Foresterie
Les entreprises sérieusement inquiètes
Les menaces tarifaires des États-Unis ont soufflé un vent d’inquiétude sur les entreprises du secteur forestier des Laurentides, affirment la députée Chantale Jeannotte et la directrice générale de Signature Bois Laurentides, Justine Éthier.
« Les gens sont très inquiets, en particulier dans le secteur de la forêt. Ils nous ont dit que c’était une catastrophe ; c’est le mot qu’ils ont utilisé. Il y aurait des centaines d’emplois de perdus », admet la députée Chantale Jeannotte qui revient tout juste d’une tournée des entreprises régionales. Malgré tout, les entreprises se sont montrées prêtes à affronter la tempête et plusieurs pistes de solution ont été avancées : « On va moderniser le régime forestier. Il faut aussi améliorer notre compétitivité au niveau des autres provinces, s’assurer de couvrir les fonds de roulement de nos entreprises, favoriser le décloisonnement des barrières interprovinciales. » En ce qui a trait au secteur du tourisme, on souhaite entre autres « contrer l’animosité » envers les touristes américains, qui participent activement à l’économie régionale en choisissant les Laurentides comme destination vacances.
Les entreprises ne savent pas sur quel pied danser
« Tout le monde est en attente pour savoir ce qui va se passer (…) Évidemment, les entreprises sont soucieuses parce que pour beaucoup d’entre elles, ce seront des impacts majeurs si les tarifs s’appliquent », a confié à L’info Justine Éthier, directrice générale de Signature Bois Laurentides. « S’il y a un message à porter, c’est que les gens sont sur le qui-vive. Quand même bien il n’y a pas de hausse à l’heure actuelle, l’imprévisibilité fait en sorte qu’il y a des bouleversements dans les entreprises puisqu’on ne sait pas sur quel pied danser. »
Les entreprises exportant aux États-Unis ne sont pas les seules à vivre les impacts des menaces tarifaires, affirme Mme Éthier. « Il y a aussi des entreprises régionales dont les clients exportent (…) Si leurs clients sont impactés, elles aussi le sont par la bande. C’est un effet domino. »
« C’est tout un casse-tête. Tout le monde met un frein aux investissements en attendant de voir ce qui va se passer pour réagir de la bonne façon », partage tristement la directrice générale de Signature Bois Laurentides.
« Quand même bien il n’y a pas de hausse à l’heure actuelle, l’imprévisibilité fait en sorte qu’il y a des bouleversements dans les entreprises puisqu’on ne sait pas sur quel pied danser. »
-Justine Éthier
Innover, une stratégie judicieuse
La semaine précédente, Ariel Retamal, directeur général de Laurentides international, a partagé à L’info deux solutions possibles afin de réduire notre dépendance au marché américain : la diversification des marchés et l’innovation. Justine Éthier explique comment l’innovation peut s’articuler dans le secteur du bois : « Ça peut être du développement de produits, de procédés, ça peut aussi vouloir dire d’être plus productif. En étant plus productif, en principe, on a un meilleur contrôle des coûts. Ça peut être avec l’utilisation de l’intelligence artificielle ou la robotisation. »
« Le bois, actuellement, a la cote. C’est un matériau écologique et sur lequel il faut miser dans un contexte de changements climatiques, indépendamment des hausses tarifaires » , poursuit-elle en rappelant au passage que la plupart du bois qui est transformé dans la région provient des Laurentides : « La forêt mixte de la région fait qu’on a une énorme diversité de produits. C’est toute une richesse qu’on a, et il faut l’utiliser, surtout qu’elle est renouvelable. » Cela étant dit, l’engouement récent du bois comme matériau premier pour les projets de construction tels que celui de la nouvelle bibliothèque de Mont-Laurier ou du pavillon de l’UQAT ne peut probablement pas à lui seul contrebalancer les effets d’une potentielle hausse tarifaire. « Les grands projets de constructions commerciales et institutionnelles, c’est super. Ça fait rayonner le bois, le matériau, ça crée de la demande et, ultimement, des ventes aux entreprises. Mais est-ce que ça va compenser le 25% de taxes, si ça arrive ? Je ne sais pas », conclut Mme Éthier.
« Les Québécois sont résilients. Les Québécois ne se laisseront pas faire. »
– Chantale Jeannotte, députée de Labelle
En mode solutions
« On va tout faire pour contrer ce que le président Trump prévoit, on va tout faire pour protéger nos travailleurs et nos régions », assure la députée de Labelle. « Tout le monde est en mode solutions. »
« Les programmes sont là pour diversifier l’économie et développer les nouveaux créneaux, mais il faut que les entrepreneurs aient des projets », déclare Mme Jeannotte, qui affirme que le gouvernement québécois est également à mettre en place des mesures qui visant à préserver les emplois. « Kateri Champagne Jourdain, qui est la ministre responsable des emplois, a déjà un plan. Il y a des programmes pour aider les travailleurs à se relocaliser en cas de perte d’emploi. » Ceci étant dit, on cherche avant tout à prioriser la réaffectation des employés. « On a aussi des programmes adaptés pour que les employés restent et puissent en quelque sorte se ”recycler” dans un poste différent afin de suivre les entreprises qui innovent dans leurs nouveaux créneaux », explique la députée. Elle se montre optimiste : « Les Québécois sont résilients. Les Québécois ne se laisseront pas faire. »
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