Québec pressé par les éleveurs d’ouvrir l’abattoir de Ferme-Neuve
Les producteurs de bovins des Hautes-Laurentides souhaitent que les efforts pour l’ouverture de l’abattoir de Ferme-Neuve soient accentués.

Benoît Legault, président du syndicat local La Lièvre de l’Union des Producteurs Agricoles (UPA) Outaouais-Laurentides, explique que des problématiques quant à l’abattage d’animaux au Québec traînent depuis plusieurs années. Il souligne notamment le faible nombre d’abattoirs dans la province, ainsi que la rareté des places disponibles pour l’abattage : « Pour faire abattre un animal dans un abattoir, il faut réserver sa place un an et demi à l’avance. À un an et demi, ton veau n’est même pas né ».
« Ce qui nous distingue de nos voisins du sud, c’est notre topographie. Nous avons des montagnes, des collines, des boisés, une topographie propice aux pâturages. C’est pourquoi nous sommes un bassin important de la production de bœuf au Québec. » – Benoît Legault
Selon Benoît Legault, une des alternatives immédiates serait de faire abattre les bêtes des Hautes-Laurentides en Ontario. En Ontario cependant, les normes de salubrité interprovinciale ne sont pas les mêmes. « Il est possible de faire abattre un animal en Ontario, mais tu ne peux pas rapporter la viande pour la mettre en marché au Québec », explique Benoît Legault.
La deuxième solution serait d’envoyer les bêtes dans un abattoir à Sainte-Eulalie, une municipalité située entre Trois-Rivières, Victoriaville et Drummondville. Mais avec un transport sur de longues distances viennent les enjeux de mauvais traitement des animaux.
Cri d’alarme des producteurs locaux
Benoît Legault souligne qu’obtenir les permissions pour permettre la réalisation d’un abattoir public n’est pas une tâche simple et que le processus peut être long : « On doit se mettre d’accord avec plusieurs ministères […]. Seulement pour les plans et devis, il faut 8 plans différents pour répondre aux normes de salubrité ».
Il poursuit en révélant que la demande de financement a été déposée depuis quelques semaines auprès du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), afin d’avoir accès aux 2 derniers plans manquants. Néanmoins, Benoit Legault explique qu’« Après avoir déposé la demande de financement, le ministère a 8 mois pour nous répondre ». Ce dernier explique que pour continuer dans le processus, il se doit d’obtenir le sceau du MAPAQ.
Selon Benoit Legault, le processus pour obtenir un abattoir à Ferme-Neuve pourrait prendre encore un an ou deux : « Si le ministère est proactif et qu’il s’assoit avec nous pour faire avancer le projet, je serais optimiste qu’à l’automne prochain nous procédions à la première pelletée de terre ».
Une rencontre avec les acteurs du dossier
Dans ce contexte précaire, des producteurs bovins se sont unis afin de relancer le gouvernement quant à l’avancement du projet de l’abattoir de Ferme-Neuve. Une rencontre a eu lieu à la fin novembre pour discuter de la situation de l’abattage au Québec. Des représentants du MAPAQ, des membres de l’UPA des Hautes-Laurentides, la présidente de l’abattoir de Ferme-Neuve, Annie Legault, ainsi que la députée Chantale Jeannotte, étaient présents, entre autres.
Lors de cette rencontre, le dossier de l’abattoir de Ferme-Neuve a été évoqué, mais aussi le manque de main-d’oeuvre, notamment au niveau des vétérinaires.
La députée Chantale Jeannotte a mentionné un projet d’abattoir mobile. Benoit Legault salue cette proposition, mais selon lui, « Il faut des abattoirs mobiles, mais aussi un abattoir fixe, surtout dans une région comme la nôtre où nous avons un grand cheptel de bovins, l’un des plus importants dans la province ».
Au terme de la rencontre, les membres de l’UPA présents ont demandé à la députée de discuter avec le ministre du MAPAQ pour ce qui est du dossier des vétérinaires dans les abattoirs ainsi que du dossier de l’abattoir de Ferme-Neuve, dans l’espoir de faire avancer le projet plus rapidement.
La réponse du MAPAQ
Le MAPAQ s’accorde avec les producteurs des Hautes-Laurentides sur la difficulté de faire abattre leurs bêtes actuellement. Une liste d’abattoirs dans des régions limitrophes leur a été fournie.
« L’accessibilité des abattoirs est au centre des préoccupations du Ministère. Des travaux de modification réglementaire sont en cours afin d’offrir plus d’accessibilité aux abattoirs, notamment à l’égard des normes d’installation, permettant de faciliter les circuits de proximité, sans compromettre la salubrité des aliments et le bien-être animal », indique Yohan Dallaire Boily, relationniste pour le MAPAQ.
Il ajoute que « L’abattoir des Hautes-Laurentides (abattoir de Ferme-Neuve) a été visité récemment par le MAPAQ afin de faire un état de la situation, dans un objectif de démarrage des activités. Les partenaires de l’Outaouais et des Laurentides, incluant le MAPAQ et l’Union des producteurs agricoles, participent conjointement à la réalisation d’un portrait-diagnostic des services d’abattage et de transformation des viandes dans leurs régions ».
La réponse de Chantale Jeannotte
La députée de Labelle, Chantale Jeannotte, explique qu’elle est en contact avec le milieu depuis les débuts du projet de relance de l’abattoir de Ferme-Neuve. Elle souligne aussi que « L’entreprise a reçu une aide financière dans le cadre du programme Appui à la compétitivité des abattoirs régionaux pour réaliser les plans et devis et qu’une autre demande d’aide financière est aussi en analyse dans le cadre du nouveau programme Compétitivité et environnement ». Cette dernière ajoute que « Je vais poursuivre mon accompagnement envers les promoteurs en collaboration avec le MAPAQ ».
Voir plus de : Actualités
Déborah Bélanger brigue le siège du maire de Rivière-Rouge
Celle qui fut la mairesse de Rivière-Rouge pendant 15 ans, Déborah Bélanger, annonce son retour en politique municipale en ne …
Les travaux de la 117 entre Labelle et Rivière-Rouge revisés
L'info a appris que le ministère des Transports et de la Mobilité durable revise les travaux de la route 117 …
Mont-Laurier dévoile sa programmation estivale
C’est à nouveau avec une programmation d’événements bien remplie que Mont-Laurier fera vibrer le centre-ville cet été.