Entre la FIQ-SPSL et le CISSS des Laurentides
La mésentente se poursuit à Mont-Laurier
La FIQ-syndicat des professionnelles en soins des Laurentides (FIQ-SPSL) a dénoncé, le 16 juillet, ce qu’elle qualifie comme des « stratégies malveillantes » et « l’absence d’humanité » de la part du CISSS des Laurentides (CISSSLAU). L’employeur, pour sa part, n’a pas le même avis.
Selon le syndicat, l’employeur a choisi de traîner les professionnelles en soins de l’urgence de Mont-Laurier devant le Tribunal administratif du travail après qu’elles aient dénoncé, dans un geste de solidarité, les risques pour la sécurité de leurs patients dus au recours abusif et quotidien au temps supplémentaire et au temps supplémentaire obligatoire (TSO) pour combler les quarts de travail.
« Cela fait des semaines qu’on interpelle l’employeur pour qu’il se prépare à affronter la crise estivale. Nous lui avons soumis une liste de près d’une vingtaine de solutions simples à déployer pour soulager nos membres, qui assument actuellement 100% de la pression du maintien des services, alors que les équipes sont réduites. La quasi-totalité de nos propositions a été ignorée, a déclaré Julie Daignault, présidente du syndicat. La pénurie de professionnelles en soins est si grave dans la région que, sans intervention, la sécurité des soins aux patients sera sérieusement compromise. C’est irresponsable de la part de l’employeur qui, lui, préfère s’attaquer directement aux professionnelles en soins déjà épuisées, plutôt que de travailler à mettre en place des solutions durables. »
Une version différente du côté du CISSSLAU
« Il est vrai que la situation actuelle peut être difficile pour nos équipes de soins. Cependant, il est essentiel pour nous que les usagers demeurent au cœur des décisions. Nous avons tous la responsabilité de collaborer dans la mise en place de solutions au bénéfice de nos usagers et de notre personnel. Comme organisation, nous entretenons activement le dialogue avec nos syndicats, a expliqué Mélanie Laroche du Service des relations médias au CISSSLAU, qui rapportait les propos de Rosemonde Landry, présidente-directrice générale du CISSSLAU. Nous privilégions toujours cette voie, avant la voie juridique, pour assurer l’accessibilité des soins et des services à la population, ce qui a été aussi le cas pour la situation à l’urgence de l’Hôpital de Mont-Laurier. Notre priorité demeure de préserver le climat de travail pour le bien de tous. »
Le sit-in à l’Hôpital de Mont-Laurier est survenu après celui ayant eu lieu à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme. Selon l’employeur, tout arrêt de travail concerté, comme le cas du sit-in à Mont-Laurier, est une grève illégale. Le personnel du quart de soir, anticipant qu’une ressource manquerait pour le quart de nuit et que du temps supplémentaire obligatoire pourrait être requis, a tenu un sit-in. Les employés ont donc réagi avant même que le CISSSLAU ait pu agir et trouver une solution à cette situation précise, qui aurait pu survenir huit heures plus tard.
« Dès le début du sit-in, nous avons été en dialogue avec le syndicat afin de trouver des solutions à la situation qui aurait pu se produire au quart de nuit. Nous cherchons toujours des solutions avec nos partenaires avant de demander au Tribunal administratif du travail d’intervenir pour appliquer les dispositions relatives au maintien des services essentiels pour assurer les soins et services à la population. Nous avons une responsabilité face à cette population et nous l’assumons », a mentionné le CISSSLAU.
« Nous sommes d’avis que d’imposer un sit-in ayant comme répercussion d’obliger le personnel du quart de jour d’effectuer du temps supplémentaire obligatoire n’est pas un exemple de collaboration positive et respectueuse des employés. Nous souhaitons envoyer un signal clair: il y a d’autres voies pour améliorer la situation, soit celles de la communication et de la collaboration. En aucun temps nous n’avons été passifs face à la situation de Mont-Laurier. Depuis le 10 mai dernier, une cellule de crise est active et déjà un grand nombre d’actions ont été déployées. La révision des corridors de services, la modulation des lits disponibles en fonction des ressources, la couverture de quarts de travail par d’autres équipes au CISSSLAU qui libèrent du personnel pour donner un coup de main ne sont que quelques exemples de ce qui déjà en place », a ajouté le CISSSLAU.
Selon l’employeur, pour ce qui est des solutions proposées dont fait état la FIQ, elles ont été partagées dans le cadre de la rencontre de médiation en lien avec le sit-in s’étant tenu à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme. Chacune d’entre elles a été évaluée afin de mettre en place celles applicables dans les meilleurs délais.
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