Politique fédérale
« Pourquoi faire simple quand ça peut être très compliqué? »
En découvrant le discours du Trône, la réaction des bloquistes a été la même qu’après les élections fédérales: « tout ça pour ça »? À Ottawa, la députée de Laurentides-Labelle et présidente du caucus du Bloc Québécois, Marie-Hélène Gaudreau, trouve le temps long.
La députée qui voudrait pouvoir se cloner trois fois pour répondre aux besoins de sa vaste circonscription n’a pas eu à sortir ses lunettes pour évaluer ce que contenait le discours délivré le 24 novembre par la gouverneure générale du Canada, Mary Simon.
« On ne peut pas être en défaveur quand c’est pas descriptif et qu’il n’y a pas de solutions concrètes », raille-t-elle. Le parti d’Yves-François Blanchet estime que ce discours « d’un gouvernement usé dès sa toute première journée au Parlement » manquait « de substance » et ne pouvait en rien justifier le déclenchement d’élections « urgentes » par Justin Trudeau au mois d’août dernier.
Comme à son habitude, le Bloc donnera son appui « à la pièce » au gouvernement, en fonction de ce qu’il juge bon pour le Québec.
Les priorités du Bloc
Deux semaines auparavant, M. Blanchet avait détaillé ses cinq priorités « à court terme »:
- Financement des soins de santé;
- Lutte aux changements climatiques;
- Poids politique du Québec à Ottawa;
- Langue française;
- Équité pour les aînés.
En ce qui concerne les soins de santé, le Bloc attend une hausse « sans condition » de 35% des transferts en santé du gouvernement fédéral vers les provinces, avec une indexation de 6% par la suite.
Pour les aînés, le parti de M. Blanchet juge que dans sa forme actuelle, la pension vieillesse discrimine les 65-74 ans. Les troupes bloquistes proposent de faire passer à 110$ par mois la pension vieillesse pour tous les 65 et plus, afin de s’assurer que tous les aînés obtiennent un traitement équitable.
Et puisque des aînés qui se sont prévalus de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ont ensuite vu leur Supplément de revenu garanti (SRG) diminuer, le Bloc presse le gouvernement fédéral de régler le problème en considérant la PCU comme un revenu d’emploi.
L’enjeu est d’importance dans Laurentides-Labelle, pense Mme Gaudreau, puisque selon elle, sur les 30 000 personnes de 65 ans et plus de la circonscription, 83% sont considérés comme ayant de faibles revenus.
La lourdeur d’Ottawa
À la fin du mois d’octobre et au début du mois de novembre, la députée Gaudreau s’est montrée fort peu impressionnée par la gestion du programme des travailleurs étrangers temporaires. Avec le Bloc, elle a réclamé que ce programme ainsi que d’autres compétences en matière d’immigration ne relèvent plus d’Ottawa, mais de Québec.
Qu’est-ce qui garantit que Québec administrait mieux ce programme qu’Ottawa, quand il est lui-même aux prises avec des ministères, comme celui de la santé et des services sociaux, difficiles à coordonner? « On ne peut pas faire pire, on ne peut que faire beaucoup mieux », rétorque la députée qui fustige les ministères fédéraux qui « ne travaillent pas de concert ».
« En fait, la possibilité de réajustement au fédéral, on le voit avec Phénix, on le voit avec plein, plein d’enjeux, c’est quasi utopique, parce que c’est trop gros. (…) On est en train de créer d’autres programmes et on n’a même pas encore réglé les enjeux des paies Phénix. C’est une aberration, c’est grave. Que le fédéral commence par régler ses problèmes avant d’essayer d’en créer d’autres », peste Mme Gaudreau.
Une lourdeur administrative couplée à des procédures interminables qui semblent lui peser: « Au quotidien, je vis beaucoup de frustration », admet la députée. Et même si elle ne veut pas tomber dans le cynisme, elle trouve « très difficile » de voir que des solutions simples ne sont pas appliquées avec diligence.
« Pourquoi faire simple quand ça peut être très compliqué? », déplore-t-elle.
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