Dans les Hautes-Laurentides comme ailleurs
Le recrutement de nouveaux pompiers est difficile
Le conseil des maires de la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) a récemment discuté de la pénurie de pompiers et d’officiers.

Rappelons que ce n’est pas un service qui relève de la MRC mais plutôt du municipal directement. « Voyez, ici à Mont-Laurier, on est seul avec Lac-des-Îles. De par la loi, on a des entre-aides automatiques. Par exemple, si Ferme-Neuve communique avec nous parce qu’elle a besoin d’aide, nous sommes obligés d’y aller et vice-versa », indique le préfet et maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon. Somme toute, comme pour le reste de la MRCAL, toutes les municipalités sont bien couvertes en cas d’incendie.
Simon Lagacé est directeur du Service en sécurité incendie Rivière-Kiamika (SSIRK). Comme dans d’autres régies, le recrutement et le maintien des effectifs demeurent une problématique constante. « Dans notre cas, nous sommes complets dans nos officiers, mais dans nos pompiers, comme dans d’autres métiers, nous avons un recrutement qui s’avère plus difficile. On travaille avec des pompiers à temps partiel, et non à temps plein. »
« On a déjà eu des années où l’on avait 26 CV pour 3 postes. C’est loin d’être le cas aujourd’hui, où l’on a 1 CV pour 10 postes. » – Simon Lagacé, directeur du SSIRK
C’est le même son de cloche de la part du directeur de la Régie de Sécurité Incendie de la Vallée-de-la-Rouge, Sylvain Charette. « Honnêtement, nous sommes toujours en recrutement, mais comme il y a un peu plus de population dans le secteur de Rivière-Rouge, on s’en sort pas si mal. On a aussi des problèmes à garder les nouveaux pompiers » confie-t-il.
Un investissement de temps important
Pourquoi la rétention serait-elle le problème? Simon Lagacé s’avance.
« Le milieu de l’incendie en général, comment il est conçu aujourd’hui avec les réalités individuelles, on cherche. Quand on engage, des obligations de formation dans les deux prochaines années suivant l’embauche s’imposent. C’est un investissement de temps qui s’avère important. Il faut comprendre que ce n’est pas un métier, un salaire assuré. C’est sur appel et le nombre d’appels est très bas. Aujourd’hui, on compose autrement. Il faut prendre leur temps qui reste, c’est-à-dire après leurs loisirs, leur famille, la première et deuxième job… »
« Les nombreuses heures de formation, ça en fait reculer quelques-uns, tout comme l’implication qui est demandante; ce n’est pas facile, explique Sylvain Charette. En plus, ici, on a des spécialités où l’on demande un petit effort supplémentaire pour les former. C’est un grand défi. »
Le directeur ajoute qu’il tient mordicus à son noyau de vieux pompiers et craint le jour de leur départ. « C’est un noyau stable, mais il y a une fin à cela. Aujourd’hui, j’ai de nouveaux pompiers qui font un an ou deux… »
Professionnalisation du métier
Si le métier pouvait par le passé être une implication sociale, les temps ont changé, croit le directeur du SSIRK.
« (…) aujourd’hui le métier de pompier (même sur appel) s’est professionnalisé et les techniques de travail se sont de beaucoup améliorées, dit-il. La formation au Québec est obligatoire depuis la création de la loi en sécurité incendie en 2000. Les pompiers doivent compléter le programme de formation POMPIER 1 de l’École Nationale des Pompiers du Québec. Le programme de 255 heures doit être complété par les nouveaux pompiers sur une période de 4 ans suivant l’embauche. C’est le standard établi par le règlement pour exercer au sein d’un SSI pour les municipalités de 25 000 habitants et moins. »
Comme Sylvain Charette, Simon Lagacé estime que cette formation, certes « exigeante », est « plus que nécessaire » pour la sécurité de tous, y compris les pompiers. « On doit en tant qu’organisation nous assurer par la suite du développement de nos effectifs et du maintien de leurs compétences, par des séances d’entraînement régulières. Les pompiers de la MRC sont tous rémunérés pour les heures de formation et d’entraînement », précise-t-il.
Le directeur du SSIRK, où un système de gardes a été mis sur pied, estime que les structures organisationnelles des SSI ne sont pas adaptées aux nouvelles réalités et pense que des améliorations sont nécessaires.
« Assurer la protection du public en comptant sur du volontariat c’est maintenant très difficile voire impossible avec toutes les lois, normes et exigences en place. Imaginez si les policiers ou les ambulanciers assuraient notre protection selon le même modèle que les pompiers volontaires sur appel. Ce ne serait pas rassurant à mon avis. Alors pourquoi acceptons-nous d’assurer la protection des vies et des biens des citoyens de cette manière? »
La lumière au bout du tunnel?
Daniel Bourdon espère la lumière au bout du tunnel. Lors du Congrès annuel 2022 de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) auquel il prenait part, l’organisme a adopté une résolution dans le cadre de la problématique des pompiers des petites municipalités.
« On veut que le gouvernement du Québec, dans sa législation, puisse prévoir que les entreprises doivent obligatoirement laisser aller les pompiers se rendre sur un appel. Pour une question de sécurité et de participation des entreprises ». M. Bourdon ajoute que la FQM se penche sur le dossier avec le ministère de la Sécurité publique. Le préfet voit en ce mouvement de bonnes conditions pour maintenir ou ouvrir l’intérêt des jeunes volontaires.
In Médias précise qu’une version de cet article précédemment publiée dans L’info de la Lièvre et L’info du Nord Vallée-de-la-Rouge contenait des erreurs et tenait à rectifier les faits.
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