La décision tomberait après le 2 juillet
L’église de Nominingue pourrait bientôt fermer
La communauté de Saint-Ignace-de-Loyola craint de devoir fermer l’église de Nominingue d’ici peu si des mesures concrètes et prochaines ne sont pas mises de l’avant. Captive d’un marasme financier récurrent, elle invite la population à une rencontre le 2 juillet, le moment pour mieux connaître la situation et ce qui doit être fait pour la sauvegarde de cet édifice patrimonial.
Après les églises de Rivière-Rouge (secteur Sainte-Véronique), L’Ascension, La Macaza, Lac-des-Écorces, Lac-Saguay, voilà qu’une autre pourrait joindre le répertoire.
Marie Jocelyne Pépin, agente de liaison pour les communications de la communauté de Saint-Ignace-de-Loyola, explique que certaines campagnes de financement ont cessé il y a plusieurs années.
« D’autres se sont arrêtées à cause de la pandémie et n’ont pas repris, par manque de bénévoles. Il ne reste que le barrage routier, qui cette année, se tiendra aussi durant la longue fin de semaine : le 1er juillet, de 8 h à 16 h, à la hauteur du centre communautaire sur la route 321 (chemin Tour du Lac). C’est donc le lendemain du barrage qu’aura lieu la réunion suivante […], l’assemblée des citoyens le 2 juillet à 10 h à l’église [2263, rue du Sacré-Cœur], pour décider de son avenir », mentionne-t-elle.
L’autonomie financière de l’église est maintenant chose du passé, car les bénévoles ne sont plus au rendez-vous. Mme Pépin dresse une liste des activités qui rapportaient de substantiels revenus, « car la location de l’église, au coût de 300 $ par soir, pour environ trois concerts par année, est peu lucrative » : le repas des chasseurs Gibier en folie, la tombola, les tirages de 4 roues et même de voitures, le tournoi de golf. Ne reste que ce barrage routier annuel.
Problématique en écho
Ce n’est pas le premier signe d’alerte de la part de la communauté. En août 2022, une lettre adressée aux citoyens déplorait la situation. Deux ans plus tard, tout s’aggrave. La pandémie a fait des siennes, l’âge des fidèles qui sont moins présents aux services, les activités connexes ne sont plus au rendez-vous, bref, la communauté de Saint-Ignace-de-Loyola qui disait à l’époque pouvoir éponger le déficit pour deux ou trois ans est s’avoue aujourd’hui au pied du mur.
La lettre de 2022, soulignait l’importance du temple dans la communauté nomininguoise. « Notre église est le lieu de rassemblement et de célébrations des certaines étapes de la vie : baptême, mariages, funérailles… De plus, notre église est classée patrimoniale par le patrimoine religieux du Québec et elle a été citée en 2021 comme patrimoine historique par le gouvernement québécois. C’est donc dire que notre église est un joyau pour notre région. »
Dernière chance
Claude DeGrandpré est marguillier à la Fabrique. Il connaît bien les dossiers des communautés, du moins, celles qui existent. Qu’en est-il pour Nominingue?
« Il faut retourner un peu dans le passé. Il y a déjà eu une mobilisation de citoyens qui a mené à la formation de la Fondation de Saint-Ignace-de-Loyola. Elle voulait empêcher qu’éventuellement, soit la paroisse fusionnée ou Mont-Laurier, décide de mettre la clé dans la porte de l’église. La fondation s’est arrangée pour garder l’autonomie de l’église. Elle comblait les déficits annuels en tenant différentes activités. Ça a marché. Mais avec la COVID, ce n’est plus le cas », déclare-t-il.
M. DeGrandpré mentionne qu’au 31 décembre 2021, le déficit annuel pour l’église de Nominingue s’élevait à 21 800 $. Les quelques milliers de dollars qu’il reste dans le bonnet de la communauté sont littéralement les derniers.
« Pour Nominingue, c’est le 2 juillet que ça se joue », déplore le marguillier.
La Municipalité de Nominingue est au fait de la situation, mais elle attend la suite avant de s’avancer, a expliqué la mairesse Francine Létourneau.
Ces gens dévoués aux services de l’église de Nominingue
Marie Jocelyne Pépin, agente de liaison pour les communications de la communauté, présente les gens qui œuvrent pour faire de l’église de Nominingue ce joyau patrimonial.
« C’est Ginette Laliberté [bénévole reconnue par le lieutenant-gouverneur du Québec] qui est responsable de la communauté de Nominingue. Elle s’occupe de la liturgie, du secrétariat et du cimetière. Elle est secondée par quelques bénévoles réguliers: Nicole et Claude Jorg pour les funérailles et les lectures à la messe. Marielle Gauthier pour les lectures dominicales, les prières au cimetière lors d’inhumation et elle est responsable de la messe chez les personnes âgées. Carole Tremblay, pour des célébrations de la Parole en l’absence des prêtres qui sont, selon ma connaissance, le très souriant et charismatique curé Zéphirin ainsi que son collègue remplaçant, l’abbé Jean-Pierre Messier, un célébrant qui chante avec les fidèles, accompagné de sa guitare. Il a créé un hymne avec gestes lors des intentions de prières. Lise et Jean-Paul Renaud sont responsables de la sacristie. Nicole Mallette s’occupe de Développement et Paix et des lectures à la messe. Christiane Lefrançois aide au secrétariat et fait elle aussi des lectures. Chantal Thérien est la marguillière. André Roy est responsable du bâtiment et de l’entretien de l’église. Pour la pastorale, c’est Karine Smith qui accompagne les jeunes du primaire pour la préparation des sacrements du pardon et de l’eucharistie ainsi que les jeunes du secondaire pour le sacrement de la confirmation. Elle s’occupe aussi de la page Facebook de notre communauté pour annoncer les principaux événements. »
Aide-mémoire de l’église de Nominingue
En 1932 le curé Salomon Noiseux entreprend l’érection d’une nouvelle église, celle que l’on trouve aujourd’hui au bout de la rue qui porte désormais son nom. La construction relève d’Ernest Thibault de Sainte-Thérèse. Comme l’indique l’historien Luc Coursol, « en bois et briques sur fondation de béton, le temple dessiné par l’architecte montréalais Alfred Potvin […] ».
Le 19 août 1934, c’est à Monseigneur Joseph-Eugène Limoges que revient l’honneur de bénir le nouveau temple. L’église a reçu quelques rénovations au cours des ans : en 1983 et des travaux majeurs en 2006-2007, sans que rien ne soit perceptible.
En 2021, selon la Municipalité, « l’église est remarquable par son volume, son revêtement de briques, ses portes et fenêtres en bois conservés et elle a été entretenue selon les plans originaux ». Pourvue d’une remarquable acoustique, elle est une merveilleuse salle de concert.
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