L’opposition dénonce un budget 2022-2023 électoraliste
Électoraliste et qui manque de mordant face aux enjeux importants. Voilà comment les partis d’opposition à Québec jugent le budget 2022-2023 déposé le 22 mars par le ministre des Finances Eric Girard.
Péquistes, libéraux et solidaires ont tiré à boulet rouge sur la mesure phare présentée par le gouvernement du Québec dans son budget 2022-2023: celle de verser 500$ aux Québécois dont le revenu annuel est égal ou inférieur à 100 000$.
Le chef du Parti Québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon reproche au gouvernement de manquer de vision. « C’est bien beau, faire un chèque de 500$; mais si on ne s’attaque pas aux causes du problème, on ne fait que pelleter par en avant et perpétuer l’appauvrissement des Québécois », fustige-t-il.
Une rhétorique reprise par le Parti libéral du Québec (PLQ): « La CAQ nous démontre que sa priorité, ce n’est pas le bien-être des Québécois.es mais bien de se faire réélire. François Legault ne regarde pas plus loin que le 3 octobre prochain ».
La porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé, ne mâche pas non plus ses mots: « La vérité, c’est que François Legault fait pleuvoir des chèques en espérant passer à la caisse le 3 octobre prochain ».
Logement, santé, environnement
Les trois partis d’opposition attaquent le gouvernement Legault sur les thèmes du logement, de la santé et de l’environnement.
Au niveau du logement, le PQ estime que le gouvernement n’offre « que des miettes » et refuse de prendre des mesures structurantes pour faire baisser la surchauffe du marché immobilier. Le PLQ critique quant à lui des « mesures à courte vue » et estime que le gouvernement Legault « fait le choix de ne pas reconnaître la crise du logement ». « Le budget de la CAQ ne donne aucun espoir aux jeunes familles prises dans la bulle immobilière et les abandonne à la surenchère », s’indigne pour sa part QS.
En santé, le PQ trouve que le gouvernement a manqué « le virage tant souhaité » des soins à domicile, tandis que le PLQ souligne que le budget ne permettra pas, par exemple, de rattraper les retards au niveau des chirurgies. Et QS d’enfoncer le clou en affirmant que la refondation promise du système de santé ne semble pas dans les cartons: « le budget n’est pas à la hauteur des slogans ».
En ce qui concerne l’environnement, là encore les trois partis d’opposition semblent parler d’une seule et même voix: le PQ dénonce « un budget du siècle dernier » en la matière. « (…) les stratégies pour le développement de l’hydrogène vert et pour les matériaux critiques et stratégiques manquent grandement d’ambition », s’insurge de son côté le PLQ. « Pour un quatrième budget consécutif, la lutte aux changements climatiques continue d’être une note de bas de page pour la CAQ. On est gelés au même point qu’à leur arrivée au pouvoir: à zéro! Le gouvernement Legault fonce tête première avec des solutions qui ont déjà échoué », analyse pour sa part QS.
Réaction de la FQM et de l’UMQ
À contrepied des partis politiques d’opposition, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et l’Union des municipalités du Québec (UMQ) notent quant à elles plusieurs avancées.
La FQM s’intéresse entre autres aux investissements de 50 M$ sur deux ans pour l’amélioration de la couverture du réseau cellulaire au Québec. Il s’agit d’une priorité pour la FQM, qui souligne qu’un réseau cellulaire déficient constitue « un frein au développement des régions ».
La FQM salue enfin différents investissements annoncés au profit des régions, comme les sommes allouées au programme RénoRégion ou celles annoncées en logement: « Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la difficulté d’avoir accès à un logement est un enjeu qui affecte négativement le développement économique des régions. Toute nouvelle mesure est la bienvenue (…) ».
Même son de cloche de l’UMQ à propos du logement: « Nous avons aujourd’hui plusieurs avancées en matière de logement. Avec les sommes annoncées, on a grand espoir qu’on pourra régler une bonne fois pour toutes l’arriéré qui perdurait depuis plus de 10 ans en logement social. Malgré ces mesures, il faut poursuivre le travail collectivement pour régler le déficit structurel en logement partout au Québec. C’est une priorité pour l’Union ».
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