Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides
La colonisation des Laurentides (1/2)

Par David Saint-Germain. La colonisation des Laurentides, c’est l’épopée d’une lente migration vers le Nord. Une migration qui fut initialement aisée grâce à l’accès à des rivières permettant un déplacement efficace. Puis suivie d’une seconde phase migratoire, sur des territoires beaucoup plus difficiles, mais motivée par une idéologie religieuse.
Avant 1673, le territoire des Laurentides était exclusivement occupé par les Algonquins. La présence européenne se limite principalement à la traite des fourrures et à des excursions militaires contre les Iroquois. Avec la reprise en main de la colonie sous le pouvoir royal, à partir de 1663, on assiste à des changements dans les politiques d’occupation du territoire.
Les Sulpiciens de Montréal obtiennent la concession des Deux-Montagnes, à Oka, afin d’évangéliser les autochtones et d’y établir un poste de défense. En 1733, on retrouve environ 500 habitants dans la concession.
Ce n’est qu’au début du 18e siècle, lorsque les débouchés du commerce des fourrures arrivent à saturation, que les autorités et les colons s’intéressent à l’agriculture en tant qu’activité économique.
En 1723, Terrebonne est peuplée grâce aux efforts du curé, et aussi de son seigneur, Louis Lepage. Celui-ci investit des sommes considérables pour ouvrir des chemins, construire des ponts, des moulins à farine et une église. En 1745, la colonie se développe mais Lepage est criblé de dettes. Il vend sa seigneurie pour 60,000 livres à Louis de Corne. Progressivement, les fiefs de Blainville, Du Chêne et d’Argenteuil se peuplent. Vers 1780-1790, les fiefs initiaux sont en train de se remplir et les nouveaux colons doivent aller vers l’intérieur des terres en utilisant les rivières Mascouche, Cachée, Chicot, du Chêne, etc. Entretemps, on assiste à la colonisation anglo-protestante qui s’établit à Argenteuil et vers l’ouest, sous l’organisation des cantons. Les anglo-protestants (Anglais, Irlandais et Écossais) n’aiment pas le système des seigneuries alors que les Canadiens français n’apprécient pas le système des cantons. Cette répugnance des francophones envers les cantons anglophones va faire en sorte que les vieilles paroisses se retrouveront surpeuplées, puisque les débouchés se retrouvent bloqués.
Le prix des terres devient rapidement prohibitif. La population augmente mais les nouvelles terres sont ouvertes en cantons et, on le sait, les Canadiens français sont très réticents à s’y établir. Face à ce cul-de-sac, plusieurs d’entre eux opteront pour la contestation des décisions gouvernementales en matière d’octroi des terres. Contestation qui cessera dans la foulée de la rébellion de 1837.
Vers 1860, on retrouve deux courants de colonisation dans les Laurentides. L’un, anglo-protestant, qui part de Grenville et monte vers Arundel, l’autre franco-catholique partant de Saint-Jérôme. Dès la première heure, les deux mouvements de colonisation sont animés par des chefs charismatiques comme Augustin-Norbert Morin, Luc-Eusèbe Larocque et Édouard Masson chez les francophones ou Sydney Bellingham chez les anglophones. Politiciens, commerçants ou médecins, ces hommes ont fait en sorte d’ouvrir de nouvelles terres pour leur communauté ethnique.
À partir de 1868, c’est le curé de Saint-Jérôme, Antoine Labelle, qui s’impose comme figure dominante dans la colonisation chez les francophones. À son arrivée, la colonisation du Nord va bien mal. Les nouvelles paroisses ont une économie stagnante et la région connaît un léger dépeuplement malgré les efforts de la colonisation.
Personnage particulier, le curé Labelle s’entoure de collaborateurs qui l’aideront dans sa mission : des politiciens québécois influents comme Joseph-Adolphe Chapleau et Alphonse Nantel, ou encore d’association inusitée comme Arthur Buies : un intellectuel anticlérical.
Cet article a d’abord paru dans la revue d’histoire La Laurentie, no. 14, 2012.
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