Chamili Boismenu-Lefebvre de retour du Bangladesh
La découverte de ses origines lui procure un effet libérateur
De retour au pays après avoir accompli les deux volets de son projet, «Les enfants de Dacca», Chamili Boismenu-Lefebvre a réalisé durant sa quête sur ses origines, que ses racines sont bel et bien au Québec. Pour ce qui est du second volet, soit «aider les enfants de l’orphelinat», une troisième phase sera probablement est à venir.
Arrivée au Québec à l’âge de 8 mois, Chamili a fait la paix avec son passé 40 ans plus tard. «J’ai l’impression d’avoir réglé quelque chose», déclare-t-elle. Adoptée par deux Lauriermontois, elle avait fait appel à l’équipe de l’émission «Deuxième chance» pour la soutenir dans ses recherches. C’est au cours de cette émission qu’elle a découvert d’où elle venait: un orphelinat canadien situé à Dacca, au Bangladesh.Il y a 44 ans, à la fin de la guerre civile, près de 90 bébés avaient été déposés pendant les trois premiers jours d’ouverture de cet orphelinat. Victimes de maladies et de malnutrition, les denrées étant très rares, plusieurs sont morts avant d’atteindre six mois. Passé ce cap, ils étaient aussitôt offerts en adoption. Des centaines d’enfants du Bangladesh ont ainsi été adoptés au Québec durant les années 70. Les enfants de DaccaAprès le tournage, l’équipe de Radio-Canada avait mis Chamili en contact avec Karina, une Québécoise qui provenait du même orphelinat. Les femmes s’étaient immédiatement liées d’amitié. Ensemble, elles ont décidé de retourner au Bangladesh. «C’était important pour nous de faire la quête de nos origines et d’aider les orphelins», raconte Chamili. Ces intentions constituent les deux volets de leur projet «Les enfants de Dacca». Après la diffusion de l’émission, une quinzaine de femmes qui partageaient la même histoire ont pris contact avec Chamili. Une de ces femmes, Cynthia, est même allée les rejoindre à Dacca. Séjour en IndeSentant que leur séjour à Dacca serait très exigeant physiquement et moralement, les deux femmes ont séjourné deux semaines en Inde, histoire de s’acclimater. «On ne savait pas comment nous allions réagir et si on allait être les bienvenues, car le Bangladesh n’est pas du tout recommandé par le Canada», explique Chamili. L’Inde est un pays de contrastes: la misère côtoie la richesse et la beauté côtoie la laideur. «C’était très beau et très spectaculaire, mais quand on passe près du Taj Mahal, on voit aussi des gens qui ne mangent pas», illustre-t-elle. L’orphelinat de Dacca«Arrivées à Dacca, nous avions des inquiétudes et trop d’émotions comme la peur de pleurer, des idées plein la tête, tout en pensant aux orphelins qu’on allait rencontrer», raconte Chamili. Elles étaient aussi fatiguées, fébriles et contentes parce qu’après plus d’un an, elles réalisaient leur projet. Prévenus de leur arrivée et touchés par leur projet, les responsables de l’orphelinat les accueillaient à bras ouverts: «Ceux qui parlaient anglais ont traduit aux enfants qu’on avait été adoptées». Aider les orphelinsUne partie des fonds de 5 000$ ont servi à la quête de leurs origines et le reste pour l’achat de vêtements, de denrées alimentaires, de produits hygiéniques, du matériel scolaire en plus de payer “la sortie à vie” des orphelins: «On a acheté des poches et des poches de vêtements et on a fait une grosse épicerie puis amené les enfants manger de la pizza; ils étaient vraiment heureux»! «Ils sont adorables et relativement bien, précise Chamili. Ils mangent trois fois par jour, vont à l’école et les femmes qui s’en occupent sont très gentilles. Comme dans une famille, on sent qu’un lien très fort unit les enfants. Je me suis vite attachée à eux et quand on est partie, j’avais le cœur en miettes.»Selon elle, la troisième phase de leur projet pourrait consister en un parrainage d’enfants. Un enfant pourrait poursuivre ses études et, surtout, avoir des loisirs. À la quête de leur origine Chamili, Karina et Cynthia ont reçu beaucoup d’aide de la part du personnel. Le père d’une des employés travaillait même à leur ancien orphelinat. Grâce à lui, et une autre femme, elles ont retrouvé l’emplacement original de leur orphelinat. «Là où était notre orphelinat, se trouve maintenant un bloc-appartements, indique Chamili. Toucher le sol avec ma main était significatif pour moi: c’était probablement là que ma mère biologique m’avait déposée. Ça m’a donné des frissons; c’est là que j’ai eu vraiment de la peine. C’était émotif, mais constructif, je n’étais pas déprimée et c’était vraiment un bon retour en arrière.»
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