Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Légende de Notre-Dame-de-Pontmain: la femme en blanc (2/2)
Ce temps de guerre, [durant la Seconde guerre mondiale], gardait les gens constamment en alerte: le moindre fait, le moindre geste inattendu pouvait devenir une vraie catastrophe.

Victoria Duciaume se souvient de trois déserteurs, cachés chez Honoré Gagnon, qui venaient presque tous les soirs chez eux. Ils donnaient leur commande à Palma, son mari, qui travaillait à Pontmain. Palma leur rapportait nourriture, tabac, vêtements, etc. Victoria se rappelle avoir passé des nuits blanches aux premiers temps de leurs visites, car ces trois déserteurs avaient besoin de jaser et de s’amuser un peu. Guilda me dit qu’ils aimaient jouer aux cartes.
Patrick Clément, un soldat du 22ième régiment, était stationné à Petawaga lorsqu’il décida d’en avoir assez « de la guerre ». Lors d’une excursion en canot sur la rivière Ottawa, il renversa ce dernier et prit la poudre d’escampette, faisant croire sa noyade. Il avait abandonné, sur la berge, vêtements et papiers. Dans une tenue rudimentaire, le « noyé » fit, la nuit et à pied, les quelque 150 miles (240 kilomètres) le séparant de Pontmain. Durant une couple de jours il se cacha chez son père, Léon Clément, dans le haut du poulailler, puis il se réfugia dans une cabane, dans le bois derrière chez Rémi Werbrouck, où il demeura jusqu’à la fin de la guerre. Son astuce n’eut sans doute par de succès car les M.P. – Military Police, comme on les appelait – visitèrent son frère Alcide à la recherche du fugitif et la famille ne reçut jamais d’avis de décès.
Roméo Laroche se souvient d’un déserteur de la guerre de 1914 qui resta longtemps dans la région: Georges Rousseau qui avait dû changer son nom pour celui de Lafeuille. Roméo se rappelle qu’il était un très bon mécanicien: plusieurs demandaient ses services. Lionel Caron dit que Lafeuille était caché au Lac-de-la-Truite qui se trouve à environ deux miles (3 kilomètres) de chez lui. Lionel me certifie que Lafeuille était vraiment imbattable comme mécanicien et que, s’il ne pouvait réparer le morceau brisé, il en fabriquait un, en tous points semblables. Il a même eu un garage après la guerre, près de chez Gaston David, le marchand général de Notre-Dame-du-Laus. Il est mort dans notre région. Il avait fait ce trajet à pied de Montréal pour arriver chez nous où il a rapidement tissé des liens d’amitié avec les gens et a apprécié les beautés environnantes.
C’est des années plus tard, après avoir entendu toutes ces histoires de déserteurs cachés dans notre région, que le mystère de la femme en blanc devint soudainement clair pour les élèves de l’école du Lac-à-Foin. Un déserteur s’y cachait certainement. C’est sûrement cette personne que le jeune Préseault a rapidement aperçu lors de son escapade au grenier de l’école, son imagination ayant fait le reste…
Ce texte est une version légèrement modifiée tirée de Notre-Dame-de-Pontmain: 1884-1984, un livre commémoratif produit dans le cadre du centenaire de la municipalité disponible en consultation à la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides.
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