Sortir de l’ombre : le retour des Invisibles
Les 28 et 29 août prochains en soirée, des dizaines d’artistes animeront les rues du centre-ville de Mont-Laurier à l’occasion du Festival des Très-Arts invisibles. Au programme : artistes visuels, musiciens, amuseurs publics, service de restauration et plusieurs surprises.
Avec comme seul objectif de bâtir ensemble un projet rassembleur, les organisateurs Isabelle Geseron, Éric Rochon et Pierre Laporte proposent à la communauté un festival artistique unique en son genre, basé sur le principe de donner et recevoir.
Le concept est simple : regrouper dans un lieu propice au partage et aux rencontres différents projets d’expression citoyenne afin d’en faire un grand tout. Tout le monde, sans exception, est invité à y présenter sa passion et son savoir-faire. Si une quarantaine d’artistes et d’artisans ont jusqu’à maintenant confirmé leur participation, n’importe qui pourrait décider le soir venu de s’installer dans un coin libre du site afin par exemple d’y jouer de la musique. Arts visuels, danse, cirque, théâtre, poésie; toutes les disciplines sont les bienvenues. « L’idée du festival, c’est de montrer le côté invisible des personnes, qu’elles puissent le montrer à d’autres et faire des liens », explique Pierre Laporte, travailleur de rue et cofondateur des Invisibles.
Il se remémore la naissance du projet, il y a de cela une quinzaine d’années : « À l’époque, je m’asseyais sur les marches du Centre d’exposition. C’était mon bureau. Nicolas Orreindy, le directeur à ce moment-là, est venu me voir en disant qu’il voulait prêter le Centre à ma gang et moi (…) Avec Yves Charbonneau et Guy Frappier, on s’est lancé dans cette aventure. On n’avait pas d’argent, mais il y avait de la collaboration. »
Suite à plusieurs éditions lui ayant valu le titre d’incontournable dans la région, le festival avait fini par s’essouffler après avoir été déplacé dans un parc. Selon Pierre Laporte, le lieu nuisait au caractère spontané et multidisciplinaire qui constituait l’essence des Invisibles.
Le cœur à l’ouvrage
En mars dernier, l’artiste visuel Éric Rochon s’est fait approcher afin de mettre sur pied un festival d’art professionnel à Mont-Laurier. « J’ai tout de suite pensé à Pierre, comme il avait déjà organisé des festivals. On s’est rencontrés, et en fin de compte le projet a plutôt penché du côté communautaire. » C’était donc décidé : les Invisibles allaient être de retour. Mais pour que le festival renaisse de ses cendres, « il fallait qu’on revienne dans la rue », soutient Pierre Laporte.
S’est ensuite jointe Isabelle Geseron, organisatrice et participante de longue date : « J’ai tellement cheminé à travers les festivals. J’ai appris à marcher avec des échasses, à jongler avec des échasses. On a fait des collectes de fonds…on a travaillé fort! », se souvient-elle. Elle poursuit, émotive : « Maintenant, quand on parle des Invisibles, je me sens très protectrice. C’est devenu comme mon bébé. S’il n’y avait pas eu les Invisibles, je ne serais probablement plus là aujourd’hui. »
Avec l’aide de différents organismes et en comptant sur le fait que chaque participant y mette du sien, le trio aura organisé le retour du festival en seulement 6 mois.
Un projet communautaire avant tout
« Quand on pense à la communauté, on ne peut pas passer à côté de Pierre. Mont-Laurier, c’est sa famille. Avec le festival, j’ai la chance de profiter encore un peu de ses enseignements et ça, ça me fait vraiment plaisir. », explique Éric Rochon. « J’essaie de le suivre et d’apprendre de lui pour pouvoir relancer le festival plus tard. J’y vais avec le cœur, et je pense que quand on y va comme ça, en général ça marche bien », poursuit-il.
À quelques semaines de sa retraite comme travailleur de rue, Pierre Laporte réfléchit au futur des Invisibles : « Ce serait le fun que le festival reste dans la communauté. C’est vraiment communautaire d’un bout à l’autre; c’est soutenu par tout le monde, et pas juste le monde de la rue même s’il est intégré. Il n’y a pas de classe sociale. Ce sont des gens qui partagent ensemble une expérience. Il n’y a pas de figure d’autorité, tout se fait dans l’informel. » Serait-il possible qu’il se réimplique dans l’organisation du festival dans le futur ? « On verra. »
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