« La littératie au Québec: un regard local sur les enjeux »
« Ce qui est présenté dans l’étude représente bien notre réalité régionale »
Suite au dévoilement de l’étude réalisée par l’économiste Pierre Langlois, « La littératie au Québec: un regard local sur les enjeux », la directrice générale de l’organisme La Griffe d’Alpha, Marjorie Beaudoin, affirme ne pas être surprise par les chiffres que présente l’étude et a pris le temps d’expliquer un peu plus la réalité de la région en matière de littératie.

Depuis 25 ans, la Griffe d’Alpha tient un rôle d’acteur de premier plan en matière d’alphabétisation et de littératie des adultes et des familles sur l’ensemble du territoire de la MRC d’Antoine-Labelle. « Je ne suis pas surprise, j’ai toujours dit que notre taux était plus grand que celui annoncé au niveau du Québec. La réalité de la région est propice à ça et les éléments mentionnés par M. Langlois dans l’étude y correspondent bien », a raconté Mme Beaudoin.
« En 2013 une étude semblable était sortie et les données se ressemblaient, les chiffres pour la région étaient même un peu plus élevés. » – Marjorie Beaudoin
Mentionnant que pour le Québec on parle d’un taux de 53,3%, Mme Beaudoin souligne qu’étant donné la situation démographique d’Antoine-Labelle, elle s’attendait à des données plus élevées.
« Si on prend en compte, pour la région, le taux de diplomation qui dans les Laurentides est un des plus faibles, le type d’économie qui se concentre sur les ressources (foresterie, agriculture) et qui n’exige pas nécessairement d’avoir de longues études, le taux de pauvreté et le fait d’avoir une part de la population qui est vieillissante, ce qui est présenté dans l’étude représente bien notre réalité régionale. »
Mieux valoriser l’éducation
Elle a aussi expliqué que l’écart défavorable peut se réduire lorsque les jeunes atteignent un niveau de scolarité collégial (cégep). Malheureusement, elle explique que sur le territoire, plusieurs ne sont pas préparés pour un niveau d’études supérieures.
« Il faut commencer par s’occuper de la base et rendre les gens capables d’apprendre. Bien souvent, c’est de là que ça part. (…) On n’a pas une culture qui valorise l’éducation puisque par le passé notre type d’économie locale en demandait peu. C’est en quelque sorte sur la mentalité face à l’importance de l’éducation qu’il faut travailler. Ce n’est pas que le rôle des parents et des écoles de faire ça, la communauté et les employeurs doivent aussi le faire. »
Selon elle, ce qui inquiète le plus est la situation actuelle de pénurie de main-d’œuvre qui amène les employeurs à engager des gens en baissant les critères de diplomation. « Si on engage les jeunes sans qu’ils aient au moins leur secondaire cinq et si, avec la situation de pénurie de main-d’œuvre, on les sort presque des écoles pour leur offrir un travail, ça n’encourage pas à poursuivre les études et à obtenir son diplôme. Il faut que tout le monde s’entende sur un même discours. »
Affirmant que du côté de la Griffe, cela fait plusieurs années qu’on demande de passer à l’action afin de trouver des solutions, Mme Beaudoin a affirmé que du côté des gouvernements, la littératie est mentionnée dans les priorités, mais que rien ne se met vraiment en place. Selon elle, les organismes communautaires œuvrant dans ce milieu ne sont pas assez financés pour apporter toute l’aide nécessaire.
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