Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Le pèlerinage de Sainte-Anne-du-Lac 1/2
Par Yohan Desmarais.
Qu’ont en commun les villes de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, Lourdes en France, Jérusalem en Israël et Sainte-Anne-du-Lac au Québec, dans les Hautes-Laurentides? Elles ont toutes leur pèlerinage célèbre bien entendu! En effet, c’est sous l’impulsion du prêtre fondateur de la paroisse, le curé Zénon Bélanger, qu’un pèlerinage est établi à Sainte-Anne-du-Lac, en juillet de chaque année, au nom de Sainte-Anne, sainte protectrice de la paroisse.
La pratique du pèlerinage est commune à une vaste quantité de religions. Cette dernière consiste à entreprendre un voyage sur une base religieuse, pour aller se recueillir dans un lieu de culte particulièrement important où le sacré y est réputé omniprésent. On appelle ces voyageurs et voyageuses des pèlerins et des pèlerines, du latin peregrinus qui veut dire étranger. Dans la chrétienté, c’est au troisième siècle de notre ère que la pratique explose alors que les chrétiens de l’Empire romain entreprennent de plus en plus communément des voyages vers la Terre sainte pour aller se recueillir là où le Christ a vécu. Jérusalem devient ainsi le premier pèlerinage célèbre de la chrétienté et, au fil du Moyen Âge, de l’époque moderne et de l’époque contemporaine, de nombreux autres s’ajouteront à la liste.
S’il ne peut se réclamer de la popularité internationale des pèlerinages associés aux villes mentionnées en introduction, le pèlerinage de Sainte-Anne-du-Lac peut toutefois clamer une popularité régionale certaine. Si ce n’était pas vraiment le cas sous la cure de Bélanger (1918 à 1932), moment où le pèlerinage reste surtout populaire auprès de la population du village, sa popularité explosera sous le second curé du village, Anthime Sicotte. C’est en 1932 que le père Sicotte prend sa cure à Sainte-Anne-du-Lac. Dès lors, il voit le potentiel du pèlerinage dédié à Sainte-Anne pour le petit village du nord de la Lièvre.
En effet, les pèlerinages sont un excellent moyen dans le monde chrétien de faire connaitre sa paroisse. Des villes comme Saint-Jacques-de-Compostelle et Lourdes n’auraient certainement pas la renommée qu’elles ont présentement sans l’existence de leur pèlerinage. Le pèlerinage était donc un excellent moyen pour le curé Sicotte de faire valoir la force chrétienne de sa paroisse en plus d’attirer chaque année une foule de voyageurs au profit de l’économie locale.
C’est donc dès le début de sa cure en 1932 que le curé Sicotte s’attèle à faire connaitre le pèlerinage. Pour ce faire, il sait s’entourer des bonnes personnes. Il fait passer le mot parmi les prêtres enseignants du séminaire Saint-Joseph à Mont-Laurier et parmi les Pères Oblats qui enseignent à Maniwaki. Des milliers de jeunes régionaux font ainsi la connaissance du pèlerinage via leurs enseignants pour ensuite propager la nouvelle chez leurs amis et leur famille. Monseigneur Limoges aidera également le curé Sicotte à propager la connaissance de l’évènement religieux en s’y présentant lui-même chaque année pour y célébrer la grand-messe .
On retrouve ces informations sur le pèlerinage de Sainte-Anne-du-Lac et plus dans Histoire de la paroisse de Sainte-Anne-du-Lac 1916-1976 du prêtre Eugène Demers.
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