Résidente au CHSLD de Mont-Laurier
Marie-Marthe Chouinard célèbre ses 105 ans
Née le 3 avril 1914, Marie-Marthe Chouinard était une femme d’une énergie et d’une vitalité incroyables. Pendant plus d’une trentaine d’années et en plein dans l’effervescence de la haute couture à Montréal, elle apportait la touche finale aux créations du célèbre couturier québécois Léo Chevalier en tant que son assistante appelée «petites mains».
La dernière fois que le journal Le Courant avait rencontré cette gentille dame, c’était pour souligner ses 102 ans. Aujourd’hui, ses bons jours se font de plus en plus rares, mais elle est très lucide pendant ces moments. Pendant ses mauvais jours, elle dort presque constamment. Elle ne voit et n’entend presque plus et sa qualité de vie n’est plus la même, réalise sa filleule Michèle. «Le p’tit Jésus vient me rendre visite quand je m’adresse à lui, mais il n’a pas l’air pressé de venir me chercher», a confié la dame à ses nièces, Carole et Michèle Levert. MARIE-MARTHE CHOUINARD«C’est une grande richesse de pouvoir la côtoyer. Nous sommes chanceuses de l’avoir dans notre vie», a écrit Carole dans un vibrant hommage dédié à sa tante. Décrite comme une femme coquette, fière et discrète, Carole soupçonne que sa tante aurait quand même aimé accéder à la lumière de la reconnaissance. C’était une grande marcheuse, une jardinière et une cuisinière hors pair qui lisait beaucoup dans ses temps libres. Elle avait même dessiné et confectionné des vêtements pour sa famille. En plus de collectionner les timbres et les monnaies, elle s’était lancée dans la généalogie de ses aïeux et de leurs descendants. Originaire de la région de Chaudière-Appalaches, Marie-Marthe était une petite fille curieuse qui s’est vite intéressée à la politique. Lors des élections fédérales de 1921, elle n’avait que sept ans lorsqu’elle s’est faufilée en cachette pour écouter le candidat libéral Joseph-Fernand Fafard. Ce dernier profitait du balcon surélevé de la famille Chouinard pour solliciter un second mandat devant une énorme assemblée publique. Avant que ses facultés visuelles et auditives ne l’empêchent de suivre les nouvelles, la résidente du CHSLD était très au fait de l’actualité. UN AMOUR INTERROMPUAu début de sa vie d’adulte, un jeune étudiant en médecine l’avait invitée pour aller danser. Vivant dans un contexte sociopolitique et religieux très rigides, c’est dans cet état d’esprit et pour s’éviter les flammes de l’enfer qu’elle fut contrainte par sa mère de mettre fin à cet amour naissant. La faute reprochée au jeune homme était que la danse contrevenait aux bonnes manières religieuses profondément ancrées dans l’esprit de sa mère. Durement marquée par la fin de cet amour, elle partagera le reste de sa vie avec ses deux sœurs célibataires à Montréal ou à leur chalet situé dans les Laurentides.Bien que Marie-Marthe évoque toujours ce souvenir avec tristesse, son plus gros regret fut d’avoir quitté ses études de garde-malade. À seulement trois mois de l’obtention de son diplôme, elle devait venir en aide à son père. UN PETIT COIN DE PARADISJusqu’à ses 70 ans, elle passait de longs mois au chalet pour enjoliver son petit domaine avec amour. À coups de pelle et de pioche, elle creusait la terre pour y planter des arbres, des arbustes et des fleurs. La visite occasionnelle des uns et des autres venait interrompre le calme de cette nature qu’elle préférait 1 000 fois à la vie mondaine. «Nous ne pouvions jamais partir du chalet sans qu’elle nous concocte avec amour et fierté, un bouquet de son jardin», se souvient Carole.Au décès prématuré de sa sœur Georgette (51 ans), Marie-Marthe a toujours été une présence rassurante et bienfaitrice pour ses nièces. Se retrouvant seule à 96 ans après le décès de sa sœur Solange (80 ans), elle a quitté son chez-soi pour emménager dans une résidence pour personnes âgées semi-autonomes. Elle y sera heureuse durant quatre ans, jusqu’à ce qu’elle soit hospitalisée en raison d’une malencontreuse chute. Même après avoir réussi à récupérer partiellement de sa chirurgie à la hanche, sa mobilité a fini par s’amenuiser jusqu’à devoir se déplacer en fauteuil roulant. Afin de prendre bien soin d’elle, ses nièces l’avaient rapatrié au CHSLD de Mont-Laurier il y a cinq ans. Le fait d’avoir passé à côté de sa vocation de garde-malade n’aura jamais empêché la gentille dame de prendre soin des membres de sa famille. «Aujourd’hui, sa tête est remplie de souvenirs heureux; elle se sent prête à partir», ressent aujourd’hui Michèle qui lui souhaite un départ tout en douceur.
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