Route 309
La restriction de poids au pont du Lac-des-Sables coûte cher aux entreprises forestières
Une étude menée par Signature Bois Laurentides (SBL) conclut que la restriction de charges au pont du Lac-des-Sables, sur la route 309 à Notre-Dame-de-Pontmain, engendre des pertes annuelles de 8 M$ pour des entreprises forestières.
L’étude intitulée Impact économique sur les entreprises forestières de la restriction de charges sur le pont du Lac-des-Sables, a été présentée à la députée de Labelle, Chantale Jeannotte au mois de mai 2022. L’info en a obtenu copie.
Selon l’étude, le pont du Lac-des-Sables joue un rôle stratégique de première importance dans le déplacement de marchandises. Il est utilisé par des entreprises qui s’approvisionnent ou qui acheminent des produits vers d’autres entreprises ou vers des centres importants, comme Gatineau, via la route 309.
Justine Ethier, la directrice générale de SBL, note que de nombreuses entreprises forestières lui ont parlé de la problématique du pont du Lac-des-Sables. « On a donc tenté de recueillir des données pour évaluer l’impact économique sur les entreprises concernées. L’étude a été envoyée à plusieurs instances. » Elle ajoute qu’« Au Québec, beaucoup d’infrastructures ont besoin d’être rénovées. Les ambulances et le commun des mortels passent encore sur le pont, mais pour notre industrie, ce n’est pas super beau ».
Les impacts vécus
Dans son étude, SBL donne plusieurs exemples très concrets des impacts de la restriction de charges sur des entreprises du secteur forestier des régions des Laurentides et de l’Outaouais, dont plusieurs sont situées dans la MRC d’Antoine-Labelle.
La liste comprend Forex, Uniboard, White Birch (Papier Masson), Lauzon, Scierie Bondu et Louisiana Pacific.
SBL alerte sur le fait que les pertes économiques du secteur forestier associées à la restriction de charges du pont s’élèvent à 8 M$ par année et qu’au niveau de l’émission de gaz à effet de serre (GES), la situation oblige six entreprises à faire 716 928 kilomètres supplémentaires par année avec des camions lourds d’environ 57 tonnes.
« Il est primordial de prioriser et de lancer le processus de reconstruction du pont rapidement. À court terme, il serait également judicieux d’identifier des solutions d’ingénierie temporaires pour permettre le passage comme cela s’est fait dans d’autres situations au Québec (ex : pose de haubans, etc.) », conclut SBL.
Un impact sur les municipalités
Le maire de Notre-Dame-de-Pontmain, Pierre Gagné, explique que sa municipalité et celle de Lac-du-Cerf sont impactées par la problématique du pont, notamment au niveau de l’approvisionnement.
Néanmoins, il souligne que la municipalité de Notre-Dame-du-Laus est encore plus à plaindre : « Nous avons une politique d’achat local et Notre-Dame-du-Laus aussi. David Cyr, le maire de Notre-Dame-du-Laus, est très impliqué dans le dossier ». Il mentionne notamment que des constructions seraient retardées à Notre-Dame-du-Laus à cause du pont.
Les origines de la problématique
Rappelons que suite à une inspection générale, le ministère des Transports (MTQ) avait, de manière préventive, mis en place une restriction de charge unique à 24 tonnes le 18 juin 2021.
Le 28 octobre 2021, des travaux d’entretien ont été effectués sur le pont et il a été déterminé qu’une intervention majeure était requise sur la structure.
Enfin, le 22 avril 2022, la capacité portante de la structure a été limitée à 18 tonnes pour tous types de véhicules et cela pour une durée indéterminée. Le problème du pont serait lié aux caissons, qui sont situés sous le pont.
Depuis, un projet de reconstruction du pont du Lac-des-Sables, qui date de 1968, est en préparation. L’installation de haubans est l’une des solutions que le MTQ analyse présentement. Pour l’instant, aucune date de travaux n’est confirmée, comme l’a confirmé à L’info Samantha Saroufim, conseillère en communication pour le ministère. L’un des objectifs est d’augmenter la limite de charges sur le pont.
Ce n’est pas le seul pont à poser problème sur la route 309. Des travaux sont en cours pour reconstruire un autre pont situé à Notre-Dame-du-Laus, toujours sur la route 309. Il a été fermé complètement à la circulation en 2016 et depuis, un détour local a été mis en place.
Qu’en dit la députée Jeannotte?
« Je comprends l’impact pour le transport lourd et les transporteurs de bois. J’ai fait et je poursuis les représentations nécessaires, pour que le pont du Lac-des-Sables soit une priorité et le demeure, ce qui est confirmé par la Direction régionale du Ministère des Transports et de la mobilité durable. On nous a annoncé qu’un nouveau pont sera nécessaire. Entre-temps, l’équipe de la Direction régionale étudie les options pour stabiliser voire rehausser la charge si possible, avec certains travaux importants à définir. Pour l’instant, il est très important de respecter la charge afin d’éviter une détérioration accrue », a réagi la députée de Labelle, Chantale Jeannotte.
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