Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
Nos cinémas locaux (1/2)
Par Suzanne Guénette.
Le 4 avril 1910, un grand événement survient à Mont-Laurier, les « vues animées » du cinéma muet. La première représentation a lieu au magasin général d’Ephrem Sabourin, dans le quartier du rapide de l’Orignal. Après la construction de la salle Génier, on y présentera plus ou moins régulièrement des séances de cinéma muet. Et, l’été, la cour du Séminaire se transformera en cinéma en plein air. Ferme-Neuve présentera ses premières projections à compter des années 1924-1925 avec des appareils à batteries.
Le Théâtre Laurier, Mont-Laurier
En 1935, le clergé règne en maître sur Mont-Laurier, siège épiscopal. Les activités profanes sont défendues et le conseil municipal met son veto à tout projet d’exhibition théâtrale ou vues animées dans les limites du village, exception faite pour fins religieuses ou éducatives. Conscient de l’importance des loisirs et de la culture dans ce coin reculé des grands centres, le jeune Léopold Florant, alors âgé de 29 ans, fonde le Théâtre Laurier, rue de la Madone.
C’est Wilfrid Villeneuve qui avait construit la bâtisse en 1921 pour y loger sa tabagie. Après son décès, en 1925, Hervé Bélanger, tailleur de son métier et propriétaire d’une voiture de taxi, en devient le locataire. Six ans plus tard, la veuve de Wilfrid Villeneuve met l’immeuble en vente, mais il faudra six mois avant qu’un acheteur se pointe : Léopold Florant, cordonnier, qui l’acquiert pour y loger sa famille et y établir son commerce. Sa fille Denise nous rappelle les premières heures de ce qu’on retrouvait alors dans la bâtisse : « À droite, on retrouvait la boutique de la cordonnerie, au milieu, le salon, à l’arrière la cuisine, la grande galerie et les dépendances, à gauche les trois chambres à coucher ». Mais Léopold caresse un rêve : ouvrir une salle de cinéma. Il se butera pourtant à la censure du clergé. En attendant d’obtenir un permis d’opérer, il se tourne vers une salle de billard pour divertir ses concitoyens.
Il devra attendre en 1935 pour voir son rêve se réaliser. C’est le 25 décembre 1936 que quelque 200 personnes assistent à la première projection d’un film, muet bien sûr. Fait cocasse : les films arrivent par le train, avec le lot de voyageurs. Alors sans bande sonore, parfois un musicien est embauché pour jouer au piano, ou un rouleau automatique est actionné, histoire de donner une atmosphère au film.
Le premier film parlant est projeté le 1er juillet 1937. À compter des années 1940, la salle de cinéma affichera les grands noms des troupes de théâtre de variétés en tournée. On y assiste également à des combats de boxe et de lutte et à des rassemblements politiques. On peut dire que le Théâtre Laurier est l’ancêtre de la salle multifonctionnelle qui verra le jour à Mont-Laurier (…) !
Le Cinéma Vimy, Ferme-Neuve
Ouvert en 1947, le Cinéma Vimy de Ferme-Neuve verra de nombreux propriétaires. Créé par Julien Vanier et Wilfrid Clavel, il est vendu à Omer Robitaille en 1952, puis revendu à Anne-Marie Bélanger et Lionel Cloutier en 1961. Il sera la proie des flammes en 1967 et reconstruit avec une architecture moderne selon les plans de Roger Langevin. Puis, c’est la valse des ventes. Revendu à nouveau en 1971 à un groupe composé d’André Morin, Léandre Meilleur, Denis Millaire et André-Gilles Sarrazin qui forment la compagnie Cinéma Le Vimy ltée, elle en cède la propriété cinq and plus tard à Mario Dupuis qui n’en demeure propriétaire que deux années avant de le retourner à ses vendeurs. En 1978, une autre entreprise, Cinéma Ferme-Neuve inc, formée de Claude Campeau et Yvon Bouchard, en devient propriétaire, mais la revend à Cinéma Le Vimy en 1981. Finalement, le cinéma sera fermé en 1983 et le bâtiment sera vendu à l’organisme Les Aigles qui en feront leur salle communautaire.
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