Johan Sarrazin porte sa cause en appel
Le 27 janvier 2025, le tribunal a condamné Johan Sarrazin 58 ans, homme d’affaires de Rivière-Rouge à purger une peine de 40 mois d’emprisonnement pour des délits à caractère sexuels survenus au début des années 2000 sur un mineur. Après la sentence ses avocats ont déposé une requête pour mise en liberté dans l’attente d’un nouveau procès.
À l’issue d’un procès de deux jours qui s’est tenue les 24 et 25 février 2022, le tribunal a déclaré le 2 mai 2022, Johan Sarrazin coupable de contacts sexuels sur une personne mineure alors qu’il était en situation d’autorité. Les gestes reprochés ont été commis dans une période comprise entre les années 2000 et 2004.
Après le prononcé du verdict de culpabilité, son avocat a déposé un appel demandant l’acquittement de son client en alléguant que le juge de première instance avait commis des erreurs de droit et de faits dans l’appréciation du témoignage du plaignant ce qui fut rejeté par la Cour d’appel du Québec.
Le prononcé de la peine
Le 27 janvier 2025, le juge Frédéric Bénard a imposé à l’accusé une peine de 40 mois d’emprisonnement, que son nom soit inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans lui a interdit de posséder des armes à feu pour une période de 10 ans.
Les deux parties n’ont pas été en mesure de suggérer au tribunal une suggestion commune. En effet, Me Mathieu Chapdelaine procureur aux poursuites criminelles et pénales (DPCP) avait suggéré une peine d’emprisonnement ferme de cinq ans, tandis que Me Benoit Cliche, avocat de l’accusé, suggérait plutôt une peine de moins de deux ans à purger dans la collectivité.
Dans son allocution, le juge Bénard a mentionné que l’accusé n’avait aucun remords et avait toujours nié ce qui lui était reproché. L’accusé a même mentionné qu’il aurait voulu témoigner à son procès pour fournir sa version des faits.
Le juge a tenu à mentionner que la peine se devait d’être proportionnelle à la gravité. Que l’accusé ait profité de la vulnérabilité de la victime en le manipulant pour augmenter son emprise sur plusieurs années et que le tort causé à la victime était important.
Des délais interminables
Il a fallu attendre plus de 32 mois entre le verdict de culpabilité et le prononcé de la peine. Me Chapdelaine (DPCP) a manifesté son inquiétude sur les nombreux reports dans ce dossier qui laisse le tribunal devant des faits accomplis. Le tribunal a même constaté un défaut de diligence de la part de l’accusé à transmettre les informations à ses avocats, que le tout surgit à la dernière minute nécessitant des reports.
Le 2 mai 2022, l’accusé a été reconnu coupable et le tribunal a ordonné la confection d’un rapport présentenciel avec un volet psychosexuel. De retour en cour le 20 février 2023, l’avocat de l’accusé a informé le tribunal que son client s’est présenté pour son évaluation et lorsqu’il a appris qu’une partie du test comprenait une pléthysmographie pénienne pour évaluer ses pulsions sexuelles, il a quitté la clinique, en ajoutant : « Monsieur n’a pas voulu embarquer là-dedans ». Il a également mentionné que son client a eu une phase dépressive et que son médecin a considéré qu’il n’était pas en état de se soumettre à cette évaluation.
Un témoin surprise
Le 28 novembre 2023, l’accusé a fait parvenir directement au juge par huissier une déclaration solennelle prise devant notaire, ce qui lui sera d’ailleurs reproché par le tribunal. Dans cette déclaration, un témoin surprise, ancien employé de M.Sarrazin, a affirmé solennellement avoir eu des confidences du plaignant à l’effet que sa plainte n’était pas fondée, qu’il n’y a pas eu d’agressions sexuelles et que ce dernier avait agi par vengeance.
Ses nouveaux avocats Me Benoit Cliche et Me Marie-Hélène Giroux ont déposé une requête en avortement de procès et réouverture d’enquête qui a donné lieu à des audiences en avril, mai, août et novembre 2024. Interrogé sur sa motivation à entreprendre sa propre enquête, le témoin surprise a déclaré qu’il était à la recherche de la vérité. Il a ajouté que l’accusé l’avait aidé par le passé et qu’il lui était redevable. Le témoin surprise fait également face à des accusations dans ce dossier d’entrave à la justice pour avoir offert une somme de 6,000$ à un potentiel témoin.
Le 12 décembre 2024, après avoir analysé l’ensemble de la preuve présentée, le juge Bénard a maintenu le verdict de culpabilité de l’accusé. Il a mentionné entre autres dans l’évaluation des témoignages lors de la requête qu’il a cru la version de la victime. Pour ce qui est du témoin surprise il le qualifie d’un individu « prêt à faire et dire n’importe quoi pour arriver à ses fins », qu’il s’est dit désintéressé de l’affaire et qu’il a enquêté afin que justice soit rendue. Le juge qualifie d’invraisemblable sa motivation d’offrir 6,000$ à un témoin pour obtenir une preuve additionnelle. Ce dernier élément est à lui seul fatal dans l’évaluation de sa crédibilité.
Dépôt de nouvelles requêtes
Le 9 janvier 2025, ses avocats ( à qui?) ont déposé de nouveau un avis d’appel d’une déclaration de culpabilité alléguant que le juge a erré en droit dans l’analyse de la crédibilité et de la fiabilité du témoin surprise et a demandé un nouveau procès.
Aussitôt après le prononcé de la sentence, les avocats de l’accusé ont déposé une requête pour mise en liberté qui devra être entendu par un juge de la Cour d’appel du Québec le 5 février 2025 à 9 h 30 dans la salle RC-18.
Antécédents judiciaires
Johan Sarrazin avait été accusé en août 2002 d’agressions sexuelles envers un mineur et le tribunal avait prononcé en juin de l’année suivante un arrêt des procédures. Par contre, il avait été condamné à une peine d’emprisonnement pour entrave à la justice. Il aurait contacté de présumées victimes par personne interposée en leur offrant une somme d’argent en échange de témoignages favorables, a-t-on pu lire dans un jugement de la Cour Supérieure datée de juin 2008 et dans lequel il est indiqué qu’il avait été victime d’un coup monté.
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