Trois propriétaires de PME sur cinq ne recommandent pas de se lancer en affaires

Publié le 18 novembre 2021 par Kathleen Godmer

Publié par

Kathleen Godmer

Journaliste | kgodmer@inmedias.ca

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a fait savoir le 27 octobre dernier que les données d’un récent sondage qu’elle a mené sont alarmantes. Au Québec, trois propriétaires de PME sur cinq (58%) ne recommandent pas de se lancer en affaires en ce moment.

Bien que l’attitude des entrepreneurs de la région soit moins négative, la problématique de la main-d’œuvre est bien présente et les enjeux liés aux PME inquiètent. (Photo Istock)

La pénurie de main-d’œuvre semble être la première responsable de ce mauvais résultat. Selon le sondage, elle est en tête de liste des raisons évoquées, car neuf dirigeants de PME sur dix mentionnent cet enjeu lorsqu’on leur demande pourquoi ils ne recommanderaient pas l’entrepreneuriat actuellement. Il est à souligner également que la moitié des entrepreneurs citent comme autre raison la gestion du personnel.

Dans les Hautes-Laurentides, la réalité de pénurie de main-d’œuvre est la même que partout au Québec, sans toutefois que les acteurs du milieu aient remarqué ce genre d’attitude venant des entrepreneurs de la région.

« C’est un sujet qui est très complexe. Nous sommes préoccupés par les enjeux que vivent nos PME actuellement, spécialement sur le plan de la main-d’œuvre et nous sommes en mode solutions. » – David Bolduc, directeur général de Zone Emploi

De son côté, le directeur général de la SADC d’Antoine-Labelle, Benoit Cochet, s’est dit ébranlé par les résultats de ce sondage.

« Ça a été un peu comme une onde de choc. Actuellement, je ne suis pas en mesure de confirmer ces chiffres-là pour la région. Ce qu’on voit, car on est particulièrement actif au niveau de la relève d’entreprise, c’est qu’il y a plus de gens qui souhaitent vendre principalement pour les raisons invoquées dans l’annonce de la FCEI. Les gens sont fatigués. Les entrepreneurs ne l’ont pas eu facile avec la pandémie et les défis de main-d’œuvre et d’approvisionnement. En même temps, ce que l’on constate et qui n’est pas mentionné par la FCEI, mais peut-être que c’est particulier à Antoine-Labelle, c’est qu’on a aussi beaucoup de gens qui veulent acheter une entreprise. On a de jeunes entrepreneurs qui veulent se lancer dans l’aventure d’un rachat d’une entreprise existante et qui ont l’énergie pour le faire. Ils sont confiants des défis actuels et malgré ça, ils sont nombreux au point que nous sommes en recrutement d’entreprises à vendre. »

Une feuille de route pour la relance

Pour répondre à cet inquiétant résultat, la FCEI a mis en place la « Feuille de route des PME pour la relance ». Elle y propose les pistes d’action à adopter rapidement pour favoriser la croissance des PME et stimuler l’économie partout au Québec.

« Dernièrement, le premier ministre du Québec a dévoilé ses priorités. Il faut en ajouter d’autres pour répondre aux attentes et aux besoins des PME. Contrer la pénurie de main-d’œuvre et faire tomber les barrières qui freinent les petites entreprises doivent devenir des orientations phares pour notre économie », a conclu M. Vincent.

Chez Zone Emploi, on travaille à trouver des solutions régionales afin de poursuivre l’accompagnement aux entreprises et leur faciliter ce passage qui semble obligé.

« Nous travaillons de façon concertée avec nos partenaires de la Maison de l’entrepreneur afin d’identifier les besoins des entreprises de la MRC et leur proposer des solutions adaptées. Malgré les éléments qui ressortent dans ce sondage, nous allons continuer à promouvoir et à encourager la culture entrepreneuriale dans notre MRC, qui est très importante pour le développement de notre collectivité », a souligné M. Bolduc.

Enjeux prioritaires pour favoriser l’entrepreneuriat selon les PME québécoises

En plus de la pénurie de main-d’œuvre, notons que les raisons suivantes sont aussi citées par les dirigeants de PME ne recommandant pas de démarrer une entreprise:

Les problèmes de logistique: les retards de la chaîne d’approvisionnement ou le manque de stock (59%)
La pandémie est extrêmement stressante (45%)
Le fardeau administratif est trop lourd (41%)
Les taxes et impôts sont trop élevés (34%).

Post Views: 98