Chronique de Frédéric Bérard
La hargne des médias sociaux
Comme plusieurs autres, j’imagine, j’ai pris connaissance de l’importance des médias sociaux lors du Printemps arabe. Celui qui mena à quelques révolutions grâce, principalement, à la capacité d’organiser qu’offrent les Facebook de ce monde. Voilà, pensais-je bien naïvement, un beau contrepoids utile et nécessaire à la démocratie.
Arriva ensuite, grâce à Twitter, Donald Trump à la présidence des États-Unis. Et de là, faut bien le dire, le début de la fin. Celle de la démocratie, justement. Parce que pour que celle-ci tienne le coup, encore faut-il un minimum de respect du lien rationnel, des faits et de la vérité. Or, en mentant en moyenne 20 fois (!) par jour sur le média dernièrement acheté par Elon Musk, aucun doute que Trump se veut l’un des principaux artisans de la déchéance actuelle. Celle qui témoigne, il va sans dire, qu’il devient difficile de distinguer médias sociaux et… égouts à ciels ouverts. Merci à la pandémie et hallucinations complotistes, le phénomène allait s’accélérer en grand.
Parce que non seulement il est maintenant possible – Trump le confirme – d’accéder au pouvoir sur la base de mensonges purs, contournant dès lors le filtre des médias traditionnels, il est dorénavant possible d’y aller allègrement de toutes les insultes imaginables afin d’atteindre ses objectifs ou, encore, simplement de se défouler des frustrations du quotidien.
Le paravent créant une fausse impression d’anonymat ou de distance, certains, voire trop de gens, se gâtent temps plein, croyant à tort échapper à la Loi, particulièrement au Code criminel. Parlez-en aux (maintenant) nombreux condamnés pour menaces de mort, voies de fait ou autres, proférés en direct de leur sous-sol.
Une (vraie) plaie d’Égypte.
Bien entendu, comme chroniqueur radio, télé et écrit, le phénomène s’aggrave, la violence s’accentue. Normal, vous me direz, quiconque étant sous les projecteurs devant se munir d’une carapace appropriée. Oui et non. Parce que si la chose existait avant, jamais celle-ci n’a été autant favorisée que par les réseaux sociaux, où n’importe qui peut intimider, menacer ou harceler autrui, et ce, ipso facto.
Et quoiqu’on en pense, la violence subie fait… mal. Parlez-en à certain.es de mes ami.es chroniquant aussi, tombé.es au combat, dépression sévère, du fait des commentaires sur les réseaux.
Même si on pense être immunisé contre la bactérie de la critique déloyale et méchante, reste que nous y sommes toujours sensibles. Tout récemment, après une pause-radio rendue nécessaire par certains chocs post-traumatiques dus à mes reportages dans une favéla brésilienne, à Guantanamo et pendant les manifestations chiliennes, mon retour fut « célébré » par quelques internautes me détestant farouchement.
Quand même ironique que l’on se casse en deux, dans nos écoles, à enseigner le respect et l’empathie à nos enfants, alors que leurs prédécesseurs, eux, se gâtent comme s’il n’y avait pas de lendemain. Le temps de fermer les réseaux sociaux? D’aucuns le croiraient.
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