’un qui commence comme éducateur spécialisé dans le milieu scolaire et qui reçoit un salaire au-dessus des 20$ de l’heure et son organisme qui est loin d’être en mesure d’offrir ça à ses employés qui ont les mêmes qualifications et qui, en plus, sont appelés à travailler de soir et parfois le week-end lors de certaines activités. La question qui se pose donc est comment faire pour avoir du personnel et le retenir?
À quand un financement à la mission de base?
En tant qu’organismes communautaires autonomes reconnus par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, les MDJ font un énorme travail de prévention, de promotion de la santé et du bien-être et encouragent la participation citoyenne de milliers d’adolescents depuis maintenant près de 45 ans.
Les MDJ demandent donc un financement à la mission servant à financer le fonctionnement global des organismes communautaires, soit l’ensemble de leurs activités, et peuvent garantir l’équité entre les groupes.
Elles dénoncent le trop grand écart entre le financement actuel et leurs besoins réels. À cet effet, Mme Lacelle mentionne que la MDJ de Mont-Laurier a reçu 42% du financement nécessaire pour son bon fonctionnement. Son manque à gagner est donc de 291 000$ par année.
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