Les municipalités en aval de la digue Morier en alerte
En plus de Mont-Laurier, de Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles et de Lac-Saguay, plusieurs municipalités des Hautes-Laurentides qui se trouvent en bordure des rivières Kiamika et du Lièvre sont en alerte depuis le 6 décembre en raison de l’instabilité de la digue Morier du barrage Kiamika.
Sur leurs pages Facebook, les municipalités de Saint-Aimé-du-Lac-des-Îles et de Kiamika incitent leurs résidents qui seraient touchés par une montée des eaux à regrouper leurs effets prioritaires en cas de besoin, comme l’a fait la Ville de Mont-Laurier plus tôt dans la semaine.
Sur la page d’accueil de son site Internet, la Municipalité de Kiamika évalue qu’en cas de rupture de la digue Morier, les riverains touchés par une crue soudaine auraient 8 heures pour partir.
Rappelons qu’à partir de la digue Morier et du barrage Kiamika, la rivière Kiamika passe par le village de Chute-Saint-Philippe, puis celui de Lac-des-Écorces, deux municipalités évacuées depuis les 3 et 4 décembre, avant de se jeter dans le lac des Écorces. Elle en ressort par le barrage Reno (secteur de l’ancienne pisciculture) et continue sa course par la vallée de la Kiamika, avant de mêler ses eaux à la rivière du Lièvre par le lac Guérin. La Lièvre, quant à elle, achève sa course dans la rivière des Outaouais à la hauteur de Masson-Angers.
« Situation de plus en plus encourageante »
Sur la Lièvre, la Municipalité de Notre-Dame-de-Pontmain évalue qu’en cas d’incident, ses résidents potentiellement touchés auraient entre 17 et 18 h pour se mettre à l’abri. Il faudrait jusqu’à 48 h avant que l’eau atteigne son niveau maximum.
Le 6 décembre vers midi, la Municipalité s’est voulue rassurante en publiant sur Facebook un message détaillé à l’adresse de ses résidents. « Heureusement, la topographie naturelle de notre territoire nous est grandement favorable. Pour l’ensemble de notre territoire, les données obtenues indiquent que les secteurs les plus vulnérables sont relativement restreints et peu étendus réduisant notre délai d’intervention », mentionne la Municipalité.
Elle fait observer que « le niveau de la rivière s’est considérablement abaissé depuis la fin de semaine dernière, réduisant ainsi les impacts du rehaussement prévu. Donc en résumé, l’évolution de la situation est de plus en plus encourageante ».
Notre-Dame-de-Pontmain se dit prête au « pire scénario ».
La dernière municipalité des Hautes-Laurentides avant l’Outaouais, Notre-Dame-du-Laus, s’est également adressée à ses citoyens par le biais des réseaux sociaux.
Selon les autorités municipales de Notre-Dame-du-Laus, qui collaborent comme les autres avec le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) et le ministère de la Sécurité publique (MSP), il faudrait compter 20 h en cas de rupture de la digue Morier avant que l’onde d’eau atteigne le secteur.
Elle précise que des mesures sont prises depuis le 4 décembre afin « d’accueillir dans le réservoir Poisson-Blanc le surplus d’eau qui arriverait en cas de rupture de la digue Morier ».
« De plus, en aucun cas, le scénario de rupture du barrage du Rapide-des-Cèdres n’est à envisager, et son intégrité n’est aucunement menacée par une potentielle rupture de la digue Morier », stipule Notre-Dame-du-Laus, qui recommande tout de même, comme ailleurs dans les Hautes-Laurentides, d’être sur ses gardes et de prévoir le pire.
Après avoir évoqué Lac-Saguay parmi les municipalités à évacuer, les autorités publiques ont confirmé le 6 que seuls les villages de Chute-Saint-Philippe et Lac-des-Écorces étaient sous le coup d’un tel ordre.
En Outaouais, Bowman et Lac-Sainte-Marie sont aussi en alerte.
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