Dans l’œil de Gaston Beauregard
Portrait de ce photographe bénévole de toute occasion, fervent militant et globe-trotteur qui suscite l’admiration.
Sans doute l’avez-vous vu à l’œuvre lors d’une rencontre culturelle ou politique avec sa longue natte et sa barbe blanche caractéristique. Depuis plusieurs décennies maintenant, Gaston Beauregard se rend sur les lieux de tous les événements significatifs de Mont-Laurier et des alentours afin d’immortaliser l’histoire locale. Portrait des multiples facettes de l’homme derrière l’objectif.
Gaston le militant
Avant de se consacrer presque entièrement à sa passion de la photographie, Gaston a travaillé pendant plus de 35 ans en tant qu’enseignant de français au centre d’éducation des adultes du Christ-Roi. Il s’est impliqué durant de nombreuses années au sein de son syndicat, qu’il a d’ailleurs présidé. Son petit côté révolutionnaire, comme il dit à la blague, l’a également amené à œuvrer sur le dossier de l’équité salariale au niveau provincial : « On était un petit groupe à être isolé pendant trois mois dans un motel à Montréal. On a travaillé fort. Ça a donné des résultats, même s’ils n’ont pas été aussi satisfaisants qu’ils auraient dû l’être. Ça a fait avancer la cause. Ça a été un beau moment.» Préoccupé par l’égalité et la justice sous toutes ses formes, il a continué de militer après sa retraite par le biais de la photographie : « Je n’ai jamais arrêté de me soucier des causes sociales. Tous les mouvements de grève ou d’entraide à Mont-Laurier, quand je pouvais être là, j’étais là. »
Gaston le voyageur
En voyageant à travers le monde, Gaston s’est aventuré dans certains endroits particulièrement hostiles aux touristes. Jamais il n’a délaissé son fidèle appareil photo, que ce soit sous les regards menaçants des officiers de la place Tian’anmen ou sous les miradors de la frontière du Myanmar. Bien sûr, cette nature téméraire lui a parfois valu de se retrouver dans des situations pour le moins délicates… Il raconte, se remémorant un trek dans les montagnes thaïlandaises : « On s’est fait réveiller en pleine nuit, ça tirait de partout. Mon réflexe a été de prendre mon appareil photo et d’aller voir, mais je me suis fait aplatir par terre par notre guide qui a dit qu’il n’était pas question de sortir. Il portait toujours une mitraillette, alors je suis resté là. On n’a jamais su ce qui s’était passé. » Il ajoute : « Des niaiseries comme ça, il y a en a eu plein, c’est le fait de ne pas toujours rester dans le sentier touristique. Mais il y a aussi eu des côtés amusants. Comme en Chine, où la bedaine est un signe de prospérité et de bonheur. Les Chinoises venaient me flatter le ventre ! »
Gaston le photographe
La passion de Gaston pour la photographie remonte à un emploi étudiant qu’il a occupé durant l’été 1970. « On devait photographier les fosses septiques qui se vidaient dans les lacs. À partir de là, j’ai toujours eu une chambre noire », explique-t-il. Bien qu’il ait effectué un virage numérique depuis plusieurs années déjà, il conserve de l’argentique de tendres souvenirs : « J’ai encore un attachement affectif à la chambre noire et au noir et blanc. »
Plus tard, il a enseigné sa passion à la population par le biais de cours du soir qui ont donné naissance au collectif Les beaux regards (Michel Brunet, Marie-Josée Lambert, Francine Marcotte, Normand Laplante, Kerry Kelly Lacombe, Francine Cléroux). « C’est mon amie Kerry Kelly qui a trouvé le nom. On a fait deux publications, et on a exposé au Centre d’exposition et au Café Mi-Suisse (…) Je suis particulièrement fier de ce projet-là, parce que ça a amené des gens à être créatifs. Je suis fier de Marie-Josée, qui continue à faire de la photo et qui est excellente. Je ne veux pas m’attribuer le mérite, mais on l’a fait ensemble. Elle dit souvent qu’elle est mon émule » explique-t-il en riant.
Pour Gaston, qui en fait d’ailleurs profiter gratuitement de nombreux organismes locaux, la photographie est avant tout un loisir. « Je ne l’ai jamais fait pour des raisons monétaires, je le fais parce que j’aime ça et parce que j’aime rendre service aux gens. Je suis toujours très heureux quand mes photos servent à quelqu’un ou à quelque chose (…) C’est pour le plaisir de créer », affirme-t-il avant de conclure : « Je vais probablement mourir avec mon appareil photo dans la main.»
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