Les Abeilles forcées de quitter leur ruche
C’est à contrecœur que l’organisme des Abeilles de Mont-Saint-Michel, qui tenait un bazar chaque semaine depuis environ 35 ans, a dû cesser ses activités après la fermeture de l’église du village.
« La grande maîtresse de cette bonne idée, ça a été Annette Bélisle. Un comité avait été mis en place, le sous-sol de l’église avait été réparé et mis en ordre pour en faire un bazar. On peut dire que ça a été une idée de génie », partage à L’info Lorette Trudel, bénévole de longue date. Cette idée de génie, justement, est née du besoin d’aider l’église et les familles de la communauté.
À l’image de la petite bête travaillante d’où l’organisme tire son nom, les Abeilles s’affairaient à de nombreuses tâches réparties selon les forces et les intérêts de chacun : quête, tri, rapiéçage, lavage, tricot, tissage, couture… Soucieuses du détail, elles allaient jusqu’à emballer les couvertures et les nappes dans des emballages recyclés sur lesquels elles inscrivaient les dimensions du tissu. « Je n’ai pas compté les années », affirme Julienne Millaire, aussi bénévole depuis de nombreuses années.
« C’est malheureux, parce que c’était tellement aidant et pratique pour les familles. C’est avec beaucoup de peine qu’on doit fermer. On va trouver ça très difficile », déclare Mme Trudel. « C’est à souhaiter que des gens repartent un projet semblable, mais où ? »
« On aurait pu continuer si on avait eu un autre local, mais on n’en avait pas. On a donc fini par donner notre stock à la Manne du jour pour ne pas avoir à le jeter. On avait travaillé très fort », explique Julienne Millaire. « À Mont-Saint-Michel, on a plus grand-chose. On s’en vient comme un village fantôme. On n’a plus de garage, on n’a plus rien… Il faut toujours aller à l’extérieur. C’est plate. » La dame poursuit : « Les Abeilles, c’était un groupe de personnes assez âgées. Maintenant qu’on n’a plus notre stock, il faudrait recommencer à zéro… Je ne sais pas si on aurait la force. Ça nous a fait tellement de peine d’être obligées de fermer! Mais je serais prête à aider n’importe qui qui souhaiterait repartir le projet. Ça prendrait des jeunes. »
La décision du diocèse de fermer l’église définitivement afin de la mettre en vente, bien que décevante, n’était pas une grande surprise. « C’est sûr que c’était une possibilité. C’est un gros deuil, même si je m’en attendais un peu, surtout depuis qu’on fermait l’hiver… Ça nous fait mal au cœur », confie Mme Millaire.
« Peut-être que des idées vont surgir de tout ça. C’était incroyable comme c’était un besoin », partage Lorette Trudel. Pour les familles, pour l’église, mais aussi pour les bénévoles : « Ça amenait des amitiés. Le côté social a été très, très fort. On a fait ensemble des activités de toutes sortes pour aider les Abeilles à survivre. » Mme Millaire déclare : « On trouvait aussi du réconfort dans le fait d’aider les gens plus démunis. Quand on nous remerciait, ça faisait ma journée. C’est sûr que ce n’était pas toujours évident, mais j’étais là tous les mercredis parce que j’aimais ça. C’était primordial pour moi. »
« C’était motivant, toute l’entraide. C’est un beau projet auquel il faut dire adieu. Voir les gens travailler comme ça, de nos jours… C’était de toute beauté. J’espère et je souhaite de tout cœur que quelqu’un dans la communauté puisse prendre la relève », conclut Lorette Trudel.
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