Il y a parfois, voire souvent, des pratiques qui, lorsqu’on y réfléchit pour la peine, tiennent peu ou pas la route. Celles-ci constituent pourtant, pour plusieurs, un argument en soi.
-Ben voyons! Ç’a toujours été de même !
-Et donc?
-Ben, c’est comme ça, c’est tout…
Avec un argumentaire du genre, disons que le progrès social, on l’aurait attendu longtemps. Pour l’avortement, par exemple. La décriminalisation de l’homosexualité, aussi. La violence faite aux femmes, le droit des Noirs et, pourquoi pas, celui de boire au volant.
En bref, qu’une pratique existe depuis belle lurette ne justifie en rien, sur le plan moral, sa poursuite. Restera alors à considérer, chiffres et études à l’appui, l’état des lieux.
Or, à quelques exceptions près, d’aucuns confirmeraient que la trappe, en 2023, fait aujourd’hui partie des traditions désuètes, sinon délétères. Pour une multitude de raisons, d’ailleurs.
D’abord, parce que l’industrie de la fourrure, en déclin partout dans le monde, ne peut plus valoir d’argument de type économique. Selon les dernières données, seulement 91 jobs découleraient, au Québec, de la pratique en question. Des peanuts, on en conviendra. Et compte tenu de la propension constante à l’interdiction – le gigantesque État de la Californie vient d’ailleurs d’interdire la vente et production de fourrure sur son territoire – pas besoin d’être top malin pour conclure à l’évidence : cette business sera, incessamment, inexistante.
Ensuite, parce que 88 pays dans le monde ont interdit formellement les pièges dits à « mâchoires », qualifiés « d’inhumains » par l’Association des vétérinaires américains.
Son homonyme canadien, elle, déplore que « plusieurs espèces couramment piégées au Canada, comme les renards, les mustélidés (vison, carcajou, belette, hermine), les mouffettes, les ours et les écureuils, sont exclues des normes ; il n’y a donc pas de pièges certifiés pour ces espèces. » Elle ajoute : « une retenue prolongée peut causer une grande souffrance, et entraîner la mort par blessure, épuisement, exposition aux éléments ou prédation ».
Autre donnée, probablement la plus percutante : toujours selon l’Association des vétérinaires américains, 67 % des (pauvres) bêtes coincées dans ces instruments de la mort sont considérées comme « trash animals », c’est-à-dire non visés par le piège en question. Deux sur… trois.
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à mon labrador Che, en novembre, drame m’ayant ouvert les yeux sur la trappe et ses conséquences.
Dans la même veine : comme l’industrie s’évanouit peu à peu, nul ne sera surpris des résultats d’un sondage mené sur le profil des trappeurs : plus de la moitié de ceux-ci piègent pour le seul plaisir de le faire, sans motifs économiques, alimentaires ou de conservation de fourrure. Tuer pour tuer. Parce que c’est le fun, apparemment. Absence d’empathie, cruauté et violence mortifère gratuite, donc. La définition de psychopathie, essentiellement.
Certains répliqueront que la trappe est encore utile à quelques niveaux, par exemple pour les agriculteurs victimes de rongeurs, ou encore pour les municipalités aux prises avec une surpopulation de castors. On en convient, et des exceptions devraient exister, régulation serrée à l’appui. Ceci éviterait, peut-être, la mort de chiens, chats et un jour d’enfants, pris dans un piège non affiché, comme ce fut le cas récemment en Outaouais ou en pleine ville de Sherbrooke.
Désuète, la trappe? Autant qu’explosivement et inutilement dangereuse, oui. Le temps d’y mettre fin, en bref. Comme disait Ghandi : on reconnaît la valeur d’une société à la façon dont elle traite les animaux.
NB: L’ensemble des sources ci-haut se retrouvent sur la page Facebook suivante : Interdisons le piégeage au Québec.
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