Mobilisation le 22 février à Mont-Laurier et Rivière-Rouge
Les organismes d’action communautaire autonome exigent 460 M$
Il y a longtemps que les 4000 organismes d’action communautaire autonome (ACA) du Québec demandent à la CAQ, d’être à l’écoute et d’agir pour eux. Afin de boucler les fins d’année, ils demandent 460 M$ annuellement.
La campagne « Engagez-vous pour le communautaire » existe depuis 2016. Une étape de plus dans celle-ci se tenait le 22 février à Mont-Laurier et Rivière-Rouge avec la mobilisation d’organismes de la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL), des Laurentides et du reste de la province. Outre se mobiliser sur la rue, les organismes ont tenu quatre jours d’actions: des grèves et des fermetures.
Francis Mayrand, directeur général de la Corporation de développement communautaire (CDC) des Hautes-Laurentides a confié à L’info qu’il est satisfait de la participation. « Une quarantaine à Rivière-Rouge et une soixantaine à Mont-Laurier, donc une centaine sur le territoire. Toutes personnes confondues, c’est aussi important que la participation du secteur Rivière-du-Nord, eux aussi une centaine de participants, bien que leur population soit plus importante. »
Promesse brisée
Lors de la dernière élection provinciale, la CAQ s’était engagée à mieux soutenir les organismes communautaires et, depuis, des promesses ont suivi selon M. Mayrand. Québec a planché sur son Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) dont l’annonce a galvanisé les organismes. Mais en 2022, ils attendent toujours son dépôt et le budget en conséquence. « Ce programme, poursuit M. Mayrand, est toujours dans le narratif, mais, concrètement, il est où? »
Sans déplorer l’inaction de la députée Chantale Jeannotte, absente de la mobilisation, car retenue au parlement de Québec pour une Commission, Francis Mayrand affirme que depuis un certain temps la députée est plus présente. « Il y a une ouverture et une ligne de communication qui existe entre elle et nous. »
De Québec, la députée a confié à L’info que son gouvernement est « derrière eux » et qu’elle, ou son équipe, est en constante communication avec les dirigeants des organismes communautaires.
Elle ajoute: « Pour l’année 2019-2020, la CAQ a monté leur enveloppe de 10% pour un total de 1,2 milliard de dollars afin de soutenir les 5254 organismes communautaires. 10,1%, ça ne semble pas beaucoup, mais c’est la plus importante augmentation dans les 10 dernières années. De plus, nous avons donné 174,9 M$ sur cinq ans dans le budget de 2021-2022 pour les appuyer. Ce sont des gestes forts », remarque la députée.
D’accord, mais qu’en est-il du budget à venir le 22 mars prochain? Chantale Jeannotte, à titre de députée, ne peut commenter le budget avant sa publication. « Je peux rassurer que notre gouvernement est à l’écoute. On est très sensible aux revendications du milieu communautaire. »
Et si l’on oublie les organismes au budget? « C’est le statu quo qui continue. Juste à regarder autour de vous dans la région… », commente de son côté Francis Mayrand.
Un filet tissé serré
Francis Mayrand espère que la CAQ a bien tendu l’oreille est que son gouvernement ne repoussera pas les 460 M$ nécessairement pour les organismes de l’ACA. « Ces chiffres-là ne sortent pas de nulle part. Ils ont été mesurés en fonction des coûts entre ce l’on a et nos besoins pour les objectifs à atteindre. Nous n’existons pas sur des iles, nous existons dans un système, c’est juste que ce système ne reconnait pas notre capacité d’être un filet tissé serré. […] On se retrouve avec des postes ou des organismes qui sont en rupture de services, et parfois de personnel. […]. »
En résumé, les demandes liées à la mobilisation
- Les 4 000 organismes d’action communautaire autonome ont besoin de 460 M$ de plus, par année, pour financer adéquatement la réalisation de leur mission;
- Les organismes communautaires ne sont pas là pour pallier le désengagement de l’État ni pour servir de sous-traitants à moindre coût;
- L’autonomie des groupes est trop fréquemment menacée, tant par des pratiques administratives que des changements juridiques proposés, contre lesquels il faut souvent intervenir;
- L’indexation des subventions doit être accordée à tous les groupes et calculée en fonction de la hausse des coûts de fonctionnement, estimée à 3,25% annuellement.
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