Nominingue : fini les gros moteurs sur le lac Sainte-Marie
L’Association des résidents des lacs Sainte-Marie et Saint-Joseph de Nominingue a de quoi célébrer : après des années de travail et d’attente, le ministère des Transports Canada (MTC) répond positivement à leurs doléances en matière de navigation sur le petit lac Sainte-Marie.
Dans un geste qui fera des vagues auprès d’associations de lac du Québec aux prises avec des bateaux motorisés avec de puissants moteurs, le MTC annonçait le 13 décembre dans la Gazette du Canada (Règlement modifiant le Règlement sur les restrictions visant l’utilisation des bâtiments) qu’il améliore la sécurité sur le lac Sainte-Marie. Précisément, il est désormais interdit aux bateaux à propulsion mécanique de naviguer sur le plan d’eau de 0,666 km carré, dont la profondeur moyenne est de 4,1 m, et sa profondeur maximale de 9,5 m. De plus, une limitation de vitesse de 10 km/h est imposée aux bateaux à propulsion électrique.Le ministère des Transports du Canada assure que, selon des experts, le lac Sainte-Marie vieillit rapidement et que « son eau se renouvelle au 0,35 année et il est sensible à toute perturbation humaine ».Appliquer les restrictionsNominingue s’engage à rejoindre tous les propriétaires et afficher la nouvelle règlementation dès l’été 2018. Le maire Georges Décarie assure que sa Municipalité demandera à la Sûreté du Québec (SQ) d’appliquer les restrictions. La dénonciation est aussi suggérée et les amendes seront salées.Le député fédéral David Graham était à l’hôtel de ville pour annoncer la nouvelle, n’hésitant pas à remarquer que le travail a été amorcé par son prédécesseur Marc-André Morin. Il a souligné que les priorités des citoyens des Laurentides, soit la navigation sur les plans d’eau et l’Internet haute vitesse, sont maintenant deux sujets qui ont décoincé en moins d’un mois.Une initiative qui fera des petits?Le président de l’Association des résidents des lacs Sainte-Marie et Saint-Joseph, Léonard Lafontaine, a rappelé que le combat pour interdire les embarcations avec de puissants moteurs a débuté en 2010. Des biologistes avaient alors démontré que le lac était trop petit pour des moteurs de 350 forces et plus. « Suite à cette conférence, plusieurs propriétaires de bateaux ont remisé leurs embarcations, sauf quelques récalcitrants qui ont continué à défier le bon sens », se remémore-t-il.C’est en 2012 que l’association demande à la Municipalité de se joindre à elle, afin que le vrai processus s’enclenche. Nominingue demandera l’apport du Conseil régional de l’environnement (CRE) des Laurentides.Maintenant qu’il récolte le fruit de ses efforts, Léonard Lafontaine croit que le lac Sainte-Marie est privilégié: « Nous serions le seul lac des Laurentides à avoir demandé une telle règlementation et, semble-t-il, au Québec. Mais nous ne sommes pas le seul lac qui nécessiterait cette démarche. Nominingue est le point de mire de nombreuses municipalités qui souhaitent préserver leurs lacs de l’envahissement des machines à moteur. »« Québec a commandé une étude il y a plusieurs années sur ce sujet et la conclusion était que les lacs de deux kilomètres carrés où il y a un approvisionnement en eau potable devraient interdire les bateaux à moteurs à essence, de même que tous les lacs d’un kilomètre et moins. Cette règlementation n’a jamais vu le jour. Il serait temps de le faire! », conclut-il.
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