Places en services de garde
« Ce n’est pas vrai que ma région, en 2023, sera en surplus »
En décembre dernier, L’info s’était entretenue avec la directrice du CPE la Fourmilière de Mont-Laurier, Christine Côté, qui dénonçait le manque criant de places en service de garde. Quelques mois plus tard, la situation s’améliore-t-elle dans les Hautes-Laurentides?
« On a encore énormément d’appels. Les parents sont désespérés, c’est vraiment triste. J’ai sorti les statistiques en janvier dernier et on avait une liste d’attente de 240 noms. Ça, ce n’est que pour nous à la Fourmilière, ça ne représente pas les besoins de la MRC au complet. J’ai refait l’exercice trois mois plus tard en avril et notre liste compte maintenant 270 noms. C’est donc facile de constater que la demande est croissante », a affirmé dès le départ Mme Côté.
C’est l’accumulation de différents facteurs qui explique la situation des services de garde. Si la pandémie a accentué les choses, elle n’en est pas la principale cause.
« Je donne un exemple: en 2013, le gouvernement libéral qui était au pouvoir avait fait un appel de projets pour créer beaucoup de places. Nous avions été acceptés. Les 20 places qu’on vient de développer et qui se sont ouvertes en janvier 2021, ça vient de là. On comprend donc que la lenteur du processus pose problème. Quand le gouvernement échelonne les projets sur sept ans, comme ça a été le cas, impossible de répondre à la demande à court terme », a expliqué la directrice.
« Je pense que le gouvernement ne développe pas à la hauteur des besoins. » – Christine Côté
L’impact est encore plus fort en raison de la situation des services de garde en milieu familial et privés. Plusieurs d’entre eux ont fermé leurs portes pour des raisons de salaires trop peu élevés, d’exigences gouvernementales au contraire trop élevées ou de conditions de travail décevantes qui poussent à aller dans un autre domaine, pour ne mentionner que ça.
Un incitatif local se met en place
Bien conscients de la problématique, les élus de la région ont abordé le sujet lors de leur dernier conseil des maires.
Deux points en sont ressortis. À court terme, si on souhaite développer de nouveaux services de garde, il faudra que ce soit en milieu familial. À long terme, ce sera plutôt des places en CPE ou subventionnées. La solution serait la construction d’une nouvelle installation qui peut prendre plusieurs années.
« C’est sûr que lors de cette rencontre, on s’est tourné vers le court terme tout en continuant pour le long terme à faire des moyens de pression auprès du gouvernement. Pour le développement des services de garde en milieu familial, à court terme, les maires, le Centre local de développement (CLD) et nous, avons fait ressortir que chaque municipalité, de par ses besoins et ce qu’elle aura défini, va donner une subvention au nouveau service de garde qui ouvre et le CLD viendra bonifier cette subvention en la complétant avec un prêt sans intérêts sur deux ans, de manière à ce que le nouveau service de garde puisse avoir une aide totalisant 5 000$ », a expliqué Mme Côté.
Cet incitatif financier se met donc en place localement. Le recrutement pour la mise en place de nouveaux services de garde a débuté. Par la suite, on vise à mettre en place une phase de rétention pour que ceux déjà en place ne soient pas laissés à eux-mêmes.
« Pas de sens »
Depuis environ deux semaines, du côté du gouvernement, différentes annonces ont été faites.
« Quelque chose qui retient l’attention est que le ministère de la Famille vient de sortir des cartes territoriales. Le but est d’identifier les couvertures de places par région. Par exemple, pour Antoine-Labelle, il y a deux tableaux; un qui trace le portrait de 2020 et l’autre qui montre les prévisions pour 2023. En 2020, le ministère considère que la région est en faible déficit, évaluant qu’on couvre entre 90% et 94% des places. En 2023, il projette que nous serons en très faible surplus, couvrant entre 100% et 105% des places », a expliqué Mme Côté.
Ces tableaux apportent toutefois plusieurs questionnements: sur quoi se base le gouvernement pour présenter ces chiffres? Doit-on en comprendre que de nombreuses places seront développées à court terme?
« J’ai appelé l’attaché politique de Mme Jeannotte à ce sujet, ainsi que le ministère. Je voulais leur mentionner que ça n’avait pas de sens. Ce n’est pas vrai que ma région, en 2023, sera en surplus. Le ministère, pour avoir ces données, se fie sur les gens inscrits au guichet unique mis en place, mais ce n’est pas tout le monde qui est inscrit. J’ai un peu de misère à comprendre et à suivre ce raisonnement », a déclaré Mme Côté.
Des sommes pour fin d’investissements dans le réseau ont été annoncées, mais sans nécessairement mentionner de quelle manière et où elles seront utilisées.
« On nous annonce que dans le nouveau budget, il y aurait 97,4 M$ pour les services de garde en milieu familial sur cinq ans, mais le gouvernement veut avoir carte blanche même s’il nous consulte sur les besoins et les irritants. On ne sait donc pas ce qu’il fera de l’argent, ça nous inquiète une peu », a confié la directrice.
Consultations publiques en cours
Des consultations publiques ont été mises en place et sont disponibles depuis le 28 avril. Avec cette façon de faire, le ministère de la Famille souhaite bien cerner les besoins et les attentes des familles et se faire une idée sur l’avenir du réseau des services de garde. Les parents sont appelés à y participer en répondant à un questionnaire en ligne en allant sur le lien https://consultation.quebec.ca/processes/reseau-SGEE/f/78/?locale=fr.
« C’est très large comme consultation et ça part d’une page blanche. Je crois qu’il souhaite se repositionner sur les besoins des parents, mais je ne sais pas ce que ça va donner au niveau des besoins par territoires. On sait que la vision du gouvernement est d’avoir un seul et unique réseau de service de garde reconnu. On verra ce que ça donnera, mais peu importe, on sait que ça ne se fera pas demain », a mentionné Christine Côté.
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